Chapitre 15 : Hôpital

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Tous ensemble nous marchions dans les longs couloirs de ce vaste hôpital labyrinthique. Les lumières étaient éteintes à peu près partout, il n'y a pas de petites économies.

La nuit avançait tranquillement de son côté et j'avais, non, nous avions espoir qu'au matin toute les histoires étranges de notre famille seraient derrière nous.

Je marchais derrière eux, comme d'habitude en fait, j'ai toujours marché derrière eux. Chacun d'entre eux avait un cran d'avance sur moi. J'enviais beaucoup mes frères et sœurs. C'était douloureux mais confortable. Je n'ai jamais su si j'avais envie d'être meilleur qu'eux avec toutes les responsabilités que ça impliquait, et en m'enfermant dans la routine confortable je suis resté dans leur ombre autant que dans l'ombre de ma chambre, ils forment un soleil dont je ne fais partie que par nos liens du sang. Du moins c'est ce que je croyais. Cette journée m'a définitivement montrée que j'avais besoin d'eux et que eux aussi avaient besoin de moi. Je ne veux plus être en marge.

Et j'accélérais le pas pour me mettre à leur niveau. Ils marchaient tous, avec plus ou moins de craintes, plus ou moins d'assurance, mais ils marchaient d'un pas uni.

Je voulais parler à Louiz. Je regrette un peu ce que je lui ai dit plus tôt. Mais entre elle et moi se trouvait son "frère". Je lui parlerais plus tard.

Nous arrivions finalement à l'accueil et il y avait effectivement une porte. Une porte étrangement placée et qui, toute grise, dénotait avec le blanc immaculé du reste des murs et portes de l'hôpital.

Nous allions confronter Seb pour ce qu'il a fait de Nick et Diana. Je ne sais pas si il sait pour maman ou pour la maison, mais à ce stade je pense que c'est pas très important, il ne mérite pas notre considération. Avec le recul, je crois ne jamais avoir vraiment parlé à Seb quand j'y réfléchis. Il était... lisse. Il n'était pas ce beau-père de séries américaines en conflit avec les enfants de sa nouvelle femme, ultra envahissant. En fait il était trop peu envahissant, je ne sais même pas si il sait quel âge j'ai ou qu'est-ce que j'aime manger. Il n'interagissait pratiquement qu'avec ma mère, et ne s'occupait que de ses enfants, Diana et Nick.

J'ai peur de ce qu'il se passera ensuite. Dans l'hypothèse où Nick et Diana retrouvent leur forme "normale" il est fort probable qu'on ne les revoit plus jamais étant donné que leur père sera bien évidemment en charge de leur garde. Cette idée m'irritais.

Personne n'osait y aller. Samy fit le premier pas une fois de plus. Il prit la poignée et... Oui.

C'était fermé. Prévisible en y réfléchissant mais j'imagine que le fait d'être réveillé depuis quasiment vingt-quatre heures avec une courte sieste dans mon lit puis sur un banc ne doit pas aider mes capacités de discernement.

- Bon, j'imagine qu'on va devoir faire autrement. Dit Samy.

Il nous fit signe de nous écarter et prit de l'élan. Tout le monde savait ce qu'il comptait faire.

Il fit le décompte, trois, deux, un... Et il fut attrapé par Nick au niveau de l'épaule.

- C'est une mauvaise idée Samy, t'es encore fragilisé, ça fait seulement quelques minutes que tu as repris connaissance. Laisse faire le pro. Dit il en faisant un clin d'œil.

Alicia acquiesça, elle était vraiment inquiète de l'état de Samy, qui de son aveu, était pâlot. Il n'y avait qu'Alicia pour dire qui était malade avant qu'il ne le soit vraiment. Samy avait bien besoin de repos, plus que n'importe qui ici probablement. Il recula et s'assit au fond de l'accueil en baissant la tête. Puis il dit :

- Si tu réussis pas à la défoncer, tu me devras une revanche Nick.

Et il s'allongea par terre en fermant les yeux. Juste quelques minutes. Quand il revint vers nous quatre minutes plus tard, il constata la triste vérité. Nick, Diana et Bastien étaient essoufflés, la porte quand à elle tenait bon.

Family Strange StoryOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz