Harry Potter et la fille cachée

Chapitre 20 - La Pensine

Je me couvre de la cape d'invisibilité, descend l'escalier, traverse la salle commune et passe par le trou que dissimule le portrait. J'entends la grosse dame ronchonner dans mon dos. Je l'ignore et progresse le long du couloir plongé dans l'obscurité. 

Tout le château est endormie, je n'entends pas un hibou. Je marche plusieurs minutes, empruntant des escaliers et sillonnant des couloirs sombres. Plus j'approche de ma destination, plus je sens mon cœur s'emballer et mes mains trembler. Suis-je prête à connaître la vérité ? Je peux encore tourner les talons et aller dormir paisiblement dans mon lit. Mais une petite voix dans ma tête est curieuse et avide de savoir ce que contient ce souvenir. 

J'arrive devant la gargouille qui garde l'entrée du bureau de McGonagall. J'ai croisé ni être vivant, ni mort. Pas de professeurs, ni fantômes. Loué soit Paracelse! Qu'est-ce que je fais maintenant? Je consulte ma montre qui indique 22h47. Est-ce que la directrice est déjà couchée ou travaille-t-elle encore dans son bureau? Je choisie d'attendre quelques minutes.

Toujours dissimulée sous la cape d'Harry, je fais les cents pas devant la gargouille. J'ai de plus en plus de mal à contrôler mon stress, mes angoisses. J'ai les mains moites et un cœur qui bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine et venir s'écraser contre le mur en face. Mon ventre me fait souffrir, c'est comme si un gnome était entré dans mon estomac et qu'il le mitraillait de coups. Je décide alors de passer à l'action, attendre est une torture.

-Phénix, dis-je doucement à la gargouille.

Elle reste immobile un instant. Je sens mon corps trembler de la tête au pied. Qu'est-ce que je fais si le passage refuse de s'ouvrir? Puis soudain la gargouille s'anime et un escalier en colimaçon apparaît. Je grimpe aussitôt sur une marche et l'escalier m'emporte vers le bureau de la directrice, vers la Pensine, vers la vérité. 

Arrivé en haut, une imposante porte en chêne scelle l'entrée. Je viens coller mon oreille contre celle-ci et tente d'écouter ce qui se passe dans la pièce. 

Rien.

Je prends alors une grande et profonde inspiration puis pose ma main sur la clenche. Bien évidement, la porte est verrouillée. Sac à gargouilles! Je fouille dans mes poches et trouve ma baguette magique.

-Alohomora, je chuchote.

Un cliquetis retentit. J'enclenche la poignée puis la porte s'ouvre. Je passe ma tête à l'intérieur. Rien. J'entre et referme derrière moi.

La pièce circulaire n'a pas changé depuis ma dernière visite. Il y a toujours les instruments étranges en argent posés sur des tables et des tableaux d'anciens directeurs et directrices de Poudlard habillant les murs. La seule différence est que le bureau baigne dans l'obscurité de la nuit. J'approche de la grande fenêtre et regarde les jardins de l'école que la Lune colore de reflets argentés. La vue est magique. J'ai l'impression d'être plongé dans un rêve et... le souvenir! Je reprends mes esprits. Ma vie n'est pas un rêve, au contraire, je suis prisonnière d'un cauchemar qui ne fait que commencer.

Je tourne le dos à la fenêtre et me dirige vers les armoires. J'ai à peine fait trois pas que ma jambe cogne contre le pied d'une table. J'entends trembloter de petits objets, puis du verre se brise.

-Par les glandes de Merlin, je marmonne avec colère.

Je brandie ma baguette.

-Lumos, je chuchote.

Plusieurs instruments en argent ont éclaté en mille morceaux et se sont éparpillés un peu partout sur le sol. 

-Réparo.

Aussitôt, tous les fragments s'envolent et se reconstituent d'eux-mêmes. Chaque bout se lie à un autre, reformant les instruments.

Pendant plusieurs minutes, je fouille toute la pièce. Je vide les tiroirs et passe ma tête dans les armoires, rien. La Pensine reste introuvable. Je m'assoie sur la chaise devant le bureau de la directrice et réfléchis un instant. McGonagall la sûrement fait déplacer quand elle a remplacé Dumbledore. Harry m'a dit que rien n'avait changé dans le bureau, j'étais persuadé que la Pensine serait là. Pourquoi garder tout un tas d'instruments dont personne connait l'utilité et pas un objet aussi précieux? Ça n'a aucun sens.