Chapitre 23

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Pdv de Ely.
24 juillet 2019 // 20 : 20

Nous arrivons au camp où Laureine est déjà couchée, Paris est assis près d'elle avec un livre en main et Bao est recroquevillé sur lui-même à l'intérieur de son sac de couchage.
Puis lorsqu'ils nous aperçoivent, leur mines affreuses reprennent un peu de couleur.

— Vous étiez où ? On s'est inquiété ! a chuchoté Paris afin de ne pas réveiller l'endormie.

— On faisait juste un tour, a répondu Caleb sans même veiller à parler doucement.

Bao le fusille du regard, alors je m'approche de lui, m'assois à côté de lui. Maintenant, c'est Caleb qui le regarde fixement.

— Excuse moi pour toute à l'heure, j'étais complètement défoncé.

Je lui dis que ce n'est pas grave et frotte son dos afin de le rassurer un peu. Mais, vite épuisée, je somnole sur son épaule. Quelque temps après, des bras me placent dans un duvet qui sent le déodorant mentholé et la transpiration.

25 juillet 2019 // 7 : 21

Un rayon de soleil qui passe sur mon visage me réveille, mes cheveux sont mouillés de la rosée du matin et l'odeur de la terre humide me remonte aux narines, le pétrichor. Lorsque je me lève, j'aperçois Caleb enfouit dans mon duvet et moi dans le sien.
Toujours un peu endormi, j'essaye de me remémorer les souvenirs flous d'hier soir : Bao se disputant avec Caleb, Caleb et moi se retrouvant ensemble, lui pleurant, et nous nous embrassant. Je suis vite embarrassée en repensant à ça et dévie mon regard de son corps endormi.
Tandis que tout le monde dort, je me déshabille et vais me laver dans la petite marre. Peu importe qu'elle soit froide ou pas très propre, au moins je serais un minimum lavée. Car c'est bien cela qui me manque le plus, la propreté. J'en profite alors pour rincer mes vêtements sales dans l'eau et vais les étendre sur une branche tout près de mon sac de couchage.
Et je me fige d'un coup. Une voix éraillée, tout près de moi, me dit :

— C'est pas très prudent de se trimballer à poils à côté de gars, tu sais.

Caleb sort de mon sac de couchage et je l'entends s'éloigner. Il ramasse quelque chose au sol et revient vers moi. Je suis toujours bloquée, tétanisée, dos à lui, dans mon plus simple appareil. Et il me tend mes vêtements qu'il a été récupéré. En quelques secondes, me voilà habillée, rouge de honte, à tout faire pour éviter son regard. Ranger mes affaires, fouiller je-ne-sais-quoi dans mon sac et observer le bout de mes pieds.
Quand soudain, nous percevons des voix. Celles d'une femme et de plusieurs hommes. Ils sont plutôt loin du camp mais assez proches pour que nous les entendions. Caleb alors bondit, ils réveillent les autres. Et, à la hâte, nous fuyons.
Nous courons sans nous arrêter pendant environ trente minutes. Nous nous arrêtons ensuite, en pensant avoir semer les personnes derrière nous.
Laureine et Paris s'assoient tout en baillant à gorge déployée, Caleb a le regard dans le vague, Bao fait les cents pas et moi je n'arrive pas vraiment à réaliser ce qu'il vient de se passer.

— Quelqu'un a utilisé son téléphone pendant que nous étions dans les bois ? assène alors Bao, hors de lui.

Je me mors donc la langue, furieuse contre moi. Tous les autres nient et attendent ma réponse.

— J'vous l'avait dit qu'il ne fallait pas qu'elle vienne ! braille Laureine tout à coup plus éveillée.

Bao est à bout et Paris a soufflé comme un bœuf après avoir compris que je n'avais pas écouter les règles de cette escapade.

— Mais attendez.. C'est pas si grave que ça, non ? Et puis qu'est-ce qui vous dit que ce sont les flics là-bas ? me défend Caleb.

— Tu penses pas c'que tu dis, sinon tu ne nous aurais pas réveillé aussi paniqué.

— En y réfléchissant bien, j'ai été un peu trop brusque et n'est pas cherché à savoir qui ils étaient, c'est vrai.

Puis des pas de personnes qui courent s'approchent vers nous.

— Hey ! Police !! Ne bougeais pas, ça vaudrait mieux pour vous.

Ce que nous ne faisons pas. Paris et Laureine sont les premiers à partir, suivis de Bao et de Caleb qui me traîne derrière lui.

— Ils sont juste derrière vous ! crie la fille dans son talkie-walkie.

En d'autres policiers arrivent peu de temps après devant nous, nous barrant le chemin. Nous sommes pris en embuscade. Mais Paris ne s'arrête pas et fonce droit dans un homme et lui décoche un coup de point au visage.
C'est la pagaille, Laureine crie, Paris se prend un coup de mattraque sur la cuisse, ce qui le fait tomber au sol et hurler. Caleb m'entraîne entre les policiers, toujours en courant et seulement Bao ne bouge pas, la fille lui a passé les menottes et le tient fermement.
Brusquement, je m'arrête. Caleb fait de même et me supplie :

— Allez, dépêche toi.

— Ça ne sert plus à rien de fuir. Ils nous ont retrouvé.

Déçu, il revient vers moi et nous faisons demi-tour.
La fête est finie.

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