Harvard Confidential (Harper + Ella)

Chapitre 24 ➳ Harper

Aspen suit mon regard, remarque que Mia nous a rejoints, et elle exulte, partant d'un rire sincère et franc qui m'érafle la peau presqu'au sang. Sa mesquinerie n'a pas de limite, mais que dire de sa cruauté ? Plus le temps passe, pire elle est, j'ai l'impression. Je ne comprends même pas comment j'ai pu un jour être ami avec elle. Ça me semble s'être déroulé dans une autre vie, dans un autre univers. Un univers où j'ai dû être un gros connard, pour pouvoir traîner avec elle et ses harpies sans jamais me rendre compte de la pourriture cachée sous leurs couches de maquillage.

Plus Mia se décompose, plus la rouquine rit ; c'est tellement malsain, comme spectacle.

Ça m'explose le cœur.

— C'était comment de te taper Harper, ma belle ? glousse Aspen en bouffant une autre feuille de salade. Tu n'as pas eu trop mal ? Il a été violent ? Je sais qu'il aime quand c'est féroce.

Bordel, j'ai envie de l'attraper par la crinière et de la noyer dans les chiottes les plus proches. Au lycée, c'était un de ses moyens de torture préférés. Ses copines retenaient les filles les moins chanceuses au-dessus de la cuvette et Aspen les terrifiait. Les menaçait. Les violentait.

— Il était bon ou plutôt mauvais ? Vu ses goûts en matière de nanas, je dirais que ça n'a pas dû être terrible entre vous. Sans étincelles. Il n'était forcément pas motivé, pas vrai ? Je suis sûre qu'il a eu du mal à se mettre au garde à vous. Il a toujours préféré les vraies femmes. Celles avec un physique de rêve et... du doigté, si tu vois ce que je veux dire.

Mia inspire douloureusement, se rappelant probablement les sept femmes que j'ai dit avoir connues avant elle. Dont l'une était une adulte. Ses jolies joues habituellement rosées n'en finissent plus de pâlir.

Je me sens mal, tellement mal. Pour elle, pour moi, pour les gens qui nous regardent et surtout, pour notre relation. Combien de temps pourra-t-elle durer si Aspen n'arrête pas de s'en prendre à nous ? De chercher Mia ?

J'ai envie de gueuler, de lui lancer qu'elle me donne envie de vomir et qu'avec Mia, justement, c'est la première fois qu'il y a autant d'étincelles dans ma vie. Mais ma petite guerrière prend les choses en main rapidement.

— Harper est bon dans tout ce qu'il fait, ne t'inquiète pas autant, finit-elle par déclarer. Et je t'assure qu'il ne pense absolument pas à toi quand il est avec moi. D'ailleurs, de vous deux, tu es la seule à le chercher, encore et encore, sans jamais te lasser. Chérie, s'il n'a pas couché avec toi quand tu le fréquentais, il ne le fera pas maintenant que tu te jettes à ses pieds comme une pauvre désespérée. Il a plus de goût que ça. Les tapis crasseux, ce n'est pas son délire.

Mia carre les épaules, la fusille du regard et finit même par un petit sourire.

— Et par pitié, ne calque pas tes expériences sordides sur la mienne, tu seras gentille, continue-t-elle d'une voix acerbe.

Les traits de son visage sont tirés. Il est évident qu'elle est blessée, mais elle tente de ne rien faire paraître. Madeline, à son côté, dévisage Aspen comme si elle souhaitait la tuer, c'est dingue comme elle surprotège Mia ! Si ma boudeuse ne la retenait pas par le poignet, la jolie blonde se serait jetée sur leur ennemie commune.

— Ce n'est pas parce que tous les mecs qui te sont passés sur le dos étaient obligés de carburer au Viagra que c'est la même chose pour tout le monde. Franchement, il est grand temps pour toi de prendre un bon laxatif, parce que tu ne dis que de la merde, Asperge.