Chapitre 36 ➳ Harper

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— Evidemment, ma belle. Evidemment... soupiré-je.

Aussitôt, je me mets au boulot et m'acharne sur la corde. Je m'y acharne de toutes mes forces, hurlant des insanités en réalisant que je ne fais que la resserrer autour des poignets de Mia. Bordel. Je suis incapable de défaire ces nœuds tant ils sont parfaits.

Affolé à l'idée que les gars ne reviennent et nous surprennent, je me précipite à travers le salon quand le hurlement déchirant de ma belle me force à me retourner. C'est mon prénom, qu'elle a crié.

— Ne me laisse pas ! Pitié, ne me laisse pas !

Je cours jusqu'à elle, prends son visage entre mes mains et la regarde avec gravité.

— Je vais juste chercher un couteau à la cuisine, je reviens dans une seconde, je te le jure.

Son regard est si hanté, si blessé qu'il me bousille l'âme. Moi aussi, je tremble. Moi aussi, je suis hors de moi. Je me passe les mains dans ses cheveux, réfléchissant à toute vitesse sur ce qui a bien pu se passer, mais rien ne me vient à l'esprit. Putain !

— Il faut que je te laisse. Juste une seconde, pas plus.

Elle hoche la tête, me donnant son aval, me jurant silencieusement qu'elle est assez forte pour rester seule attachée à ce pilier un peu plus longtemps, alors je me remets à courir. De toutes mes forces. Ignorant les coups de poignard que j'ai l'impression de récolter dans la jambe.

Une fois à la cuisine, j'ouvre tous les tiroirs et en sort le plus gros des couteaux. L'instant suivant, je suis de retour auprès de Mia. En quelques coups, j'ai coupé les cordes qui l'entravaient et je m'agenouille auprès d'elle pour la serrer entre mes bras. Très fort.

— On doit partir. Tout de suite, lui indiqué-je.

Je ne veux pas le lui dire, mais si les Omégas débarquent ici, je ne pourrais pas les repousser. Pas dans mon état, en tout cas. Ma jambe me fait souffrir et en un contre un... même à cinq contre un, j'aurais tout donné pour les bousiller le plus fort possible. Ils sont près d'une vingtaine à vivre ici, cependant. Et je ne suis pas certain qu'ils réussiraient à se contenir avec Mia qui leur a clairement servi d'offrande.

J'ai envie de gerber. Ce n'est pas possible. C'est... complètement surréaliste.

Je l'agrippe soudain dans mes bras, me relève et sans plus tarder, nous quittons la villa pour retrouver la nuit fraîche.

Le vent cinglant me fait un bien fou, et m'aide à oublier un instant que j'ai envie de tuer quelqu'un, envie de faire souffrir une personne que je ne connais même pas. Mais avec un plaisir immense, avec un foutu sourire au visage, je lui tailladerais la gueule sans même m'en émouvoir.

Je marche vite, je la serre fort.

Ma jambe me fait souffrir le martyr mais tout ce que je veux, c'est mettre Mia à l'abri pour qu'elle arrête enfin de pleurer. Je déteste la voir dans cet état. Je déteste qu'elle ait peur, qu'elle se sente mal, qu'elle m'étreigne si fort que ses ongles s'enfoncent dans ma peau.

Je veux juste la revoir sourire, moi. Je veux juste qu'elle soit heureuse.

Dans le bâtiment des filles, le hall est complètement déserté. Je grimpe à toute vitesse l'escalier de marbre sur quelques étages, puis j'arrive au couloir qui mène à sa chambre. Toutes les portes sont fermées. Nous entendons quelques rires, quelques bruits de conversations, mais personne ne sort, personne ne nous surprend.

Une fois sur le pas de sa porte, je pose Mia qui enfouit la main dans sa poche et sort précipitamment ses clefs. Elle tremble tellement qu'elle ne parvient pas à l'enfoncer dans la serrure.

Harvard Confidential (Harper + Ella)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora