12- Flirt avec les souvenirs

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Je me laisse glisser contre un mur, laissant mes larmes couler. Depuis cette soirée d'enfer, il m'arrive de faire ce genre de crise de temps à autre, surtout quand je ressors ce tee-shirt. Les images défilent dans mon esprit faisant redoubler mes larmes.

Je ravale un sanglot quand j'entends la porte des toilettes s'ouvrir dans un fracas. Je me recroqueville sur moi-même en relevant les yeux pour voir apparaître un Rafael haletant dans l'embrassure de la porte. Il ne semble pas gêné de se trouver dans les toilettes des filles et se précipite vers moi. Il me demande ce que j'ai, mais je n'arrive pas à lui répondre.

Mon corps est pris de spasmes d'angoisses. Paniqué, il m'attire vers lui violement en m'attrapant les hanches me serrer dans ses bras. Il cale ma tête dans son cou en plaçant la sienne près de mon oreille pour qu'il puisse me chuchoter des mots doux. Il caresse mon dos de haut en bas doucement en resserrant par moment notre étreinte.

La cloche a sonné depuis dix bonnes minutes, mais je ne parviens toujours pas à me calmer. Jusqu'à ce que je sente les lèvres chaudes de Rafael dans mon cou me donner un baiser unique. Mon corps cesse de trembler et mes larmes de couler, trop troublée par son geste et par les frissons qui me parcourent.

Il le remarque et ricane doucement avant de se reculer et de plonger son regard dans le mien en attrapant mon visage en coupe. Nos yeux ne se quittent pas pendant plusieurs secondes avant que je ne lui demande d'une voix cassée pourquoi il est venu.

_ Je t'attendais devant ta classe mais je ne t'ai pas trouvé, je me suis dit que tu étais avec Isis et les autres alors j'ai rebroussé chemin. En passant près des casiers, j'ai entendu deux filles parler d'une folle furieuse en béquilles qui les avaient virés des toilettes. J'ai tout de suite su que c'était toi !

_ A cause des béquilles ? Je demande avec un faible sourire.

Il prend un air outré et secoue frénétiquement la tête de gauche à droite.

_ A cause du « folle furieuse », il n'y en a pas des masses dans ce bahut, plaisante-t-il.

Je ne peux m'empêcher de sourire, amusé, et je lui frappe doucement l'épaule pour lui montrer que je ne suis pas contente. Il fait semblant d'avoir mal de façon assez théâtrale et je rejoins son rire communicatif. Il s'arrête et m'observe, neutre. Gênée, je m'arrête de rire et il s'exclame :

_ Non, n'arrêtes pas, je préfère te voir rire. Tu es bien plus jolie.

Doucement, il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et le temps semble s'être arrêté. Mes yeux fixent les petits éclats gris sur le fond bleu de ses yeux qui me font passer à des nuages de pluie. Sa main, dans mes cheveux, remonte lentement à ma nuque et il exerce une faible pression dessus pour rapprocher nos visages.

Son souffle chaud se répercute sur mes lèvres et une vague de frisson traverse mon dos. Mon cœur à tout rompre dans ma poitrine. Ses yeux ne cessent de faire des aller-retours entre mes yeux et mes lèvres et par reflexe, il humecte les siennes d'un coup de langue.

Lorsque nos lèvres se frôlent, s'apprêtant à entrer en contact, une voix nous fait sursauter.

_ Calypso ?

C'est Lucas. Toujours là au bon moment lui.

Sans envie Rafael éloigne son visage du bien mais garde ses mains sur mes hanches les serrant. Je couine de douleur et il détache ses yeux qui fixaient son meilleur ami pour les poser sur moi. Il s'excuse d'un regard et desserre sa prise en me caressant l'endroit qu'il vient de blesser. Il reporte son regard sur son meilleur ami et le fixe durement. Celui-ci le lui rend avec la même intensité.

B.A.N.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant