Chapter two

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Je me réveille dans mon salon, à moitié en train de tomber du canapé.
—Mais qu'est-ce que...
Ah oui. C'est vrai.
Tout me revient. Je me frotte les yeux et regarde l'heure sur mon téléphone ; 6:30. Je suis un peu en avance. Je me dirige vers la salle de bain, ferme la porte derrière moi, me déshabille et entre. Tandis que j'allume l'eau chaude, je constate alors les dégâts d'hier soir ; la rougeur de mon torse et...
—Oh la la...
Mon poignet est bleu. Comment je vais faire pour cacher ça ? Je me le masse sous la douche pour apaiser la douleur, ce qui n'y fait pas grand-chose. Propre et cheveux secs, je me dirige vers ma minuscule chambre pour m'habiller. J'ouvre ma fenêtre ; il fait plutôt chaud pour une matinée. Je devrais m'habiller léger. J'opte pour une robe beige légère, avec des manches et qui m'arrive en haut des chevilles. Ça devrait cacher les bleus, et ça devrait cacher mon corps tout court. Je mets des talons de 5 ou 6 centimètres. Je suis prête ! C'est bientôt l'été, j'ai hâte d'être en vacances. Je crois que j'en ai quelques unes. Je prends mon sac à main, et vérifie son contenu ; portable, mini déodorant, clés de la maison, clé de ma voiture (que je n'utilise jamais), et mon portefeuille. Il manque des billets.
—Merde... ça doit être David hier soir.
Rien que de me remémorer les évènements, j'ai la nausée. Je secoue la tête et sors de mon appartement. Les rues, déjà bondées, sont fraîches à l'ombre des hauts bâtiments, mais le soleil a l'air de taper fort.
C'est vrai qu'il y a les résultats du concours ! Il faut que je me dépêche.
Je marche rapidement. Quand j'ouvre les portes de verre de mon bâtiment de boulot, tous les regards se tournent vers moi. Il y a foule ! Je déteste ça...
Je me mets au fond, près des baies vitrées, tandis qu'un homme prend la parole :
—Bon, maintenant que nous avons tous les participants...
Merde ! Ils m'attendaient !
—... Nous allons pouvoir commencer le tirage au sort !
Tiens, je n'avais pas remarqué, mais c'est le gars d'hier, celui qui m'a donné le formulaire. Il a les traits fatigués. Je jette un regard circulaire autour de moi ; presque que des femmes. Il doit être beau.
—Amenez l'aquarium !
Un type arrive avec un bocal rond dans les bras. Il y a des tas de papiers dedans. Des dizaines et des dizaines !
—Là-dedans se trouve votre prénom ! dit-il à l'assemblée. Lequel vais-je tirer ?
J'avale ma salive. Ce serait génial si c'était moi !
Il tire un papier.
—Le gagnant du concours pour gagner une interview avec Jake Gyllenhaal eeeessstt...
Suspense incroyable. La foule est tendue.
—Oria Stiles !!!
Je faillis faire une crise cardiaque.
Moi ?
—Mademoiselle Stiles ?
Son regard parcourt la foule. Tout le monde est silencieux.
Moi ?! Mais... c'est... impossible !
—Euh.... eh oh ?
Je sors de ma transe et lève le bras timidement.
—C'est... c'est moi.
Impossible ! Ils se sont trompés !
Tous les regards se tournent vers moi.
—Et voici notre heureuse gagnante ! Venez par ici !
Je serre les poings pour me donner du courage et avance lentement dans la foule. Tout le monde me fixe. C'est flippant... la plupart des femmes ont l'air hautain. Je n'aimerais pas me frotter à elles.
—Vous pouvez aller travailler ! s'écrie l'homme d'hier tandis que je m'approche.
Pendant que la foule se disperse (à mon plus grand bonheur), il se tourne vers moi.
—Bravo !
—Euh... merci.
—Bon, du coup, ce matin vous travaillez normalement. À midi, vous avez rendez-vous avec monsieur Gyllenhaal dans le café d'en face pour déjeuner. À vous de voir si vous payez ou s'il paye le déjeuner. Ensuite, interview, et vous pourrez partir dès qu'elle sera finie, c'est à dire dans l'après-midi. Ça vous va ?
Je suis étonnée d'entendre cette question.
—Euh, oui, c'est parfait. Merci.
—Je vous en prie, bonne journée.
Il a l'air pressé. Bon, au moins, il reste aimable. Voyant qu'il n'y a personne dans l'ascenseur, je monte et appuie sur le bouton 4.

