Un nouveau départ !

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Tintin avait le coeur serré. Il contemplait Jeanne, encore endormie.
Elle était dans un état déplorable. Hésitant, il avança un doigt, et carressa les coupures sur sa pommette. Elle semblait si paisible quand elle dormait... Il fut soudain prit d'une envie folle de l'embrasser. C'était venu comme ça, d'abord une drôle de sentation dans le ventre, puis une tendresse débordante, un besoin de la protéger au péril de sa propre vie...
Mais, toujours était-il que, avisant son visage fin qui avait repris des couleurs, il avait terriblement envie d'effleurer les lèvres douces des siennes.
Il détourna la tête, gêné par ses pensées. Non, non, il ne pouvait pas faire ça...
Il ne savait pas ce qui lui arrivait...
Ou plutôt, il savait au fond de lui, mais il ne pouvait pas se l'avouer à lui-même.
Elle était éclatante, courageuse, intelligente et talentueuse. Comme il admirait cette douceur, cet entêtement, et cette adorable réserve....
Y-avait-il une chance qu'elle l'aime ?
Il attrapa délicatement sa main. Elle était très froide, et il l'entoura de la sienne pour la réchauffer.
Soudain, ses cils papillonèrent, et ses yeux s'ouvrirent.
Ses prunelles noisette, à l' éclat doré, entrèrent immédiatement en contact avec celles, topaze, du jeune reporter.
Leurs coeur s'accélèrent, et, d'un commun mouvement, ils se jetèrent l'un contre l'autre.
Tintin enroula ses bras autour d'elle, plongeant le nez dans son abondante chevelure brune. Il pouvait la sentir frémir, respirer au creux de son cou, son coeur battant à l'unisson du sien...
Cette étreinte servait à appréhender la réalité; ils étaient tous deux vivants, et réunis.
C'était merveilleux. Un sentiment de plénitude les envahit, et ils auraient pu rester ainsi pour toujours.
Mais la porte s'ouvrit, brisant la magie de l'instant. Surpris par la scène, le Capitaine Haddock, Bianca Castafiore et les Dupondt se figèrent. Pris sur le fait, les deux jeunes gens s'écartèrent brusquement l'un de l'autre, les joues en feu.
- Hum... vous... pouvez entrer, murmura Jeanne, la tête baissée.
Leurs aînés se resaissirent, puis échangèrent un regard, avant de s'approcher du lit, suivis des policiers.
- Comment allez-vous, petite ?
- Bien, merci, Capitaine ! Je suis en vie, comme vous pouvez le voir !
- Peut s'en faut, petite. Si Tintin ne vous avait pas sortie du fleuve et pratiqué les gestes de premiers secours, vous ne seriez plus de ce monde.
- A ce point-là ?
- Vous...vous ne respiriez plus.
- Et c'est pour cela qu'il a manqué de s'étouffer pour que vous viviez.
L'expression de Jeanne changea illico presto quand elle réalisa le geste que son ami avait pratiqué pour qu'elle respire à nouveau. Elle rougit violemment et entrouvrit les lèvres, cherchant de l'air.
- Madonna ! En tous cas, vous n'êtes pas belle à voir ! S'exclama la diva avec son manque de tact habituel.
- Si, elle l'est !
À ces mots, toutes les têtes se tournèrent vers le jeune journaliste, surprises.
- Hum... reprit-il... pardon. Jeanne... ne vous ont-ils pas trop faite souffrir ?
- Je... à part la marque, je...
Le Capitaine l'interrompit ;
- Quelle marque, tonnerre de Brest ?
- Ils lui ont tailladé le poignet... dit doucement Tintin, le ton plein d'une colère contenue.
- Ah, les emplâtre ! Les satrapes ! Les brigands ! Les soulographes ! Les rocamboles ! Les tortionnai...
- Calmez-vous, Capitaine...
- Me calmer ? Ces assassins ont enlevée notre amie, l'ont charcutée et ont tenté de la noyer.
Jeanne fit un petit sourire, touchée que le vieux marin bourru la considère comme son amie. Pas de doute, elle qui avait toujours été seule, pouvait désormais compter sur de véritables amis.
- Mademoiselle, vous devez savoir que pendant votre inconscience...
- Attendez... combien de temps suis-je restée inanimée ?
- Trois jour exactement, Mademoiselle, où Tintin n'a pas quitté votre chevet...
A ces mots, les deux intéressés se détournèrent.
- Hum... donc, nous avons arrêté à bord d'un bateau de commerce à quai, le Santa Kiara, une dizaine de criminels poursuivis par Interpol pour diverse activités illicites, allant du faux monnayage aux attentats, qui seraient de mèche avec Mantichora... Un de nos informateur aurait aperçut Spontz... il serait monté dans un train à destination de Paris.
- Paris ? Mais qu'irait-il faire en France ?
Le visage de Tintin s'éclaira;
- Eurêka ! Mais c'est bien sûr !
Ses amis se tournèrent vers lui, interrogatifs.
- Il a compris qu'il n'obtiendrait pas le secret de la clef grace à Jeanne... Il veut donc l'obtenir par le biais de Nicolas Flamel !
- Mais comment compte-il interroger un mort, ce zouave-là ?
Jeanne compris aussitôt le résonnement de son ami;
- Il ne compte sûrement pas l'interroger, mais il est possible que mon ancêtre ai dissimulé plus ou moins volontairement des indices là où il a vécu, ou dans les lieux qu'il a construit !
- Sapristi, il est hors de question qu'il parvienne à son but !
La Castafiore intervint à son tour;
- Je suis de votre avis, mais comment comptez-vous l'arrêter, mes enfants ?
Les deux plus jeunes échangèrent un regard entendu;
- Nous partons tout deux en France !
- Allons bon ! Et vous contez vous jeter dans la gueule du loup ainsi ? Et moi alors ? Vous croyez que je vais laisser deux galopins dans votre genre aller se faire tuer ?! Je parsavec vous, Tonerre de Brest !
Tintin et Jeanne sourirent, et leurs regards se croisèrent.
Où qu'ils aillent, ils avaient confiance. Ils pouvaient compter l'un sur l'autre, et sur leurs amis,
et cela valait toutes les aventures du monde....

Fin

Jusqu'où leur combat contre le Manticore va-t-il les mener ? Quels sombres secrets cachent encore les origines de Jeanne ? Vous le saurez en lisant le prochain tome des aventures de nos héros;
Les Aventures de Tintin - Tintin et Jeanne contre Mantichora - !

Les Aventures de Tintin - Tintin en ItalieWhere stories live. Discover now