La panique déferla.
Gardant les deux hommes bien en vue, je me levais à l'opposé de leurs chaises.
- « Lyse ?
Les jambes tremblantes, je reculais.
Il fallait que je parte d'ici. Il le fallait absolument. Je n'étais pas en sécurité.
Fuis.
Fuis.
C'était eux...
Eux qui m'avaient infligé un tel supplice. Eux qui avaient kidnappé mes parents, eux qui m'avaient fait passer la nuit dans leur foutue forêt garnie d'OGM.
Qu'allaient-ils me faire ?
- Eh, calme-toi. On ne te veut aucun mal.
En proie au doute, je me mordis la lèvre.
Ils avaient pourtant l'air sain d'esprit...
C'est justement la caractéristique première d'un psychopathe, avoir l'air sain d'esprit, totalement détaché de ses occupations nocturnes.
En même temps, ils n'allaient pas brailler sur les toits qu'ils s'amusaient à découper des enfants de huit ans, en faisant ronfler le moteur de leur tronçonneuse.
- Qu'est-ce que vous leur avez fait...
Balbutiant des paroles incompréhensibles, je continuais à reculer.
La fenêtre la plus proche était bientôt à ma portée. Par chance, celle-ci était déjà grande ouverte. Ce qui augmentait mes chances de fuite.
Je refusais de croire qu'ils étaient morts. Je me l'interdisais. Et me raccrochais à la maigre lueur d'espoir qu'il me restait.
- De quoi parles-tu, Lyse, murmura doucement le grand brun.
Il n'a jamais été prévu de leur faire de mal. Et pour tout te dire, ils sont actuellement chez toi.
- Vous mentez, hoquetais-je.
Vous mentez, vous aviez besoin de moi comme moyen de persuasion.
L'homme brun jeta un regard circonspect au blond. Puis repris.
- À vrai dire, non ne les avons même pas rencontré.
Le but était juste de te faire croire que nous les détenions pour t'amener ici.
Effarée, je me pris les pieds dans les pieds d'un lit, et trébuchais.
Je me rétablis prestement, et continuais à reculer.
Leurs paroles n'étaient qu'un pur mensonge.
Ils mentaient.
Et si ça n'était pas le cas...
Mes craintes, ma colère et ma peur ressurgirent, toutes ces émotions m'ayant fait vivre les vingt quatre heures les plus abominables de ma vie.
Et maintenant ?
Qu'allait-il se passer ?
J'allais très probablement servir de cobaye, et finir disséquée sur une grande table chirurgicale.
- Pourquoi ?C'est quoi votre but avec moi ?
Je ne pouvais empêcher ma voix de trembler. Et puis, après tout, à quoi cela servirait-il ?
Le brun avança vers moi, se voulant sans doute rassurant et protecteur. Ou bien voulant tout simplement s'assurer que le cobaye ne s'enfuirait pas.
Dans tous les cas, la tentative de réconfort était complètement ratée.
Depuis toute petite, j'avais toujours eu besoin d'une ''distance de sécurité'', entre moi et les autres enfants, ou même entre moi et les adultes.
Besoin d'une sorte de périmètre inviolable autour de mon corps, dans lequel je me sentais en sécurité.
Empiéter sur mon espace vital ne faisait qu'augmenter mon stress, et l'accompagner d'une sensation grandissante de malaise.
De plus, j'étais leur captive.
Et ce léger détail me semblait assez conséquent pour ne pas les laisser approcher.
Tendue, j'observais le dénommé Nath franchir peu à peu la distance qui nous séparait.
Merde.
Il dû s'apercevoir qu'il me traumatisait plus qu'autre chose, puisqu'il retira aussitôt la main qu'il me tendait, comme s'il s'était brûlé.
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Êtres d'Exception - En Correction
ParanormalJe courais. À en perdre haleine. Dans tous les cas, je ne respirais plus. Seuls les pulsions effrénés de mon coeur résonnaient au creux de mes oreilles. Ils annihilaient toute mon audition... Et martelaient mes sens dans un battement irrégulier. ...
