Chapitre 7

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Pdv de Caleb.
15 juillet 2019 // 23 : 06

- Donc c'est ma cousine de L.A. , t'as compris ?

- Ouiii ! Voyons, arrête un peu de psychoter, me dit Bao.

- Mais si ils apprennent qu'elle est la fille de-..

Il me coupe dans mon élan en posant sa main sur ma bouche, m'empêchant de continuer de parler. Et il me dit de me taire.
Nous nous dirigeons en direction du jardin lorsque nous apercevons plusieurs groupes de personnes se diriger vers la cuisine.

- Viens. On va voir ce qu'il se passe ? me supplie-t-il à moitié.

Je hoche la tête et nous nous frayons un chemin dans la foule d'adolescents -ce qui n'est pas très dur avec nos carrures.

- Cul sec, cul sec, cul sec ! disent-ils tous en tapant des poings sur la table.

À cette table, sont assis Paris et Ely.
Ses cheveux blonds sont ébouriffés, son t-shirt noir est taché et ses joues sont devenues aussi rouge que des pivoines.
Du liquide marron est renversé sur la plaque en marbre, une dizaine de gobelets est vidée devant elle, mais elle est en train d'en boire un autre.

- Un, deux, trois.. Quinze verres ! Mais elle m'a dépassé ! hallucine Bao.

- C'est pas bon ça.. marmonnais-je pour moi. Je vais la chercher !

Encore une fois, je pousse quelques personnes -plus violemment cette fois-ci. Et arrive à sa hauteur.

- Ely ? Qu'est-ce que tu fous ? Tu vas finir malade.. , essayais-je de la raisonner gentiment.

Elle ne m'écoute pas et ne quitte pas Paris des yeux, un brin de malice dans les siens, tout en posant un autre gobelet vide sur le plan de table.
Elle essaye d'en prendre un autre mais je l'en empêche en attrapant son poignet, commençant déjà à perdre patience.

- Lâche moooiii, arrive-t-elle à déblatérer.

- Non, la défiais-je.

- Le spectacle est fini ! Retournez à des occupations plus intéressantes que de regarder des gens se bourrer la gueule, m'aide Bao.

Quant à Paris, il repart en direction du salon, sans un mot, d'un pas chancelant.

- Est-ce que ça va ? lui demande mon meilleur pote.

Elle ne répond pas mais va l'enlacer de toutes ses forces.
La surprise se lit sur son visage mais il lui frotte quand même le dos, quelque peu gêné mais ne voulant pas la vexer.
Elle se fiche de moi, c'est ça ?
Il la lâche et dit à mon oreille :

- Tu crois que la chambre de Paris est ouverte ?

Mais non ! pensais-je, presque furieux.
Je le dévisage et il se met à rire.

- J'vois à quoi tu penses mais c'n'est pas du tout ça. C'était plus pour la faire dessaouler, se justifie-t-il.

- L'heure ? demandais-je, ignorant ce qu'il a dit.

- 00h30.

- C'est trop tard. Les chambres doivent sûrement être occupées, dis-je sans pression. Je l'amène chez moi. Mes parents ont une soirée chez leurs amis, il n'y a personne à la maison et ils risquent rentrer tard, demain matin.

Il acquiesce et nous aidons Ely à aller jusqu'à la voiture.
Au lieu de se débattre, elle se concentre sur les endroits où elle pose ses pieds, pour éviter de tomber.
Nous arrivons au véhicule, là où nous pouvons encore voir des personnes arriver à la soirée.
Sur le chemin, Bao a mis la radio et Ely a chanté à tue-tête, ne sachant même pas les paroles.
Quel sketch ! me suis-je moqué.

- On est arrivé à destination, nous informe notre "chauffeur" tout en se garant.

Nous avons peiné à monter Ely jusqu'à ma chambre mais nous y avons réussi. Puis il est parti, me laissant seul avec elle.

- Ne bouge pas. Je vais te chercher un verre d'eau, tu as besoin de t'hydrater, lui expliquais-je.

Elle n'a rien répondu et je suis descendu dans la cuisine.
Deux-trois minutes après, je me suis arrêté devant la porte entrouverte de la chambre.
Elle ne fait plus de bruit. Je crois qu'elle s'est endormie.
Mais je suis entré et elle était allongée sous la couverture de mon lit, la tête sous l'oreiller.
Je l'ai appelé, mais rien, alors j'ai pris le coussin et j'ai vu les traces de mascara couler sur ses joues.
Elle a caché son visage avec ses mains et j'ai déposé le verre d'eau sur le chevet à côté. Je me suis assis sur le rebord du lit et n'ai rien dit.
Je n'ai fait que l'entendre sangloter, me mordant les doigts de ne pas savoir quoi faire pour la réconforter.
Environ une heure après, elle s'est endormie, alors je suis redescendu m'allonger sur le canapé en cuir du salon, épuisé de cette journée.

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