Chapitre 20

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Point de vue de Manon, 1 mois plus tard :

             Nous sommes Vendredi, il est 14h, je me dirige vers le bureau de mon associé. Cela fait maintenant un mois que notre collaboration a lieu, et je dois avouer que j'en suis extrêmement satisfaite. Arthur est un homme sophistiqué, un gentleman en quelques sortes. Si j'étais attirée par les hommes, c'est surement de lui que je serais dingue. J'avoue que même en étant 100% lesbienne, je me sens de temps en temps flattée par ses compliments et les discussions que nous avons.

            Le travail se passe à merveille, tout comme nos relations sociales. En effet, même si parfois nous avons des désaccords, nous arrivons, pour l'instant, toujours à un terrain d'entente. Certes, nous ne sommes qu'au début de notre travail, mais nous avançons bien, et je donne beaucoup de crédits à ce que nous faisons.

             Philippine et moi entrons donc dans le bâtiment de nos associés. En parlant d'elle, je la trouve étrange en ce moment. Outre le fait plus qu'évident qu'elle sorte avec le stagiaire d'Arthur, elle a une attitude étrange lorsqu'elle se trouve dans la même pièce que lui, comme si elle n'était pas à l'aise. Je n'ose pas trop la questionner sur le sujet, j'ai peur d'outre passer les limites. Aux vues de nos fonctions hiérarchiques, même si pour moi, cela n'a aucun sens... Bref, je m'y repencherai plus tard.

Arthur : Mesdames, ravi de vous revoir ! Manon, votre nouveau designer a fait un travail superbe sur la dernière maquette dont nous avons discutés ! Et je voulais aussi te parler...

              On s'éloigne en direction du bureau, et tout en l'écoutant je jette un regard en biais à Philippine et Malek qui semblent des plus mal à l'aise, ne sachant que faire pour se saluer. Je sens un malaise des plus palpables, et décide donc de faire comme si je ne les voyais pas, mais Arthur n'est pas de cet avis.

Arthur : Bon, les tourtereaux, j'en ai plus que marre de cette situation de gêne que vous instaurez... Alors maintenant, vous pouvez vous embrasser devant nous, tant que vous restez dans la retenue, bien entendu, car on est tous au courant de ce qu'il se passe entre vous les enfants... il lève les yeux au ciel et continue en s'adressant à moi. Car le rose ce n'est pas vraiment tendance, mais celui qu'il a choisi est vraiment sympa...

             Après le regard rassuré qu'envoie Malek à Philippine et le sourire figée de cette dernière, je me retourne en souriant et suis Arthur. La réunion se passe comme toujours très bien et cette fois, la bonne ambiance gagne aussi nos stagiaires. Ce qui me fait plaisir, car j'aime que mes employés se sentent épanouis... Notre réunion se termine donc deux heures plus tard, et les discussions se font plus légères...

Arthur : Au fait Manon, tu viens au gala annuel des entrepreneurs de Paris ?

Manon : Oh, c'est vrai, j'avais totalement oublié ! Philippine, bloquez votre soirée demain, nous allons à un gala.

Philippine : Oh très bien, mais... elle rougit. Je n'ai pas de robe pour ce type d'occasion...

Manon : Ce n'est pas grave, on va terminer plus tôt et on va aller faire un peu de shopping, ne vous inquiétez pas.

Arthur : Pouvez-vous me rendre un grand service mesdames, auriez-vous l'honneur d'être nos cavalière, je ne supporte pas les autres chefs d'entreprise, et ça me ferait vraiment plaisir d'avoir des gens qui me comprennent dans cette assemblée...

Manon : Je serais ta cavalière, même si j'ai ma propre invitation Arthur...

Arthur : Merci Manon, tu es géniale, il m'embrasse sur la joue. Allez Malek, retournons au travail et laissons ces mesdames faire un peu d'emplètes.

         Une fois l'entreprise de nos comparses derrière nous, je propose à Philippine de nous rendre dans la rue commerçante la plus proche, je sais qu'il y a ce que nous cherchons. Sur le chemin, je trouve ma stagiaire bien pensive, mais décide néanmoins de la laisser tranquille jusqu'à ce que nous arrivions au magasin. Environ un quart d'heure plus tard, nous entrons dans la boutique et commençons à fouiller les cintres. C'est à ce moment précis que Philippine se décide à parler.

Philippine : Depuis quand sais-tu ?

Manon : Oh... Depuis que nous avons commencé les meetings...

Philippine : On n'était pas encore ensemble à ce moment-là... Ca s'est fait juste après votre première rencontre avec M.Pavel.

Manon : Et à quel moment as-tu commencé à regretter ?

Philippine : Pardon ?! panique-t-elle en lâchant la robe qu'elle empoignait.

Manon : Sans vouloir m'immiscer dans ta vie privée, pourquoi être avec lui si te ne l'aimes pas ? dis-je d'un ton détaché tout en me dirigeant vers la cabine d'essayage avec deux robes en main.

Philippine : Je... j'en sais rien... C'est la première fois que je sors avec quelqu'un et je pensais que ça serait mieux...

Manon : Tu sais pourquoi il ne te plait pas ? continuais-je toujours sur le même ton.

Philippine : Non, c'est le garçon le plus beau et le plus gentil de la promo... Toutes les filles l'aiment et c'est moi qui l'ai, je suis même pas foutue de l'aimer... se décourage-t-elle.

Manon : Il ne faut jamais se forcer à rester avec quelqu'un Philippine... je la saisie par les épaules. Que ce soit par habitude, par gentillesse ou pour le regard des autres...

           Je lui donne une des robes que je tenais et lui intime d'aller se changer, pendant que je fais de même à côté. Une fois ma robe enfilée, je me trouve superbe. Le bleu marine me va vraiment à ravir... J'ai hâte de voir Philippine dans la robe vieux rose que je lui ai prise... Je suis sure qu'elle sera à tomber.

Philippine : Je ne sais pas si cette robe me va...

Manon : J'arrive, je contourne les rideaux pour la rejoindre dans la cabine étroite.

         Mon cœur s'arrête. Elle arbore un joli décolleté, pas trop plongeant, mais qui met ses seins parfaitement en valeur. Ses petites fesses se voient à peine mais ça ne fait pas plat. Je l'imagine déjà avec un petit chignon haut, elle est magnifique.

Philippine : Pourquoi vous me fixez comme ça ? panique-t-elle. Je le savais ça ne me va pas c'est ça ?

Manon : Pas du tout ! m'exclamais-je. Vous êtes magnifique...

Philippine : Tu ne me dis pas ça pour me faire plaisir ? J'ai l'impression que l'on voit un peu mon ventre... Je n'ai pas un ventre aussi plat que le tien...

Manon : Vous m'avez déjà vu faire un compliment pour faire plaisir ? répliquais-je en haussant un sourcil. Et même si je dois avouer que j'adore les femmes avec un peu de ventre, je vous assure que c'est dans votre tête, cette robe ne vous boudine en aucun cas.

Philippine : C'est gentil... elle rougit. Pourquoi tu recommences à me vouvoyer d'un coup ?

Manon : Oh... je n'avais pas remarquée. Je suppose que ça me permet d'être moins gênée quand je fais certains compliments... je m'apprête à sortir de sa cabine pour retourner dans la mienne.

Philippine : Manon, m'interpelle-t-elle. Vous êtes magnifique. 

Piccola ForzaWhere stories live. Discover now