10- Confidences dans les arbres

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Finalement, j'ai passé le reste du week-end chez eux. Je n'avais ni la force, ni l'envie de revoir mon père ou cette bonne femme qui lui sert d'épouse et encore moins ma sœur. J'avais besoin de faire le point.

Depuis que Lucas est revenu, Rafael ne me calcule pas. Mais alors pas du tout. Ni regard en coin, ni politesse ni rien du tout. Je lui suis invisible et cette situation me pèse, surtout que je n'y comprends rien. Il passe tous son temps coller à Leya, qui passe, elle, son temps à me lancer des regards satisfaits.

J'en ai vraiment marre de me faire embobiner et d'être aussi naïve. Il agit comme un idiot avec moi mais dès qu'il m'accorde un tant soit peu d'attention je déboule comme une hystérique.

Je viens de sortir de la douche et enfile des habits prêtés par Isis. J'ai pris une décision ; je vais ignorer Rafael et je vais rentrer. En faisant le bilan de tout ce que j'ai appris, je me suis rendue compte que j'avais besoin de beaucoup plus d'explication de la part de mon père. J'attache mes cheveux en une tresse et descends dans le salon. Ils sont tous assis autour de la table et semble être dans une discussion intime.

N'étant pas curieuse, je décide de me racler la gorge pour leur signaler ma présence et arrêtent de parler. Ils lèvent tous leurs têtes vers moi, soucieux de savoir si j'ai entendu quelque chose ou pas.

_ Je vais rentrer chez moi. J'ai abusé de votre gentillesse en restant ici aussi longtemps et je pense qu'il est tant que je rentre.

Isis et Noa me sourient pour me saluer, Leya semble ravi que je m'en aille et Rafael m'ignore une fois de plus. Pour changer ! Mais alors que je m'attendais à ce que Lucas me propose de me raccompagner, ce dernier se lève et se contente de m'embrasser la joue, en me souhaitant bonne route avant de remonter à l'étage.

Je ne comprends pas vraiment le changement soudain de comportement de Lucas. Rien qu'hier soir monsieur insistait pour m'accompagner d'une chambre à la cuisine mais il ne me demande même pas si j'ai besoin qu'il me ramène.

Je souris brièvement et tourne les talons vers la porte quand une voix m'interrompt.

_ Attends, je vais te raccompagner.

Je me tourne vers Rafael pendant que ce dernier enfile ses chaussures sous le regard noir de Lucas et de Leya. Je ne fais pas attention au sourire narquois que lui rend Rafael et sors de la maison. Lorsqu'il me rejoint, nous nous dirigeons vers la voiture et y entrons précipitamment puisqu'il commence à pleuvoir.

Il démarre mais je remarque bien vite qu'il ne se rend pas chez moi. Il prend la direction opposé et je commence à me poser des questions. Pourquoi a-t-il voulu me raccompagner alors qu'il ne m'a pas adressé la parole depuis hier ? Et surtout, pourquoi ses relations avec Lucas semblent s'être dégradées depuis que Rafael est revenu ?

_ Où va-t-on ? Je lui demande doucement.

Il m'ignore mais fait un geste qui me surprends et me déstabilise. Sa main, qui était jusqu'à présent sur le levier de vitesse, viens attraper la mienne. Il mêle nos doigts sans détaché ses yeux de la route. De temps à autre, je sens une pression sur ma main et de petites caresses de son pouce sur le dos de ma main. Mais il ne la lâche plus. Même pour changer de vitesse, ma main est dans la sienne et je dois avouer que la sensation que ça me procure ne me dérange pas. Nos contacts physiques ne me crispent pas.

J'aurais même voulu qu'il me reprenne dans ses bras quand, hier soir, je me suis endormi en pleurant. J'aurais voulu m'endormir, bercée par les mouvements de sa respiration et sous les bruits de son cœur battant régulièrement. Instinctivement, mes pensées me serrent le cœur et je serre, à mon tour, la pression de nos mains.

B.A.N.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant