Les Aventures de Tintin - Tintin en Italie

La clef

*Salut ! je suis contente de vous retrouver pour ce nouveau chapitre ! Que pensez-vous du personnage de Jeanne ? Et de la relation ambigue qui commence à se former entre elle et Tintin ? J'ai voulu la rendre énergique, séduisante, courageuse, mais en reproduisant le côté enfantin de Tintin, que je trouve craquant. Elle possède même quelques caractéristiques de notre journaliste préféré, comme son jeune âge ou son gout de l'aventure. Cela vous convient-il ? Je prépare quelques croquis d'elle, que je posterais peut-être... Si elle a l'air franche, il faut se méfier, elle pourrait vous réserver bien des surprises...*

Assis sur les marches devant l'hôtel, Tintin faisait tourner entre ses doigts le petit objet. C'était un pendentif lourd, sûrement ancien, à la forme étrange...
On dirais une clef, pensa-t-il.
Son attention fut attirée par une gravure. Il plissa les yeux, afin de lire les minuscules lettres gravées.
Postero die manticora devorabit mundi.
Au dernier jour, le manticore dévorera le monde ? Qu'est-ce que ça signifie ?
Cette chose l'intriguait. Il se promit de le demander à la jeune fille en allant lui rendre le bijoux.
Il fut interrompu par une voix bien connue.
- Tintin ! Regardez-ça, moussaillon ! C'est terrible !
Le jeune homme se redressa et fit face au Capitaine, qui, soufflant, lui tendait une jolie feuille de papier glacé.
- Une invitation ?
Il la parcouru rapidement.
- Voyons, Capitaine, ce n'est pas si terrible ! Bianca a la gentillesse de nous inviter à son récital en qualité d'invités de marque !
- Pas si terrible, vous dîtes ? Elle chantera l'air des bijoux ! Votre courtoisie vous perdra, fiston ! Moi, je n'y pose pas un pied. Je me fais porter pâle, tonnerre de Brest !
Son ami se contenta de soupirer.

En fin d'après-midi, le jeune reporter se dirigea vers le conservatoire, la clef dans la poche. Il avait décidé de s'y présenter un peu en avance pour  avoir l'occasion de parler à Jeanne, et peut-être inspecter les lieux.
Depuis son arrivée à Milan, il guettait des indices. Son instinct lui criait que quelque chose se passait dans l'ombre, comme en témoignait l'étrange photographe du matin-même. 

Il arriva en vue du conservatoire, puis entra dans le hall. Son regard balaya la pièce, puis s'arrêta sur une silhouette familière. Son coeur rata un battement. Surpris, il s'approcha d'elle. Elle portait cette fois une jupe, qui, accordé à son chemisier, mettait en valeur sa silhouette gracieuse.

- Jeanne ! 

Elle sursauta, et tourna le visage vers lui.

- Ah, Tintin ! Je me demandais quand vous alliez arriver ! 

Elle sourit, deux fossettes se creusant sur ses joues. 

Il s'approcha d'elle, fébrile.  Elle se baissa pour carresser affectueusement la tête de Milou, qui se mit à lui lécher la main, en signe d'affection. Loin d'être répugnée, elle laissa échapper un petit rire chantant, avant de se relever.  

Sous son regard interrogateur, il fouilla dans sa poche, et en ressortit le pendentif.

- Je crois que ceci vous appartient !

Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'arrondit, jusqu'à former un O parfait. 

- Mon pendentif ! Merci beaucoup !  Elle le saisit et l'attacha autour de son cou.

- Excusez-moi, mais, si ce n'est pas indiscret, quel est la signification de la phrase gravée ?

- Je n'en sais fichtrement rien ! C'était à mon père... c'est mon seul objet lui appartenant, et j'y tient beaucoup.

Tintin ne put s'empêcher de penser que c'était bien étrange, mais se tut.

- Voulez-vous faire le tour des locaux, avant le concert ?

- Avec plaisir !