Chapitre X : UNE DERNIÈRE ÉTREINTE AVANT TA RENAISSANCE

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Salut, j'espère que vous allez bien. Concernant la musique de fond je vous conseille d'écouter à partir de 4:00 minute.
Bonne lecture !

•••

       Ce contact glace le sang dans les veines de Jonathan, qui à cet instant précis se sent comme une vulgaire proie. Mais ceci n'est pas qu'un ressentiment, cette terreur qui l'anime est réelle. Elle est comme des serpents, qui lentement se glissent sur son corps avec la sensation d'avoir la Mort qui rampe sur sa peau et gèle jusqu'au plus profond de son être. Elle s'enroule autour de Jonathan qui sent l'étau se resserrer sur sa gorge, comme des mains invisibles qui l'entranglent.

« Baboum Baboum »

Son cœur bat à une vitesse folle dans son thorax, comme le glas d'un tambour qui lui annonce sa fin imminente. C'est donc ainsi que les dernières notes de sa musique se meurent sur les lignes noires d'une partition inachevée à un rythme effrénée.

Une vive douleur transperça la poitrine de Jonathan. Si forte, si intense qu'elle vibrait dans tout son corps. Son être hurlait de douleur mais aucun son ne s'échappa de sa gorge. La douleur s'intensifiait et il n'avait envie que d'une seule chose, c'est qu'elle cesse. Alors que sa chemise se teintait de rouge et que peu à peu il ne ressentait plus rien sauf le froid sur sa peau et le sang qui glissait avec lenteur de la plaie. Jonathan réussi par un effort surhumain de lever sa main pour l'approcher de sa poitrine.

Au même instant que sa main effleure le tissu désormais imbibé de son sang et qu'il assiste sous ses yeux à sa propre mort. Une douleur tout autant atroce que la première transperça son thorax. C'est alors que Jonathan sentit le sol de rapprocher et que son corps s'effondre face contre les pavés de cette rue en bord de fleuve.

Encore conscient, Jonathan sentait son esprit flancher et tomber dans un néant dont jamais il ne ressortirait. Il ne sentait déjà plus ses doigt et son corps ne répondait plus. Il n'éprouvait pas le désir de mourir, mais la fin est ici.

La Mort est là. Et avec elle son étreinte glaciale qui l'encercle de ses bras sans vie qui attend avec patience le dernier souffle qui traversera ses lèvres. Elle était la, si proche, si patiente. Elle venait prendre dans ses bras son corps qui se vidait de la vie, et le serrait contre son squelette glaciale. Comme une mère qui attend patiemment le sommeil de son enfant. Ses doigts dénués de chair sont venus caresser sa joue d'un touché gelé. Son étreinte était glacée.

Alors qu'un baiser sans vie se posait sur son front, la dernière image qui se grava dans les iris lilas de Jonathan fut le sang qui glissait entre les dalles comme de longs, tranquilles et langoureux fleuves rouges.

« Accueil ce don comme un second souffle et élève toi pour jouer ta funeste mélodie qui résonnera dans leurs cœurs impurs.
Que ton chant résonne à eux comme le croissement du corbeau.
Un mal ancien ronge et grandit
Lorsque la lune se teintera de rouge
Elle renaîtra et dansera dans sa robe rouge
Sa soif et sa haine seront telles qu'elle brûlera ce monde.»






«Maman,








J'ai froid...»





Le bourdonnement sourd du silence envahissait l'ouïe que retrouvait peu à peu son corps. À travers cet assourdissant silence qui était comme les murmures des morts à ses oreilles, il entendit des battements. Faibles, mais qui peu à peu semblaient gagner en puissance pour devenir plus distinct, plus vivant. Cette pulsation toute nouvelle prouvait que la vie circulait toujours en lui.
Ce qui fit immergeait son esprit qui avait comme dormi plongé dans des eaux profondes ce fut la douleur ardente qui brûlait sa gorge. Le besoin vitale d'entrouvrir les lèvres pour que l'air sur lequel pesait la mort s'engouffre et ranimé ses poumons. Un cri déchira sa gorge et le fit tousser, on aurait dit le premier souffle d'un nouveau né.

