Chapitre 9

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Pdv de Ana.
16 juillet 2019 // 4 : 11

Je me réveille doucement. Mais contrairement à ce que j'aurais pensé : il fait encore nuit et j'arrive à voir le croissant de lune se dessiner à travers les rideaux de la fenêtre.
Puis j'entends un bruit.
Quelqu'un est dans le couloir ? Qui est-ce ? Peut-être qu'Ely est rentrée ! pensais-je.
Je me lève et regarde dans le couloir après être allée jusqu'à la porte entrebâillée de ma chambre . Mais je ne vois personne.
Alors j'avance vers celle de ma sœur, tout en demandant à voix-haute :

— Ely ? C'est toi ?

On ne me répond pas. Mais une main vient attraper mon poignet pour
me faire entrer dans la salle à coucher et une autre sur ma bouche pour m'empêcher de parler.
Je pousse un cri strident, mais aucun bruit ne s'échappe.

— Tais toi, me chuchote-t-elle.

Je lui répond mais n'arrive qu'à bafouiller.
Elle enlève sa main et je poursuis mon explication.
Mais elle me stoppe net :

— Chuuut, tu vas réveiller quelqu'un !

Elle soupire en se frottant le visage.
Elle fait souvent ça quand elle a marre de quelque chose.. Je dois sûrement l'épuiser. Comme d'habitude.
Alors elle me demande d'aller me recoucher sans rien dire à notre père.
J'obtempère, la tête baissée, déçue qu'elle ne m'ait pas écouter et je vais rejoindre mon lit.

8 : 32

Je me réveille pour une seconde fois, mais ici, c'est Miss Clark qui m'annonce que je dois me préparer à aller à l'école.
Lorsque j'arrive la cuisine où les viennoiseries, le jus d'orange et les fruits sont installés sur la table, mon père hurle sur Ely.
Je me cache derrière la porte à moitié ouverte et essaye d'écouter ce qu'ils disent.

— À 1h du matin, tu n'étais toujours pas rentré !

— Mais, Karl, je t'avais dit que j'allais à une soirée !

Elle l'appelle toujours par son prénom quand elle est énervée... Comme le faisait maman, murmurais-je pour moi-même.

— Ne dis pas ce mot ! dit-mon père tout en faisant valser sa tasse de café par terre.

— Pourtant c'est ton prénom. Je n'vois pas pourquoi tu ne voudrais pas que je le prononce ! assène ma sœur, en souriant comme un diable.

Et puis j'entends sa main claquer sur la joue d'Ely.
Encore une fois.
Et j'ai peur.
Peur qu'il ne me fasse la même chose.
Et je la vois sortir en trombe, attrapant son sac à dos au passage et pressant sa joue rouge.
Elle marmonne un "connard" avant de fermer la porte avec tellement de force que cela fait trembler les murs.
Maintenant, j'attends que papa sorte de la cuisine -après avoir cassé d'autres verres- pour que je puisse manger mon petit-déjeuner tranquillement.

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