Harry Potter et la fille cachée

Chapitre 7 - L'espion

-"La célèbre prison des sorciers, Azkaban, a été frappé ce jeudi par une terrible et redoutable foudre. Un Auror du nom de Franck Littlewood, responsable des étages 20, 21 et 22, s'est confié à nous hier soir: "Ce n'est pas la première fois qu'un orage s'abat sur la prison. Je travaille ici depuis des années et celui-ci, je peux vous l'affirmer, était dû à de la magie noire". Le directeur de la forteresse, Malcolm Heathcliff, nous a partagé ses inquiétudes: "Je n'ai jamais vu ça dans ma carrière. Pas moins de dix étages ont été condamnés, enfuit sous les décombres, et tous les Mangemorts ont pris la fuite. Horrible, c'est horrible".

Tous les élèves se sont approchés pour écouter Dean Thomas. Plus il avance dans sa lecture, plus les visages se chargent de peur. 

Mon premier reflexe est de diriger mon regard vers les Serpentards. Ils murmurent tout bas en fixant le groupe d'élèves qui s'est rassemblé autour de la table de Gryffondor. Puis je m'arrête sur Malfoy. Malgré la distance qui nous sépare, je peux lire toute l'inquiétude qui baigne dans le gris de ses yeux. Il se lève discrètement et s'approche de la sortie.

-"Plusieurs hypothèses ont été émises afin d'expliquer cette catastrophe, mais rien d'officiel a été communiqué", poursuit Dean.

Sans un mot, je fourre la lettre de mon père dans ma poche, me lève à mon tour et m'avance vers la porte. J'entends toujours la voix de Dean qui continue de lire la Gazette.

-"Le ministre provisoire, Mr Shacklebolt, prendra la parole demain, à la première heure, pour annoncer les mesures de sécurité. Le ministère demande à toute la communauté magique de garder son calme et d'être extrêmement prudente".

J'ignore la suite de l'article puisque je m'engouffre dans la hall d'entrée. Je regarde autour de moi et aperçois Malfoy qui monte d'un pas pressé les marches de l'escalier. Je m'empresse de le suivre en essayant de faire le moins de bruit que possible.

Il tourne à gauche, monte encore un escalier et se faufile dans un couloir désertique éclairé par des torches accrochées au mur. Il accélère. Je me précipite et BAM! me cogne le pieds dans une armure. Un long égo aigu retentit alors. Je me dépêche de disparaître dans l'angle d'un mur et patiente quelques instants, le cœur battant la chamade. 

J'entends de nouveau des bruits de pas. Je penche prudemment la tête et vois Malfoy poursuivre son chemin, puis tourner à droite. Je me remets à sa poursuite et accélère discrètement le pas afin de le rattraper.

Je pense savoir où il se rend. Je le suis sur plusieurs mètres encore, puis il finit par franchir une porte qu'il referme derrière lui. Sans attendre, je pénètre à ma tour dans la pièce et me retrouve  dans les toilettes sinistres où je l'avais surpris avec le fantôme d'une jeune femme. Je l'entends rendre tripes et boyaux à l'intérieur d'une cabine. J'approche, lentement, et pousse la porte qu'il n'a pas verrouillée.

Il est accroupi, la tête penché dans le toilette.

-Tu l'savais, n'est-ce pas?

Comme dans un film au ralentie, il se redresse, pivote vers moi et s'affale sur le carrelage sale. Son visage est ruisselant de sueurs, son teint pâle et ses yeux injectés de sang. J'ai l'horrible impression de me retrouver face à un fantôme.

-De quoi tu parles, Tenebris? Et qu'est-ce que tu fiches ici? Fou le camp! S'énerve-t-il.

Son regard me foudroie. Le plus raisonnable serait de tourner les talons et partir. De le laisser seul avec sa colère, son chagrin, son mal-être. Mais mes jambes refusent de bouger, une petite voix dans ma tête m'implore de lui venir en aide.

-L'orage à Azkaban, l'évasion des Mangemorts, poursuis-je alors.

Un sourire qui sonne tellement faux se dessine sur ses lèvres, j'ai les poils qui se hérissent. Il finit par s'essuyer la bouche d'un revers de la manche, se lève, passe à coté de moi et se dirige vers un lavabo. Il ouvre le robinet et s'asperge le visage d'eau.