Chapitre 7 - Révélations et déductions (1/3)

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- « Et donc, cela renvoie à de lointaines années, au cours desquelles stabilité et prospérité n'étaient qu'utopiques au vu de l'abondance de... Brutalité, qui sévissait. »

Je passais une main agacée dans mes cheveux, et jetais un coup d'oeil à travers la fenêtre.
Je n'avais plus goût aux récits animés de la prof d'Histoire qui me paraissaient aussi ternes que ses cheveux gris.
L'état d'Hélios me préoccupait constamment, au point de même me suivre la nuit dans mes cauchemars.

Six jours s'étaient écoulés.
Six jours.
Et Hélios n'était toujours pas réveillé.

Je crispais le poing sur la copie vierge, dépourvue de toutes notes malgré cette deuxième heure de cours.
J'étais épuisée.

La vue des longs cernes noirâtres ayant élu domicile sous mes yeux ne m'étonnait même plus.

Ma mine renfrognée se posa sur la façade en pierres de l'Académie.

D'ici, on pouvait voir les étages réservés aux dortoirs des étudiants.
Dont le mien, facilement reconnaissable vu que c'était le dernier étage.

Le bref souvenir de mon saut m'arracha un faible sourire.

Pas étonnant d'avoir mis les Êtres d'Exception tout en haut.
Au final, il ne pouvaient exploser que le toit. Et non pas les étages du dessous.

Je dévalais les pierres du regard, pour finir par me perdre dans l'abondante forêt qui encerclait l'Académie.
La cimes des pins frémissait sous les assauts du vents, faisant onduler la surface des arbres comme d'immenses vagues émeraude.
Le ciel se couvrait progressivement de nuages gris, venant étouffer les rayons du soleil.
Les nuages l'emportèrent, laissant une ombre éparse couronner la forêt.

- « Vaelane ? »

Mon coeur rata un battement.
Prise dans un flagrant manque d'attention.
Merde.

À regrets, je détournais le regard de la fenêtre, tirée hors de ma contemplation.

La professeure marqua une pause, comme pour se demander si elle aurait la patience d'entendre mes excuses, ou si elle devait me foutre dehors sur le champ.

Dans un brusque élan d'inspiration, je me calais dans mon siège, et plongeais mes yeux dans ses iris noisettes, plaquant un vague air intéressé sur mon visage.

- « Pourriez-vous nous parler des Élémentaires ayant basculé ?

Examinant sa mine crispée, je m'expliquais :

- La stabilité, comme vous venez de le dire, était utopique, très certainement au vu de l'insécurité qui sévissait à l'époque.
Cependant, à ces dates correspond la période ''d'Élévation'', des Élémentaires, dont une grande partie se fit dominée par les fluides.
Mais quel en est le processus ?
Ne pouvons nous pas lutter ?
Ces Élémentaires sont-ils dangereux pour nous ?

La Directrice allait très certainement me pulvériser.
Mais je devais obtenir des réponses.
Et les poser ainsi devant toute une classe rendait à la professeure toute échappatoire impossible.
S'abstenir de répondre ne ferait que renforcer la curiosité des élèves, au point que ces derniers pourraient prendre le risque de chercher ces informations par eux même.

Coincée.
Un point pour Lyse.

Bien que les lèvres pincées de la prof traduisaient explicitement son irritation, la lueur d'intérêt logée dans ses prunelles était indéniable.
Sa passion pour l'histoire et les protagonistes qui l'avaient fondée était bien trop avérée pour l'empêcher de conter ses récits.

Êtres d'Exception - En CorrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant