B.A.N.G.

31- Présentation

Nous finissons par nous détacher, à bout de souffle. Il attrape ma main et nous rejoignons les autres en bas. Ils nous attendent déjà et personne ne perds de temps pour sortir de la maison. Mon petit ami ferme bien la porte derrière lui, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise.

Exceptionnellement, ils décident de prendre trois voitures plutôt que leurs motos respectives, pour moi. La dernière fois que je suis montée sur cet engin de la mort, j'ai eu la peur de ma vie. Leya et Lucas et Noa et Isis montent par couple, dans la voiture respective des garçons, soit une Mercedes et une Jeep. Moi et Rafael montons dans sa Berline noire, que je découvre pour la première fois d'ailleurs. J'ai toujours eu l'habitude de le voir avec son scooter.

Je monte du côté passager, pendant que Lucas, Noa et Rafael se mettent d'accord sur le trajet à suivre. Quelques minutes plus tard, il me rejoint, boucle sa ceinture et se met en route. Voulant briser le silence, je connecte la sono de la voiture à mon téléphone et lance une musique aléatoirement.

Je souris en fredonnant l'air de Britney Spears, Criminal. Sa main se pose sur ma cuisse et il chante avec moi à tue-tête. J'éclate de dire en entendant sa voix grave et fausse.

Quand la musique se termine, laissant place à une chanson de Drake, il baisse le son et prends un air sérieux sur son doux visage. Je parle vraiment comme sa groupie là...

_ Je ne veux pas passer pour un rabat-joie mais je ne veux pas que tu restes seule un seul instant Caly. Isis et Leya ont déjà dû te mettre en garde, mais je tiens à le refaire ; les personnes présentes ce soir ne sont pas toutes aussi gentilles que nous pouvons l'être.

J'hoche la tête en glissant mes doigts dans les siens, sur sa main posée sur ma cuisse. Il exerce une petite pression pour attirer mon attention et pendant une demi-seconde, nos regards se croisent, avant qu'il ne se concentre de nouveau sur la route.

_ Je ne veux pas te faire peur bébé...

Je lui souris et passe ma main libre dans sa nuque.

_ Je sais. Je te fais confiance.

Le reste du trajet se déroule dans un silence agréable. J'avoue que ses mises en garde ne me rassurent pas du tout et je commence à regretter d'avoir accepté de venir.

_ Comment se passe ce genre de soirée habituellement ? je lui pose directement la question qui me trotte dans la tête depuis quelques heures maintenant.

_ Quand on va arriver, ça ressemblera à une fête normale, de la musique, de la nourriture, des gens qui dansent au milieu d'un salon ou qui vomissent sur l'herbe dehors. Et puis vers vingt-trois heures, les nouvelles recrues sont présentées et les « mini-chefs » s'isolent pendant un quart d'heures, vingt minutes, juste après pour en discuter. Ensuite, la fête reprend.

J'hoche la tête silencieusement et Rafael gare sa voiture devant une maison, un peu isolé. Il tourne mon visage vers le siens et plonge son regard dans le mien.

_ Quand je serais avec les autres chefs, tu resteras avec Lucas, okay ? J'en aurais pas pour longtemps de toute façon et on part tout de suite après.

Il m'embrasse doucement, comme pour me transmettre tout son amour et son affection et c'est dans ce genre de moment que je me sens vraiment bien. Comme s'il effaçait, à lui seul, toutes mes douleurs du passé.

Nous sortons de la voiture et lorsque celle-ci est verrouillé, il me rejoint et serre ma main dans la sienne avant de souffler un bon coup –pour se donner du courage. Ensuite, nous nous mettons en route vers la maison.

C'est une villa assez basique, qui se fonds dans la masse. Elle est simplement grande et peinte entièrement de blanc. Son jardin est remplit de fleurs et l'herbe est fraîchement coupée. Si je ne savais pas que cette soirée allait regrouper une bande immense de criminel plus ou moins aimable, je pourrais penser que c'était une soirée tout à fait banale.