Chapitre X : LA SOIF

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       Jonathan avance parmi la foule de personnelle qui circule dedans et en dehors du bâtiment. La grippe la espagnole paraît impossible à stopper, tous les jours elle fait de nouvelles victimes et de nouveaux patients arrivent. Mais une grande partie craint les hôpitaux et les frais qu'ils ont peut de payer. Bien que personne n'en parle, une tension silencieuse s'élevait et ne faisait que grandir à mesure que la gangrène rongeait cette ville.

Lorsque son pied franchit le portail, quelque chose résonne en lui. Toutes les pensées qui grouillaient dans son esprit disparaissent et une chose sombre et vicieuse se glisse dans sa tête. De multiples odeurs assaillent son odorat, l'air se bloque dans sa gorge et il inspire à grande bouffée par son nez l'odeur floral de l'infirmière qui passe à côté de lui. Sous la peau fine et pâle de son cou il peut voir l'artère pulser, et chaque goutte de sang qui coule dans ce dédale de vaisseaux que Jonathan semble pouvoir voir sans difficulté – ou alors c'est son imagination ? Le battement régulier de son cœur, jeune et en pleine forme gorgée de sang bat aux creux de ses oreilles comme le tempo de sa douce mélodie. Et son cou, sa gorge, si fine, si délicate qu'on pourrait croire à la pétale d'une fleur.

Jonathan avait soif. Sa gorge était sèche et il avait faim, tellement faim qu'il semblait n'avoir rien avalé depuis des jours. Tout au fond de lui, à travers cette chose qui le rongeait à petit feu il savait que quelque chose n'allait pas.

Inconsciemment, il passa sa langue sur ses dents et... là aussi il...il devait garder la bouche fermée. Les lèvres scellées sinon une chose horrible allait se produire. Jonathan le savait. Jonathan le sentait. Mais c'était plus fort que lui, il y'avait une bataille en lui et c'était décisif. Plongé dans un brouillard épais qui inhibé peu à peu sa raison c'est une vive douleur et la sensation d'un liquide qui coule sur son menton qui le fit revenir à la réalité.

Il passe son doigt sur son menton et recueil le filet de sang de sa lèvre mordue. Jonathan surpris, efface du dos de sa main le liquide et rejoint à toutes vitesse les portes et traverse le halle pour monter les escaliers à grandes enjambées. Jonathan atteint le bureau du docteur Stauson et n'attend pas pour toquer.

— Oui ? Entrez.

Il entre et assiste à l'expression de surprise du directeur.

— Jonathan !, il se lève précipitamment de sa chaise et le scrute comme pour s'assurer que c'est un bien lui. Nous étions tous inquiets, pas de nouvelles depuis trois jours. Que vous est-il arrivé ?

— Et bien..., que peut-il dire. Moi-même je ne sais pas.

La vérité lui paraît être la meilleure à dire, que pouvait-il dire sinon ?

— Comment ça ?

— En rentrant je crois mettre fait agresser par...je ne sais pas qui. Mais, enfin je n'ai pas de souvenirs clairs.

Henry est horrifié par ces paroles, ses yeux s'élargissent sous le choc et il se met à s'agiter.

— Mais vous avez été blessé ? Vous êtes pâle.

— Oui, rien de grave. Il lui sourit pour le rassurer. Si vous ne voulez rien de plus, je pense que l'on a besoin de moi.

— Bien sûr Jonathan.

Jonathan le salut et se retourne, sa main se pose sur la poignée quand il est interpellé par le docteur Stauson.

— Oh ! Et Jonathan.

Le brun se retourne et laisse tomber ses yeux lilas sur le plus petit homme. À cet instant Henry Stauson lui paraît différent. Son regard est ferme et perçant animé d'une lueur inébranlable.

— Oui docteur ?

— S'il y'a quoi que ce soit dont vous voulez parler ou quelque chose qui vous dérange, faîtes le moi savoir. Vous pouvez me faire confiance.

— Bien sûr, affirme t'il sans pourtant ignorer le sentiment de quelque chose de sous-jacent dans ces paroles.

