Chapitre 7 : Maman

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Par ou commencer ?

C'était la grande question. Allongé dans ce lit dans cette chambre dans cet orphelinat. Je n'avais aucune piste. Ils pouvaient être n'importe ou. Ils pouvaient même être ... Non je refuse de le croire. Arthur est trop fort pour mourir. Mais en réalité à part mon intuition rien ne me dit que ces deux affaires ont un lien. Je dois retrouver Isaac pour le moment. Je suis sur au fond de moi même que ça sera utile. Nous étions le soir même de mon embauche, je n'avais aucune minute à perdre. Je décidais d'aller interroger Lucia, enfin, la patronne. Je descendais les grands et larges escaliers de l'orphelinat et me dirigea vers la cantine, seul endroit où la lumière était allumée. Je pénétra la pièce : C'est un grand réfectoire, rempli d'enfants de tous âges en train de manger. Certains ne se laissèrent pas déconcentrés et dévoraient toujours leur repas avec acharnement. D'autres me lançaient des regards interrogatifs. C'est à l'un d'eux que je m'adressa pour savoir ou était Lucia, celle qu'ils appelaient tendrement "maman". En guise de réponse il me montra le chef cuisinier, celui qui m'avait cassé la figure et ce dernier me dit qu'elle était aux archives. Logique. Il ajouta qu'elle n'aimait pas être dérangée, ce qui se comprenait en ces temps difficiles. Alors l'idée me vint d'interroger les enfants. Mais comment faire ça de manière subtile et sans dire quelque chose de choquant pour un enfant...

Ces enfants avaient tous de quatre à quinze ans. En dessous de huit ans c'est difficilement exploitable. Et en réalité en dessous de dix il est peu probable qu'ils connaissent Isaac. Idem pour les plus âgés. La tranche d'âge que je visais était les dix-treize. Assez mur pour me raconter quelque chose sans mentir et ayant à peu près le même âge que le petit que je cherchais.

Le problème étant que tout s'est passé il y a plus ou moins un mois. C'est vraiment une éternité à l'échelle de ces gosses. Mais je devais essayer.

Je m'assis à une table de petits qui avaient l'air d'avoir une dizaine d'année.

- Salut les enfants, ça va ?

Je disais ça avec mon plus grand sourire et un air mignon, pour ne pas les effrayer avec ma tête pleine de barbe d'adulte et mon corps deux fois plus grand que le leur.

En guise de réponse je n'eus que de l'ignorance, au mieux un sourire gêné de la part des plus compatissants. La réalité des enfants abandonnés n'est pas vraiment celle qu'on peut penser, c'est plus difficile de se construire sans une famille. Je réalisais la chance que j'ai eue de grandir entouré d'une famille aimante. Je n'ai jamais rêvé d'être enfant unique, mais cette piqûre de rappel m'était importante. Ces enfants avaient du mal à placer leur confiance, en fait ils me rappelaient Morgane. Je fis toutes les tables correspondant à mes critères, mais rien à faire, personne ne su me dire quoi que ce soit qui me soit utile, dans le peu de gamins qui ont daigné ouvrir la bouche en ma présence.

Je changeais de table, c'était cette fois des enfants un peu plus âgés. En fait un peu trop, mais j'avais déjà fait tout le reste. Ces petits là devaient avoir quinze ans.

- On vous a entendu monsieur, parler d'Isaac.

- Oh vous avez une bonne oreille ! Qu'est-ce que vous pouvez me dire sur lui ?

- Eh bien Isaac n'est pas un enfant qui joue avec ceux de son âge, vous avez loupé sur ce coup là monsieur ! En réalité il était plus souvent avec les plus grands et les plus jeunes que lui. Les enfants de son âge ne l'intéressent pas.

- Oh bah mince ! J'ai été bête de ne pas demander directement. Que pensez vous qu'il lui soit arrivé ?

Le silence pesait. Les visages se crispaient. J'avais peur de les avoir brusqué. L'un d'eux prit la parole

Family Strange StoryWhere stories live. Discover now