bonus

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Coucou !
Voici la fameuse nouvelle bonus, écrite dans un moment d'inspiration pour un concours, auquel j'ai pas participé par peur d'être mauvaise et de me ridiculiser. Mais j'avais quand même envie de partager !
Bonne lecture, j'espère ♥

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Sept heures, le réveil sonne à en faire presque trembler les meubles, sonnerie stridente qui me vrille les tympans et, comme chaque matin, fait poindre le début d'une migraine derrière mes yeux. Assise sur le fauteuil, mon café à la main, je déplie lentement mes jambes pour, d'une pression, mettre fin au supplice. Sous la couette, un mouvement, accompagné d'un gémissement. Avec mile précaution, je pose ma tasse sur la table de chevet, pour venir me couler dans le lit — cette fois, un geignement. Je sais qu'elle ne se lèvera pas si je ne la force pas, c'est le même spectacle chaque matin. N'importe qui aurait fini par se lasser, depuis le temps ; mais pas moi. Parce que je ferais n'importe quoi pour elle.

Je promène ma main le long de la couette, attrape le bout pour le tirer brusquement, laissant la fraîcheur du matin s'engouffrer entre les draps.

– Louiiiiiiiiise.

Sa voix, rendue aiguë par la désapprobation, raisonne dans mon crâne comme un concert de percussion. Elle connaît la moindre de mes faiblesses, sait pourtant à quel point je peux être tenace.

– On se réveille, ma marmotte.

Les lèvres à quelques centimètres de son oreille, je chuchote, mon souffle faisant courir des frissons sur sa peau. Elle se tourne, lentement, paresseusement, les yeux à peine entrouverts, les cheveux emmêlés comme un casque autour de son visage. Elle a les paupières gonflées, des cernes sous les yeux, les lèvres rougies par les assauts vigoureux de ses dents. Elle me regarde, nonchalamment, les derniers voiles du sommeil encore perceptible dans ses prunelles ; et je sens mon cœur virevolter dans ma cage thoracique. Quatre ans de vie de couple, une année à vivre sous le même toit et pourtant je ne m'habituerai jamais aux cabrioles dans mon estomac à chaque fois que je la vois, que je la touche, que je la sens. A chaque fois que je prends conscience qu'elle est là, avec moi et qu'elle restera, peut-être pour toujours.

– T'es belle.

Elle rigole, mouvement du corps qui la rapproche de moi, alors que ses courtes mèches viennent me chatouiller la peau. D'une main, je dégage son visage, laisse mes doigts s'attarder le long de sa joue, de son nez, de sa bouche bien aimée.

– Et toi t'es bête, je viens de me réveiller.

Cette fois, c'est à mon tour de rire. Si seulement elle savait.

– Justement. T'es belle.

Je dépose un baiser sur son front, me lève dans le même mouvement. Avec un grognement de dépit, elle me laisse m'enfuir, enlace pourtant précieusement ma main des siennes.

Un regard par-dessus mon épaule m'apprend qu'elle peine toujours à se lever, la couette enroulée autour de ses jambes, la trace de l'oreiller incrustée dans sa chair.

Comme chaque matin, je dois presque la supplier pour qu'elle accepte enfin de délaisser le lit. Et comme chaque matin, j'attends désespéramment le lendemain pour que la scène se reproduise, curieusement réconfortante — mais surtout bien trop addictive.

EquilibreWhere stories live. Discover now