Au revoir tendre lycée, tendre journal

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Alors voici venue la fin. Pourquoi maintenant ? Cela semble trop tôt, trop vite, trop simple. Un au revoir et c'est la fin. Cette école me connaît par coeur, sept ans en son sein, c'est fou. C'est si dur d'aller de l'avant, d'accepter de faire un pas, un nouveau pas vers l'inconnu.

Je me souviendrai avec mélancolie de toutes ces années. Pas seulement des cours, des tonnes de devoirs que j'ai faits. Je me souviendrai de tous ces sentiments qui m'ont parcouru, de toutes ces amitiés que j'ai tissées, ces amours que j'ai vécus. Je penserai à ces tristesses et ces joies. Je me reverrai chanter sous le soleil lorsqu'un de mes professeurs était absent, courir dans les bras de mes amis, tomber dans les escaliers, sauter dans les couloirs comme une enfant inépuisable. Je me souviendrai des bleus sur mon poing après avoir frappé les murs des toilettes emportée par un excès de rage ou de désespoir.

Je raconterai les heures passées dans cette maison aux briques rouges.
Tous ces dessins griffonnés sur le coin d'une table, de ces poèmes brouillons qui ont vu le jour tandis que je rêvassais en classe.
Et ces mauvaises notes que j'ai collectionnées en mathématiques,
Et mon niveau catastrophique en anglais avant de me mettre à réellement travailler, Et mon évolution en français qui m'a guidée là où je suis aujourd'hui.
Les souvenirs m'envahissent

J'étais cette fille peu sûre d'elle, celle que personne ne connaît, dont aucun professeur n'a jamais entendu la voix, qui ne savait pas ce qu'elle voulait partager, ce qu'elle voulait devenir et ce qu'était la vie.
Aujourd'hui, je suis cette fille qui parle quand elle veut, qui écrit des poèmes, qui sait ce qu'elle veut être, ce qu'elle veut partager, qui a appris ce qu'est la vie.

Entre ces deux mille élèves, j'ai tout de même réussi à laisser mon humble trace.

Travail, travail, travail. La devise de mon lycée.

Je m'en souviendrai toujours de tout cela.

Que c'est dur de dire au revoir.
C'est la fin, j'ai écrit une si belle partie de mon histoire ici que je n'arrive pas à m'en détacher.
Je te confie quelques traces de cette histoire, à vrai dire je ne sais pas pourquoi.
Peut-être est-ce une volonté de coucher sur le papier ce que j'ai traversé ?
Ou peut-être juste d'observer qui j'étais, qui je suis devenue, comment j'ai évolué.

Non mon écriture n'est pas parfaite, mais c'est ce que j'aime en elle. Elle est sincère et réelle.
J'y ai dépeint tant d'émotions, tant de vie, tellement de choses, Je crois que l'écriture m'a sauvé de ma tendance à négativer.
Elle m'a permis de canaliser un peu mieux ma sensibilité hors du commun, celle qui m'a fait pleurer sans contrôle devant ma classe, celle qui m'a fait rire aux éclats dans les couloirs, celle qui m'a fait hurler, angoisser, paniquer.
Elle m'a appris à accepter la vie comme elle m'était donnée avec ses défauts et ses qualités.

La petite fille a grandi et elle ne l'a pas fait seule. C'est aussi pour cela que j'écris aujourd'hui. Cette lettre est mon au revoir, mon pas pour aller de l'avant, pour ancrer sept années de souvenirs dans ma mémoire.
Je sais bien que remercier tout le monde ne sera jamais suffisant. Ils ont tous contribué à qui je suis dorénavant.
Mais il fallait que je le dise, que je l'écrive.
Merci,
Merci à tous.
A tout ce que vous m'avez appris, Tout ce que vous m'avez apporté.
Ce lycée n'est pas qu'un bâtiment immense qui effraie les sixièmes.
C'est est une maison,
Avec des salles que l'on préfère, Avec une famille.
Il ne serait rien sans les personnes qui y vivent.
Alors, je vais me répéter, radoter encore et encore.
Merci, merci encore et toujours.

J'ai enfin fait tomber le masque. Je crois que cela me fait le plus grand bien. Je me sens plus légère.

Je ne peux que vous souhaiter le meilleur pour le futur,
Je me permets de déclarer que chacun d'entre ces gens est une personne unique mais extraordinaire à sa façon,
Après tout, ne le sommes-nous pas tous ? Que les astres qui me sont si chers les protègent, Que la vie vous soit belle malgré les difficultés.

Je dépose ma première plume dans un coin.
Il est temps de tourner la page, de changer cette compagne pour aller gravir des montagnes.

Alors voici venue la fin. Cela semble si doux, si vite, si simple. Je te dirais au revoir et ce sera la fin. Ce journal connaît tous les déboires de mes années lycée. C'est si bon d'aller de l'avant, de fermer un chapitre, de mettre un point à l'histoire.

Merci tout simplement.

À jamais reconnaissante, Séléné.

Au Fil De La RoseWhere stories live. Discover now