CHAPITRE 38

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QUINTON HARTLEY

- Jamais une nana ne m'a appelée par mon prénom, encore moins mon surnom. Il n'y a que la bande et Jackson qui en ont la possibilité.. Mais, ça ne me dérange pas, à vrai dire.

J'étais bouchée-bée. Cette expression m'évitait au moins de sourire comme une imbécile. C'était l'unique avantage. Je ne savais pas quoi répondre. Je n'arrivais même pas à déterminer si ce détail était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Enfin, comment font les gens pour l'appeler uniquement par son nom de famille ? Ça me parait invraisemblable.

- Je vois.. Mais.. Euh, pour être franche, je ne sais pas tellement comment le prendre.. soufflais-je, au bout de quelques instants de silence.

Il lâcha un léger rire, en haussant les épaules. Je trouvais cette réaction mignonne, on aurait dit un enfant à qui on venait de donner un bonbon. Exactement le même air que Jackson, c'est ça.

- Bien, je suppose, me répondit-il, son sourire toujours au coin des lèvres.

- Tu comptes au moins m'expliquer ce qu'il s'est passé pour que tu détestes Payton, au point de l'empêcher de fréquenter ton petit frère ? demandais-je, de but en blanc.

Son expression redevint sérieuse instantanément.

Nous avions donc un point commun. Lunatique. Il l'était tout autant que moi. Je pouvais, en effet, passer d'une expression à une autre en quelques secondes. C'est d'ailleurs à cause de cela que je n'avais pas fait long feu dans l'équipe de cheerleaders de mon ancien lycée. J'avais tendance à m'énerver en une fraction de seconde.

- Tu en as appris beaucoup pour ce soir, non ? chuchota-t-il.

- Le problème, Quinton, c'est que chaque réponse que tu me donnes, triple les questions que je me pose à votre sujet.

- Je pourrais en dire tout autant que toi. Mais je prend mon mal en patience, ce n'est pas une qualité que je pourrais te donner..

Il arrivait à me cerner, sur certains faits, bien plus que n'importe qui.

C'est vrai. La patience n'était pas l'une de mes qualités, au contraire. Mais, honnêtement, lorsque l'on est de nature lunatique, on est très souvent impatients. C'est comme si ces deux défauts allaient ensemble.

- Tu es de quel signe astrologique ? lui demandais-je, soudainement.

Il me regarda, haussant un sourcil sur les deux, prenant un air interrogateur. C'est vrai que ma question pouvait paraitre assez subtile, d'un point de vu extérieur.

J'avais une lubie un peu prolongée pour le milieu astral. Je faisais parti de ces personnes qui pensent que l'astrologie a une part de vérité. Mon signe astrologique me définit parfaitement, à quelques exceptions près. Et c'était le cas pour chaque personne, la plupart du temps. Je n'ai jamais rencontré un individu étant l'opposé de son signe astrologique. Donc, pour moi, savoir de quel signe il était me permettait d'apprendre à cerner ses réactions.

- Euh.. Je suis du Vingt-deux février, alors Poisson, je crois.. Pourquoi ?

Il était donc poisson. Intéressant. Cela expliquerait pas mal de choses.

Les poissons sont connus pour leur mysticisme. C'était une façon de dire qu'ils se focalisaient énormément sur de petits détails, sur la contemplation. Cette part de sa personnalité pouvait donc expliquer le fait qu'il ai remarqué ma cicatrice. Ils sont aussi très intuitifs, agissant sur le coup de leurs émotions. Encore une fois, cela expliquerait ses bagarres répétées. Dans les grandes lignes, ce signe représente le mystère, l'enfermement. Difficile à cerner.

SHYNESS 1Where stories live. Discover now