Chapitre 28

1.7K 101 1
                                    

              Je remonte les escaliers à pas de loup. J'arrive dans ma chambre et consulte l'heure, il est 1h04 du matin. C'était étrange ce moment avec mon père, la dernière fois qu'on avait été si proche, je devais avoir quinze ans... Ca me fait bizarre. Mais je dois avouer que ça me fait vraiment plaisir, je pourrais y prendre goût...

               Je me déshabille et me glisse dans mes draps. Je consulte mon téléphone pour y enclencher un réveil, lorsque je remarque un message en attente.


PHILIPPINE : ALORS CA SE PASSE BIEN? SI JE N'AI PAS DE NOUVELLES DEMAIN MATIN, J'APPELLE LA POLICE


             Ce genre de petites attentions en message aussi je pourrais y prendre goût. Après tout, c'est elle qui me cherche... Bien que tu veuilles aussi d'elle. En effet, mais elle n'est pas obligée de le savoir, c'est moi qui contrôle. En es-tu sure ? Ta gueule ma conscience, laisse moi tranquille... Putain j'suis une vraie tarée...


MANON : TOUT VA ÉTRANGEMENT BIEN, JE ME DEMANDE MÊME SI JE NE SUIS PAS EN TRAIN DE DEVENIR FOLLE...

PHILIPPINE : TANT MIEUX. CE N'EST QUE MAINTENANT QUE VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QUE VOUS ETES UN PEU DÉRANGÉE ?

MANON : ELLE ÉTAIT FACILE A FAIRE CELLE LA... ALLEZ DORMIR !

           Je pose mon téléphone. Elle n'a pas arrêté de me faire du rentre dedans depuis une semaine. Comme si la révélation de son homosexualité, lui avait soudain donné un courage incommensurable... Non pas que ça me déplaise, mais je ne suis pas sûre d'être une bonne première relation pour une « jeune » lesbienne. Sans mentir, j'en ai défloré plus d'une, sans prendre en compte cela. Mais c'est différent, Philippine est ma protégée, je ne veux pas qu'elle soit triste ou déçue.

            Sur toutes ces pensées qui me travaillent depuis lundi, je m'endors, épuisée.


Samedi matin 10h :

          La sonnerie du mon réveil me tire de mon sommeil léger et sans rêve. Je pars directement me doucher et me changer. Certes j'ai le temps, car les invités n'ont rendez-vous ici qu'à midi et demi, mais mes grands frères et sœurs, arrivent à 11h.

          Je décide de faire un effort sur la tenue. Je sais que mon père aime contrôler ses enfants et redoute qu'ils leur face honte... D'habitude j'aurais fait le contraire de ce qu'il souhaite, mais après la discussion que nous avons eu hier, j'ai décidé de lui faire plaisir en ne le défiant pas une fois de plus.

          J'enfile donc une robe bleue marine style vichy. Je mets une robe certes, mais je ne me sentirais pas à l'aise si elle est ultra moulante. Celle-ci est cintrée mais ample sur les volants de la jupe. Je me maquille légèrement, avec un simple trait d'eye liner et un gloss transparent. Je relève mes cheveux en chignon haut avec deux mèches bien bouclées qui en sortent. Cependant, pas question de mettre des talons, alors ça sera des sandalettes.

         Plutôt fière du résultat, je descends les escaliers, il est 10h53. J'arrive sans bruit dans le salon et vois ma mère en train d'attacher les boutons de la chemise d'Antoine jusqu'en haut. C'est marrant les jumeaux ont été obligé de s'habiller avec la même chemise. La seule chose qui les différencie maintenant, ce sont les lunettes d'Éric. Ma mère se retourne avec un soupire en direction d'Antoine qui vient de détacher les deux premiers boutons de sa chemise.


Clothilde : Mon Dieu, Manon tu es magnifique ! elle se précipite vers moi et m'enlace.

Antoine : Wouaw, maman a raison, il s'est passé quoi pour que tu t'habilles comme ça ?

Manon : Ce sont les 60 ans de papa, je suis habillée comme ça pour la même raison que vous portez les mêmes vêtements, dis-je en les montrant du doigt.


            Suite à cela, je m'empresse de rejoindre les cuisines, le traiteur vient d'arriver et je voudrais l'aider. Je lui demande en quoi je pourrais être utile, mais il me demande juste de m'indiquer où se trouve quelques affaires dans la cuisine et à l'extérieur. Je suis donc obligée de revenir dans le salon.


Gaspard : Tata ! il se jette dans mes bras. T'es trop belle !

Manon : Mais je peux en dire autant de vous monsieur, dis-je en lui chatouillant le ventre.


             En effet, mon filleul porte un costard à croquer. Je lui fais un bisou sur la joue et le repose à terre. Je relève ensuite les yeux sur les autres membres du salon et vois que tous le monde me regarde.


Manon : Quoi ? dis-je à la limite de l'insolence.

Elena : Dieu merci c'est bien elle !

Etienne : Mon dieu j'ai cru que quelqu'un avait pris possession du corps de notre sœur... dit-il en posant une main sur son cœur.

Manon : Très drôle.

Jean-Yves : Laissez donc votre sœur tranquille vous deux, il me prend par les épaules. Se faire belle comme ça pour mon anniversaire, est le plus beau cadeau qu'elle puisse me faire... il m'embrasse la tempe.


           Les yeux de mes frères et sœurs s'arrondissent de surprise. Je suis à la limite de leur faire un doigt d'honneur. Mais il y a trop d'enfants dans la pièce, alors je me ravise. Papa s'écarte de moi et part parler au traiteur.

            Camille s'approche doucement de moi, je sais qu'elle prend ses précautions. La dernière fois que nous nous sommes parlées, ça s'est plutôt mal fini. Je la regarde impassible.


Camille : Ca a l'air de s'être arrangé avec papa...

Manon : Ouais, on s'est expliqué... je regarde mes pieds.

Camille : Tu sais la dernière fois, je voulais juste que tu arrêtes de faire la guerre à Papa...

Manon : Je me doute, mais sans animosité, ce n'est pas ton rôle, voyant que ça l'a plus blessé qu'autre chose, j'ajoute. Il fallait qu'on s'explique juste nous deux, et c'est ce qu'on a fait, alors tu n'as plus à jouer les intermédiaires...

Camille : Ok, elle me sourit.


              Nous nous sourions, puis commençons à échanger des banalités. Nous sommes vite rejoins par ma mère, qui s'enquit de savoir si nous n'avons aucun problème de santé.

               Midi et demi arrive vite, et les invités commencent à défiler. Nous nous rendons donc dans le jardin pour saluer tout le monde.

Piccola ForzaWhere stories live. Discover now