La main sur sa poitrine, il serrait fort le tissu couvert de sang désormais sec entre ses doigts. Sa seconde main s'est levé pour gratter contre le sol de pavés sales dans l'espoir désuet de se relever. Il souffrait, une douleur sourde pulsait dans tout son être et rendait douloureux même le fait de respirer. Dans un effort surhumain, il s'appuya sur ses deux bras  suivit de son pied pour se mettre debout. Cette tentative n'a rien de très fructueux, son corps heurte le mur de béton et le monde tourne autour de lui. Mais il doit se ressaisir, il sait qu'il doit partir d'ici.

Ses jambes le porte à peine, c'est comme faire ses premiers pas. Il se traîne contre ce mur avec difficulté, manquant plusieurs fois de trébucher et de se retrouver face contre terre.

Et son esprit ne pouvait pas réfléchir, comme perdu dans un épais brouillard qui l'empêchaient de remettre ses pensées et ses questions en ordre.

Malgré tout, il essaya. Il fallait qu'il remettre tout en place.

Il avait des souvenirs clairs quoi qu'un peu brouillés, il marchait et... Jonathan se souvient d'un chant étrange et de l'attaque. On lui avait transpercé la poitrine...?

Non. C'est catégoriquement impossible.

Pourtant, d'où venait ce sang ? Il couvrait le sol et sa poitrine, sa chemise étaient imbibés de sang. De son sang. Les preuves s'accumulaient sous ses yeux mais le doute et l'incompréhension étaient bien plus fort que ces preuves. Mais il ne pouvait pas réfléchir ici, il doit aller quelque part. Un endroit sur où il pourrait remettre ses idées en place et voir s'il n'a pas de blessures graves.

Mais où ?

Chez lui ?

A-t-il un chez lui ?

Cette question s'est percutée dans son crâne pendant une éternité. Ses pensées et souvenirs semblaient se brouillés dans un confus mélange. Heureusement, oui, Jonathan a un chez lui. Et c'est sûrement la seule et peut-être unique bonne nouvelle pour l'instant, au moins il n'a pas perdu la mémoire.

À la sortie de cette ruelle, Jonathan se penche pour scruter chaque côté. C'est désertique et un étrange brouillard se mouvoie sous la lumière blafarde des lampadaires. Bien que le chemin lui est flou, Jonathan réussi à se repérer et à se diriger pour retrouver son adresse. Chaque pas semblent le faire gagner en force, il sent ses jambes se stabiliser et la douleur qui irradie de son corps s'apaise peu à peu.

Il cogne contre sa porte et cherche frénétiquement ses clés dans sa poche. Jonathan n'avait vu personne pendant son parcours qui lui parut une éternité, mais il était pressé de rentrer. Rester dans cette état dans les rues de Londres est suspect et avant tout il doit reconstituer les évènements. C'est avec soulagement qu'il ouvre et referme immédiatement à l'aide de son poids la porte de bois.

Jonathan scrute son environnement. Rien ne semble avoir changé de place, tout à l'air intact. Les lieux paraissent figés dans le temps et cela a pour effet étonnant de le rassure, comme cet apaisant silence qui le faisait somnoler. Il laisse tomber sa tête contre le bois et ferme un instant les yeux pour les réouvrir et tomber sur un papier froissé sous sa chaussure. Le médecin s'abaisse pour le prendre, c'est un message.


« Bonjour Jonathan,

Nous ne vous avons pas vu à l'hôpital depuis deux jours et vous ne donnez aucunes nouvelles. J'espère que vous allez bien. Je sais notamment que vous étiez malade, pour ne pas vous dérangez j'ai laissé ce mot. En espérant au plus vite recevoir de vos nouvelles.

Mes sincères salutations.

Docteur Henry Stauson.»

Une peur quasi palpable s'empare de Jonathan, il lâche mollement le message et s'empresse d'escalader les marchés d'escalier. Cela fait donc plusieurs jours qu'il a disparu. Mais que s'est-il passé ? Il franchit en trombe la porte de la salle d'eau et s'arrête devant son miroir. Et ce qu'il voit le terrifie.

Les Enfants De La Nuit [MxM]Место, где живут истории. Откройте их для себя