Êtres d'Exception - En Correction

Chapitre 6 - Barbecue géant (4/4)

Dotée d'une force nouvelle, je me relevais, à moitié hébétée.
Une longue alarme aiguë siphonnait toute mon audition, perturbant mes sens.

Aveuglée par l'épaisse fumée, je fourrais mon nez dans mon coude, et toussais à m'en arracher les poumons.

Pire que la clope.
J'étais bonne pour chopper le cancer.

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Un bras m'attrapa brusquement par la taille, me propulsant contre un torse bien connu.
Eden.
Le visage enfoui dans son tee-shirt, j'inspirais profondément le léger parfum qui s'en dégageait.
Quitte à mourir dans quelques instants, autant profiter du moment, et de ce que j'avais sous le nez.

Obsédée.
Non, opportuniste.

Enfoncée dans les bras de l'Être d'Exception, je ne bougeais pas d'un iota, lui léguant pleinement le peu de confiance que je lui accordais déjà.

Ils étaient venus.

Je n'étais plus seule.

Mes tympans assourdis percevaient faiblement le son des craquements qui nous entouraient, ponctué de hurlements de terreur.
Quant à ma vision, celle-ci se limitait au noir du tee-shirt d'Eden, qui se plissait partiellement sous certains de ses mouvements.

Il utilisait ses Facultés.

Ma joue vibrait sous les assauts de son coeur en plein effort physique.
Tout son torse se crispait, faisant saillir les pectoraux dans lesquels s'ancrait mon front.

Pour le moelleux on repassera.

M'enfin, je n'allais pas me plaindre.
Oh que non.

La ferme.

- « Quoi qu'il arrive, ne bouge pas. Ne montre pas ton visage.

Je sentis Eden lever son bras droit, qui vint rejoindre parallèlement le gauche déjà tendu devant lui.

- Tu t'accroche, et tu ne me lâche pas.

Mes bras se refermèrent autour de son torse, rajoutant une proximité nouvelle entre nous.

Je le sentis tressaillir, sans toutefois protester.
Je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait actuellement.
Seules de brèves rafales de chaleur m'indiquaient que la pièce devait assurément être en train de brûler.
Je réfugiais mon nez dans son cou, privilégiant son parfum boisé aux odeurs de rat mort en plein bûcher.
Le stress me nouait le ventre.

Sa jugulaire me partageait son poul tellement sensible, qui rata un battement au contact de mon nez.
Notre proximité devait le gêner plus que tout, en totale contradiction avec les remous qui dévastaient actuellement le bas de mon ventre.

Je décalais ma tête, glissant sous son menton.
Pas envie que ce crétin se fasse de fausses idées, sinon j'étais bonne pour en entendre parler encore longtemps.
Et puis, ça lui apporterait bien trop de satisfaction.
J'avais assez contemplé son air condescendant pour souhaiter le voir l'arborer une nouvelle fois.

Crétin.

Une secousse émanant du plancher vint déstabiliser notre position.
Apeurée, j'ancrais mes doigts dans ses omoplates, plissant le coton noir de son tee-shirt.

Eden laissa échapper un juron.

- T'as intérêt à t'accrocher. »

Le brun donna une brusque impulsion contre le sol, nous propulsant dans les airs.
Je sentis la voûte de mes pieds se refermer sur du vide, quittant l'aspect lisse et rassurant du plancher.
Complètement désorientée, j'affermis ma prise dans le dos de l'Être d'Exception, accrochée à son tee-shirt comme une moule à son rocher.