...

Mon portable sonne. Mon alarme ? Je le déverrouille et regarde ; il est écrit : « déjeuner avec monsieur Gyllenhaal ».
Ah oui, c'est vrai !
Je prends mon sac à main et descend les marches de mon immeuble.
Que je suis stressée ! Je vais parler avec une célébrité, mon dieu... je flippe.
Je respire un bon coup et sors de l'immeuble.
Le café d'en face... ça doit être ça.
Je traverse la rue et me retrouve sur un café chic. J'ai bien fait de m'habiller comme ça ! Normalement, mon agence a dû réserver une table, mais.... j'ai peur d'aller parler à l'accueil ! Catastrophe...
Je devrais attendre monsieur Gyllenhaal. Je m'adosse à un poteau de pierre et ferme les yeux pour me reposer quelques minutes. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit.
Trop de cauchemars.

...

—Excusez-moi... mademoiselle ?
Je sursaute en ouvrant les yeux.
—Oh, bonjour.
Un homme plutôt grand me fait face. Il porte un teeshirt gris moulant, un jean noir et une paire de baskets. Des lunettes de soleil noires cachent des yeux. Ses cheveux.... ils sont très beaux.
—Excusez-moi de vous déranger, mais... j'ai rendez-vous avec quelqu'un, et vu que vous attendez... c'est vous ?
Je souris. J'espère qu'il ne voit pas que je suis super stressée.
—C'est moi ! Je viens de l'agence de l'autre côté de la rue.
Il sourit. Joli sourire.
—Je vais me présenter, mais asseyons-nous d'abord. La célébrité a des inconvénients ! Il ne vaut mieux pas que toute la terrasse ne me voit.
Il rit, tandis que j'essaie de faire de même. Que je suis tendue ! Le pauvre, ça va l'énerver...
Il s'apprête à entrer puis se retourne vers moi, sourcils froncés, avec un sourire sur les lèvres.
—Pourquoi n'avez-vous pas demandé notre table ? Vous auriez pu m'attendre assise ! Je suis un peu en retard...
Je fais un mouvement avec ma main.
—Pas de problèmes ! C'est moi qui suis en avance, et...
Je me triture les doigts.
—Je n'aime pas vraiment parler aux inconnus.
Il tourne les talons. Hein ?
—Je m'en vais alors ! Bonne journée !
Je m'apprête à réagir mais il se retourne, hilare.
—Je plaisantais ! Allons-y.
Il met sa main à quelques centimètres de mon dos pour me guider, mais sans me toucher. Heureusement.
—Nous avons une table réservée de l'agence de journalisme d'en face, fait monsieur Gyllenhaal.
La dame de l'accueil le regarde bizarrement.
—Comment puis-je savoir que c'est vous ? dit-elle en pinçant les lèvres.
Monsieur Gyllenhaal enlève sa monture une seconde puis la replace sur son nez. Mince, j'ai pas eu le temps de le voir !
La dame a l'air choquée. Tant de beauté ?
—Oh, excusez-moi de cet accueil. Je... votre table est sur la terrasse d'en haut. Elle est privatisée pour vous deux.
—Merci bien, fait-il.
Je lâche un petit :
—Merci...
Puis nous partons monter les grands escaliers. Les gens dans le café ne nous remarquent pas. En haut, la terrasse est vide ! Il n'y a qu'une table pour deux, sous un parasol. Monsieur Gyllenhaal me tire une chaise. Je m'assois en rougissant en marmottant des remerciements.
—Bien ! fait-il en s'asseyant à son tour.
Il retire ses lunettes. Je... il est super beau.
—Jake Gyllenhaal.

𝒜𝓅𝒶𝒾𝓈𝑒𝑒. [𝒥.𝒢]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant