Harvard Confidential (Harper + Ella)

Chapitre 25 ➳ Harper

Les deux mecs face à nous ont les yeux qui brillent. Un sourire dégoulinant de prétention et d'envie.

Mia est belle. Non, elle est sublime, et le fait qu'Aspen ait balancé sa virginité comme un appât pour ces connards les rend un peu trop zélés.

Tous les deux vêtus de leur tenue de sportifs, dévoilant leurs corps d'acier, ils jouent à l'intimider en faisant craquer leurs phalanges et en nous barrant le passage, sachant très bien que pour rejoindre les cours, elle devra se frotter tout contre eux.

Je suis... Putain, hors de moi !

— On doit passer, alors bougez, ordonné-je d'une voix dure.

Ils s'esclaffent, bien sûr. Depuis que j'ai arrêté le sport, j'ai perdu en masse musculaire mais ces gars sont au meilleur de leur forme. Ils savent que je n'ai aucune chance contre eux. Ce qu'ils ignorent, en revanche, c'est que je n'ai pas peur de me prendre une râclée, surtout si c'est pour protéger la personne que j'aime le plus au monde. Et bordel, si je dois user de coups vicieux pour les invalider, je le ferai sans aucun regret. Je leur péterai les genoux, au risque de bousiller tout leur cursus scolaire, si jamais ils touchent à Mia.

Numéro Quinze commence à se frotter la mâchoire en fixant la poitrine de ma brunette, alors je me mets davantage devant elle pour qu'aucun de ces abrutis ne la reluque. Ils doivent être en dernière année, à en juger par le côté adulte de leurs traits et surtout, par le fait qu'ils se croient tout permis.

— Hé, bébé, on a quelques minutes de libres avant le début de l'entraînement. Ça te tenterait de nous aider un peu à nous relaxer ? Et on pourrait faire pareil pour toi, aussi. Paraît que c'est ce que tu veux.

Mia inspire brusquement, et ses doigts crispés s'agrippent à ma chemise, griffant mon dos tant elle est tendue. Elle se pelotonne contre mon corps, elle se cache derrière moi comme un petit animal en détresse. Ça me fout en rogne. Ça me brise le cœur, bordel. Et le pire, c'est que j'ai l'impression que ce n'est pas la première fois qu'elle doit faire face à ce genre de situation. Son souffle est fort mais maîtrisé, comme pour faire le moins de bruit possible et ne pas attirer l'attention. Tout ce qu'elle souhaite c'est se cacher et être en paix. Mais elle ne devrait pas avoir à frôler les murs et à angoisser toute la journée ! Aspen a foutu le bordel, là, et les dégâts me semblent de plus en plus considérables.

Et j'ai peur.

Pour Mia.

J'ai peur du jour où elle ne pourra pas se cacher derrière moi.

— Ce qu'elle veut, c'est qu'on lui foute la paix. T'es con ou tu ne l'as pas encore compris ? À moins que ce soit ce qui te plaît, les filles terrorisées, le poussé-je en l'épinglant d'un regard haineux.

Son copain, Numéro Vingt-Deux, se renfrogne, comprenant très bien mon allusion.

— Allez, viens, mec. On se tire. Pas besoin d'avoir un autre avertissement du Coach, grogne-t-il.

Un autre avertissement ? Non mais je rêve ! Combien d'étudiantes est-ce qu'il a déjà essayé de forcer ? Et combien de fois a-t-il réussi ?

Comme il ne bouge pas d'un pas, je m'avance vers lui jusqu'à ce que nos torses se heurtent et je serre les poings.

— Harper, souffle Mia.

Elle agrippe mon poignet, me tire vers l'arrière pour m'éviter de faire une connerie, mais dans mon esprit, la défendre ne se réduira jamais à une erreur !