Chapitre 11 - Le début des ennuis (3/4)

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C'était n'importe quoi.
Une boîte de nuit ? Sérieusement.
Un super marché, un centre commercial, une piscine municipale, oui pourquoi pas.
Mais une boîte de nuit.
Encore un coup foireux d'Eden. J'étais quasiment certaine que ce crétin avait sauté sur l'occasion dès qu'il en avait eu la possibilité.
Soit maintenant.

J'avais les nightclub en horreur. Même chose pour les concerts.

Après avoir tenté l'expérience à mes seize ans, et surtout après avoir expérimenté les mains baladeuses, les aisselles puantes de fans hystériques venues se coller à mon nez, les toilettes recouvertes de vomi, l'odeur de sueur infecte à peine respirable dans laquelle baignait la salle, j'avais dit non.
No. Niet. Nein.

Autant dire que ça n'allait pas être une partie de plaisir.
Surtout qu'avec mes Facultés à fleur de peau, la soirée risquait de rapidement tourner au fiasco. Au gros bazar.

Eden n'avait pas daigné écouter mes revendications. Ni même mes supplications.
Et s'était contenté d'un bref et sec ''C'est la meilleure solution'', avant de me gratifier d'un regard noir qui impliquait que la discussion était dorénavant close.
Même après m'être énervée, l'Être d'Exception n'avait pas bronché d'un iota.
Et Alix, loin de me venir en aide, m'avait adressé un sourire forcé en haussant les épaules.

Je secouais la tête.
Mieux valait me défouler un peu avant ladite soirée. Histoire d'éviter d'avoir à le faire sur Eden.
Pour finir une nouvelle fois à l'infirmerie ? À l'hôpital ? Dans le coma ?

Ma fichue manie à tomber dans les pommes commençait sérieusement à m'agacer.
Si je n'étais pas capable de supporter la dose d'énergie que contenait mon corps, j'étais mal barrée pour la mission.
Ou même pour survivre.
Non, mieux valait ne pas penser à cette option. Je l'avais déjà bien trop considérée ces derniers temps.
Une sueur froide dévala mon dos.
Ne pas y penser. Ne pas y penser.

Je continuais à marcher, accélérant le rythme comme si je pouvais semer mes pensées.

Du shopping. Du shopping.
C'est ça, du shopping. Plein d'achats.
C'est ce que m'avait suggéré Eden. Pour, je cite ''Assouvir la folie dépensière des jeunes femmes assoiffées de fringues''. Autant vous dire que la baffe n'était pas passée loin. Et que l'Être d'Exception n'avait pas manqué de lâcher son habituel ricanement insupportable, avant de me passer sa carte gold.
En bref, j'avais bien envie de la faire fumer, sa carte gold. Histoire de lui faire ravaler sa ''folie dépensière''. Ou encore son ''assoiffées de fringues''.
Ça confirmera plutôt ses dires.

Rgnnnn.
Maudit Eden.

Je me demandais d'ailleurs comment cela avançait du côté de son frère. D'après les groupes d'Eden, l'Être d'Exception était aux côtés de Kahlan pour cette mission. Avaient-ils pris l'avion jusqu'à Moscou ?
Où logeaient-ils ?
Sûrement pas dans notre hôtel.
J'avais déjà fait le tour une bonne dizaine de fois, histoire de me relaxer dans le maximum de spas qu'il contenait, ou encore de me défouler sur chaque machine des salles de sport.

J'avais bien trop peur de sortir dans la ville.
Peur d'être observée, preuve de pas pouvoir me contrôler au cas où une catastrophe arriverait, peur d'être repérée.
En bref, depuis que nous étions arrivés à Moscou, ma paranoïa gagnait des sommets jusque-là infranchis.

Je traversais les portes automatiques du Goum, après avoir nonchalamment - enfin, d'une attitude que j'espérais nonchalante - jeté un coup d'oeil derrière moi.
L'intérieur du gigantesque centre commercial me coupa le souffle.
Tout était incroyablement... Incroyable. L'architecture interne rappelait celle des façades des monuments de Paris.
Les escalators grouillaient de personnes, et l'atmosphère était tellement... Vivante, que je me sentis revigorée le temps d'un instant.

Êtres d'Exception - En CorrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant