ILLUSION

CHAPITRE 25

   Les heures passent et plus l'heure des visites approche, moins je suis concentrée sur ce que je suis en train d'écrire. À quelques minutes de pouvoir rejoindre mon frère, je ne tiens plus et sors de mon lit à toute vitesse pour rejoindre le premier étage. Lorsque j'arrive devant la chambre de Sam je retrouve mes parents qui patientent déjà.

   — Bonjour ma chérie, comment vas-tu ? m'interroge mon père.

   — Bof.

   Il n'a pas le temps de m'en demander plus car le médecin arrive vers nous.

   — J'ai les résultats des derniers examens de Sam et je dois dire qu'ils sont plutôt bons.

   — Qu'est-ce que ça signifie ? demande ma mère.

   — Ça signifie tout simplement que l'on va pouvoir le sortir de son coma artificiel.

   — Il va se réveiller alors ?

   — Nous l'espérons oui. Il a reçu de nombreux coups, ce qui lui a cassé plusieurs côtes. Il a aussi été affamé alors son corps s'est fragilisé. Nous allons le débrancher des machines et laisser son corps prendre le relais. Selon l'état du patient ça peut prendre plus ou moins de temps avant qu'il ne retrouve toutes ses capacités.

   — C'est-à-dire ? Quelles capacités ? le questionne ma mère.

   — Et bien ouvrir les yeux premièrement, puis ensuite parler, manger, boire, se tenir debout et marcher. Mais Sam est un jeune homme très courageux et plein de ressources, je ne doute pas qu'il va se remettre rapidement.

   Je suis en partie soulagée car Sam va enfin être débranché de ces horribles machines, mais d'un autre côté je ne peux m'empêcher de me demander s'il va bien se remettre de ses blessures. Et par-dessus tout, s'il va pouvoir se remettre du traumatisme qu'à dû lui causer ces jours d'enfermement avec ce malade. Dans tous les cas je serais là auprès de lui, à chaque instant, pour l'aider et le soutenir.

   Le médecin entre dans la chambre et nous fait signe d'entrer avec lui.

   — Je pense que c'est bien que vous soyez présents lorsqu'on va le débrancher car on va aussi diminuer les sédatifs et les anti-douleurs alors s'il sait que vous êtes là, il trouvera plus facilement le courage de combattre cette douleur.

   — Oui bien sur, on va rester à ses côtés, dit mon père.

   — Oui on va rester, enchérit ma mère.

   C'est la première fois depuis de nombreuses années que je vois mes parents présents dans la même pièce et se mettre d'accord. C'est plutôt agréable mais d'un autre côté je trouve ça triste que ce soit parce que leur fils se trouve sur un lit d'hôpital.

   — Bien, dans ce cas je vais prévenir l'infirmière, elle va venir s'occuper de lui.

   Nous patientons et pour la première fois nous sommes réunis, tous les quatre. Même si Sam n'est pas entièrement avec nous, je sais qu'il ressent notre présence et je sens que l'atmosphère dans la chambre est très positive, remplie d'amour, ce qui est exceptionnel sachant que mes parents sont là tous les deux.

   L'infirmière arrive quelques instants plus tard et commence à appuyer sur les boutons des machines sans dire un mot. Petit à petit, les écrans s'éteignent et les bruits cessent. Tout devient calme dans la chambre alors que nous sommes tous les trois tournés vers Sam, dans l'espoir qu'il ouvre les yeux ou bouge ses doigts. Puis l'infirmière nous dit :