Jonathan est réparti le plus vite possible sans éveiller des soupçons chez Henry Stanski. Par miracle il avait réussi à contrôler cette chose.
Il ouvre la porte et éprouve un certain soulagement lorsqu'elle se referme dans son dos. Le brun se rapproche du vieux bureau collé contre le mur où repose de la paperasse en retard. Il devait se concentrer sur son travail, lourdement il se laisse tomber sur la chaise et saisit un stylo. Un souffle se glisse entre ses lèvres gercées et Jonathan ferme les yeux un instant, avant de les réouvrir et de gratter la feuille d'encre noir.

La nuit est tombée, le soleil avait jeté ses derniers rayons pour laisser place à son âme soeur la lune qui illuminait les sombres façades et la pointe des églises de Londres de sa pâle lumière. Bien qu'il calme surnaturel régnait dehors ce n'était pas le cas à l'hôpital, certes il s'est vidé mais l'agitation constante ne s'arrête pas. Jonathan avait malgré le doute et l'appréhension quitter à plusieurs reprises son bureau. Il ne fallait pas qu'il attiré l'attention ou une curiosité malsaine. Il devait garder ce qui clochait pour lui, même si cela était difficile.

Il ne comprenait pas comment une telle chose pouvait s'immiscer en lui et manger chaque particule de lucidité qui animait son esprit d'une logique implacable. Pour Jonathan il y'avait une explication à tout. Les réponses ne sont peut-être pas présente à leur époque mais il sait qu'elles viendront un jour. Et il espère qu'elles toucheront l'esprit des Hommes qui semblent toujours sombrer à chaque siècle vers son autodestruction, une caractéristique propre à l'être humain. Il a toujours eu un côté misanthrope.

Jonathan ne savait pas comment mais il résisté, à chaque fois qu'il sentait ce brouillard envahir son esprit et que des pensées qui demandaient quel goût pouvait bien avoir le sang de cette jeune femme qui s'était rétablie de sa fièvre, il les repoussées. Toujours plus loin, comme des soldats ennemis armés de baïonnette les yeux  cachés par l'ombre du casque.

Il reprit ses esprits et s'est dépêché de finir la consultation pour partir à tout vitesse dans son bureau. Lorsque Jonathan referme la porte une douleur intense lui prend au ventre. Le médecin tombe à genoux, le corps couvert de sueur froide dû à la douleur qui lui lassiner comme des coups de couteau. Jonathan avait du mal à respirer pourtant il s'est levé à l'aide son bras et à rejoint d'un pas tremblant le petit lavabo.

Sa tête tourné dangereusement et le vieux fond blanc de l'évier lui parut flou. Ce qui attira son attention fut la goutte de sang qui teinta le blanc d'une tâche écarlate diluée par l'impact. Sans signe préventif il se mit à tousser et cru qu'il allait vomir, mais ce qui ressorti de sa bouche n'était en rien rassurant. Un filet épais de sang perlé sur sa lèvre et est venu s'échouer dans le lavabo avec le reste. Les grosses gouttes avaient taché la blancheur éclatante et contrasté avec horreur...non inquiétude. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait du sang dans un évier mais habituellement ce n'était pas le sien et habituellement il n'animait pas une telle terreur dans son esprit plongé dans le trouble.

Jonathan n'est jamais effrayé.

C'est à cette instant précis de doute qu'il entend avec une rare distinction les pas au bout du couloir d'un homme. Ils sont feutrés à cause du tapis qui recouvre le parquet, mais il n'a aucun mal à les entendre. Ils se rapprochent. Il doit faire vite.
Jonathan enclenche l'eau et nettoie avec le creux de sa main le sang qui commençait à sécher et laisser des alvéoles. Ce n'est pas un problème il avait déjà un excuse. Jonathan nettoie son visage, sa bouche tour particulièrement et recrache l'eau rougit.

L'eau s'arrête. On toque à la porte.

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Bonjour, j'espère que vous allez bien. Après cette petite absence la publication reprend, on entre dans le vif de l'action après cette longue transition. Dites-moi si le chapitre vous a plu, et vous avez une idée que qui cela peut bien être ? Des théories pour la suite ?
À plus !

Les Enfants De La Nuit [MxM]Where stories live. Discover now