Êtres d'Exception - En Correction

Chapitre 7 - Révélations et déductions (3/3)

Harassée, j'adoptais la technique Eden, et envoyais cogner la porte de ma chambre contre le mur.

Transpirante par tous mes pores, j'ôtais mes vêtements à la hâte, et sautais dans la douche spacieuse.

L'eau fraîche qui dégoulina sur mes membres éreintés me fit soupirer de bonheur, bien plus que la douleur qu'elle occasionna.

Je grimaçais.
Eden ne m'avait pas ménagée.

Essayant d'ignorer les muscles qui me lançaient, j'examinais mon corps sous toutes les coutures.

De nombreuses ecchymoses commençaient à pointer le bout de leur nez sur mes bras, mon ventre, et l'extérieur de mes jambes.

Fait chier.

Et c'était reparti pour une semaine de pur bonheur, à afficher une mine de constipée à chaque mouvement, et à ravaler des jurons plus fleuris les uns que les autres chaque fois que je devrais m'asseoir en cours.

Vive le sport.

Surtout en compagnie d'Eden.

Un véritable moment d'apprentissage, et d'entraide limite amicale.

Au moins il ne m'avait pas mise KO, même s'il m'avait eue dans la mâchoire, frôlant le knock-out.
Crétin.

Ma mission avait principalement été de protéger mon visage, histoire d'éviter d'être bêtement défigurée.
On me dévisageait quotidiennement bien assez pour que j'en rajoute une couche.

Seulement, ma garde censée protéger mon ventre et mes côtes, trop focalisée sur la préservation de mes pommettes, n'avait pour le coup pas été ouf-ouf.

La tronche, ou le bide.

Choix cornélien.

Que s'était empressé de tester Eden.
Ce gros gros crétin.

Laissant l'eau couler, je savonnais mes membres avec des gestes minutieux empreints de précautions.

Je rigolais bêtement devant les petites montagnes russes que formait désormais mon tibia, avant de couiner sous la douleur lancinante qui parcourut mes nerfs.

Pas drôle.
Pas drôle du tout.

Après m'être abondamment rincée, je m'emmitouflais dans un peignoir blanc, et sortis de la douche.

Sitôt un pied dehors, un afflux de douleur remonta dans ma jambe.
Chaque pas me lançait terriblement.
Ce qui n'était pas franchement au summum de l'agréable.

Je marchais comme un cow-boy jusqu'au dressing, que j'ouvris doucement, shootée par l'épuisement.

- « Bouh.

Assis en tailleur parmi mes chaussures, un adolescent roux au visage constellé de tâches de rousseurs souriait comme un débile, le visage relevé vers moi.

Je réprimais un cri de terreur.

Clignant faiblement des yeux comme une demeurée, j'essayais de faire remonter l'information à mon cerveau.

- Toi, t'as l'air d'avoir servi de punching-ball à Eden, ricana le rouquin, ses yeux noisettes pétillant de malice.

Après quelques secondes d'incompréhension, j'identifiais finalement l'intru : Keryan.

- Kestufous, marmonnais-je d'une voix pâteuse.

L'Ange pointa un index contre son oreille, les yeux plissés, le tout en une moue débile avec la lèvre retroussée, me demandant de répéter.