Chapitre IV : LE SANG SUR LES CARREAUX

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          Jonathan ouvre tant bien que mal les yeux. Sa nuit fut agitée, il aurait apprécié quelques heures de sommeil en plus. Il se lève finalement, aujourd'hui il doit voir pour ses horaires du soir avec le directeur. Le chirurgien entame sa routine bien plus lente qu'hier. Jonathan ne mange pas, son ventre est fermé à toute forme de nourriture.

Il sort de chez lui et respire un grand coup. Sur le chemin Jonathan retrouve de sa forme et se sent réveillé, il traverse le pont où s'écoule de l'eau sombre et atteint l'hôpital après avoir un peu suivit la route.

Jonathan entre par la porte grande ouverte et salue les quelques infirmières.

— Bonjour nurse Hackford.

— Bonjour docteur Crowns, nous avons besoin de vous pour une greffe.

— Bien je vais me préparer.
Vous vous voulez participer à cette opération ?

— Vraiment docteur ? son visage affiche une réel expression de surprise.

— Oui si cela vous intéresse, deux autres infirmières peuvent y participer. J'ai pensé à nurse Dicktaint mais vous pouvez choisir la seconde, comme je ne connais pas tout le monde vous ferez sûrement un meilleur choix.

— Merci docteur, je vais me charger de les prévenir. Elle sourit enchantée et part dans un couloir.

C'est une véritable chance pour elles, les docteurs sont rarement polis et sont très peu à vouloir transmettre leur savoir aux infirmières. La plupart – qui sont des hommes – pensent qu'étant des femmes elles sont en « incapacités » d'apprendre. Nurse Hackford estimé avoir de la chance de ne pas se trouver dans un hôpital qui prônent la domination masculine, le directeur n'est pas de ce genre. Même si les progrès sont encore à faire, elle se fait un peu vielle et n'a plus forcément la force de se battre pour toutes. Mais la jeune génération prendra la relève.

La patient est emmené dans le bloc, anesthésié le personnel entre. Jonathan se concentre vite, le scalpel en main l'opération commence. Avant de rentrer dans le bloc il avait dit qu'il répondrai au moindre question concernant l'opération. Les infirmières ne se sont pas gênées pour en poser toutes pertinentes.

La greffe se passe à merveille, bien sûr Jonathan est à la hauteur de sa réputation. Il tient particulièrement au serment d'Hippocrate qui est d'une importance capitale pour lui. Jonathan se fiche éperdument de qui il soigne, c'est comme sur le front il avait rencontré beaucoup de personne. Et son enfance assez ouverte lui a permis de « s'éveiller » à la diversité qu'offre le monde.
Bien sûr il est l'un des rares, une sorte de minorité parmi l'aristocratie et la population en général.

Après avoir quitté sa blouse et être revenu dans les couloirs de l'hôpital, le directeur vient à sa rencontre.

— Jonathan ! Que faites-vous ici ? Rentrez chez vous, voyons vous travaillez de nuit désormais. Vous pouvez venir bien plus tard.

— Je sais docteur Stauson. Je venais discuter des horaires.

— Oh bien sûr ! J'avais oublié.

Le directeur lui tourne le dos et Jonathan le suit sûrement en direction de son bureau.

— Les préparatifs de la soirée de charité prennent presque tout mon temps. Il soupire, vous serez présent ?

— Je pense que je n'ai pas trop le choix, dit Jonathan. On demande toujours la présence des chirurgiens dans ce genre de soirée. Jonathan gromelle presque il déteste ces soirées. Une mascarade pour les plus riches, certes certains le fond vraiment de bons coeurs mais d'autres doivent presque être soudoyés de compliments.

Les Enfants De La Nuit [MxM]Where stories live. Discover now