Chapitre 43

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Camille : Ca va mes chéris ?

Lila : Oui ! On a été au parc !


          Je vois que Lila fait un câlin à sa mère, elle a tellement changé... Elle ne fait plus bébé, mais vraiment petite fille. Elle est trop belle, elle ressemble vraiment à sa mère... Puis, je détourne le regard, et vois que Gaspard reste cependant en retrait, il me lance un regard étrange. Comme s'il se questionnait. D'ordinaire, dès qu'on se voit, ce sont des embrassades et des délires tout de suite entre nous. Mais ça va maintenant faire un an et demi que je ne l'ai pas vu... Il doit surement se demander comment il doit agir avec moi.


Manon : Depuis quand tu fais le timide avec moi mon grand ? m'exclamais-je tout sourire.

Gaspard : Tata ! il court et me saute au cou. Tu es plus fâchée avec moi ? me demande-t-il inquiet.

Manon : Comment pourrais-je être fâchée avec toi ? le rassurais-je.

Gaspard : Ca veut dire que tu pourras nous garder encore maintenant ? demande-t-il avec un petit regard pour sa mère.


              Je lance un regard à Camille, après le fait que je lui ai dit que je ne lui pardonnais pas, je ne sais pas si elle va vouloir que je vois autant ses enfants qu'avant notre dispute. Cependant, elle me sourit et hoche la tête. Je réponds donc à mon neveu.


Manon : Bien sur mon grand, quand tu veux ! lui répondis-je.

Gaspard : Trop bien !! Dis Tata, tu sais maintenant Laurène c'est plus mon amoureuse, maintenant c'est Marine, commence-t-il à me raconter comme si on ne s'était jamais quitté.

Camille : Mais ce n'est pas de Pauline dont tu étais amoureux ? se précipite-t-elle de lui demander.

Gaspard : Non, elle voulait tout le temps que je passe la récré avec elle, et moi je veux voir mes copains, dit-il sur un ton lassé.

Manon : T'as bien raison mon grand, on ne tourne pas le dos au copain pour une fille ! affirmais-je.

                 La conversation a duré comme ceci pendant environ 10 minutes, puis Camille a déclarée qu'elle devait partir pour aller manger. Philippine lui a proposé de rester manger ici, mais Camille refuse, et nous salue. Elle s'attarde néanmoins un peu plus lorsqu'elle me fait une accolade. Je ne suis pas tactile, alors mes bars restent ballants, et lorsqu'elle referme la porte, je me maudis d'avoir passé un message de défiance alors que ce n'est pas du tout ce que je voulais lui transmettre. En réalité je suis si heureuse qu'elle soit venue s'excuser. Même si elle est loin d'être excusée.

                 Je me retourne et croise le regard interrogatif de Philippine. Elle ne semble ni inquiète, ni réjouit. Elle attend le verdict. Je hausse les épaules pour toute réponse à ses questions silencieuses. Elle fronce les sourcils et me fais un regard que je connais bien. C'est l'heure de la discussion cuisine...


Philippine : Alors ça s'est passé comment ?

Manon : Bizarrement, je dirais que ça s'est bien passé. Elle s'est excusée. Je ne lui pardonne pas, mais on va dire que j'apprécie l'effort.

Philippine : Et pourquoi maintenant ? m'interroge-t-elle

Manon : Il s'avère qu'elle et Louis se sont vu offert leur appartement par mon père, et que ça les a empêchés de lui désobéir, en gardant contact avec moi. Cependant, Louis a mis de côté et remboursé totalement Jean-Yves il y a peu.

Philippine : Ah, je comprends ce que Gaspard voulait me dire quand il m'a dit que son Papa mettait « de l'argent dans un côté » ... me confie-t-elle.

Manon : Quel clown celui-là, dis-je en levant les yeux au ciel.

Philippine : Il doit tenir de sa tante... me lance-t-elle.


              Je lui tire la langue, et décide de continuer sur ma lancée. J'ai vraiment envie de me confier, je ne ressens même pas le besoin de me défiler ou de saisir cette occasion humoristique pour changer de sujet.


Manon : C'est là qu'elle s'est décidée à reprendre contact, dis-je sur un ton détaché. Mais c'est un peu tard... puis j'ajoute. Ah, et c'est aussi le cas d'Elena et Etienne, mais je ne pense pas qu'ils projettent de rembourser leur père... Donc tu ne les rencontreras jamais.

Philippine : Mais Manon tu te rends compte qu'elle s'est excusée ? me sermonne-t-elle. Pourquoi tu ne lui pardonnes pas, elle a énormément travaillé sur elle pour s'excuser et elle avait une bonne raison de ne pas l'avoir fait le soir même de votre dispute familiale.

Manon : Ca non Philippine, m'énervais-je. Tu n'as pas à me sortir l'argument du « tu es têtu » ou encore « tu te braques trop vite ». J'ai des raisons d'être énervée et de ne pas la pardonner. Elle-même le comprend. Ils m'ont détruite, ils m'ont renié. Je n'ai pas à la pardonner parce que soudain elle revient me voir, ça prend du temps et j'ai besoin de ce temps là pour digérer et lui refaire confiance.


                  Philippine ne prend même pas la peine de me répondre, et quitte la cuisine pour aller dans notre chambre. Je sais qu'elle est vexée et qu'elle me fait la gueule. Je lève les yeux au ciel, et la rejoins.


Manon : Hey, Philippine... Ne sois pas fâchée... l'implorais-je en baissant le ton. Ce n'est pas contre toi que je suis énervée, c'est que tous les souvenirs de cette soirée et des jours suivants me reviennent. Et tu sais, ça ne serait pas sain de lui pardonner tout de suite. Premièrement, je ne suis pas prête personnellement, et deuxièmement, elle doit aussi comprendre que ce n'était pas une petite dispute sans conséquences.

Philippine : Je sais, parfois j'ai juste l'impression que tu oublies que j'ai été là pour toi lors de cette passe difficile... m'avoue-t-elle. Je sais à quel point elle te manque chaque jour, et comme ça t'as blessé.

Manon : Mais ma belle, je sais que tu es là, et je t'en serais toujours reconnaissante. Tu sais, au fond de moi je sais parfaitement que je vais pardonner ma sœur, mais je ne sais juste pas dans combien de temps.

Philippine : Si tu lui pardonnes, elle hésite, mais lâche néanmoins. Tu n'auras plus besoin de moi...

Manon : Quoi, mais qu'est-ce que tu racontes ?! m'offusquais-je. Je t'aime Philippine, j'aurais toujours besoin de toi.

Philippine : Tu le promets ? me demande-t-elle.

Manon : Bien sûr mon amour, je serais toujours là avec toi, la rassurais-je en l'embrassant tendrement.

Piccola ForzaWhere stories live. Discover now