Chapitre 6

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Pdv de Ely.
15 juillet 2019 // 20 : 14

J'avance pas à pas en direction de la sortie pour ne réveiller ni ma sœur, ni mon père.
Enfin dehors, je me mets à courir pour aller rejoindre les autres à l'air de jeu.
Je m'arrête à mi-chemin, déjà éreintée.
Merde. 10 minutes de retard ! pensais-je en regardant l'horloge sur mon téléphone.
Je marche alors rapidement jusque là-bas.
J'arrive devant le parc mais je ne vois personne !
Il n'y a qu'arbres, bancs, toboggans, chevaux à bascule...
Alors, je vais m'asseoir sur une des chaises de la balançoire et sort mon téléphone de la poche arrière de mon jean.
Je commence à écrire à Bao.

— « Vous foutez quoi ? Je vous attends au parc. », sérieux ? Tu croyais que je t'avais oublié ? lit-il le message, derrière moi.

Je sursaute -surprise de ne pas l'avoir vu venir- et manque de tomber à la renverse sur le sol en béton, mais me rattrape à temps aux chaînes en métal qui maintiennent la bascule correctement.

— Où sont les autres ? demandais-je, inquiète.

— Ah, et bien, à propos, ils veulent qu'on les rejoigne à une fête. Ils nous attendent..

Vraiment ? Encore une fête ?

Voyant ma mine déçue, il a dit :

— J'te rassure de suite, c'est pas celles de ton père ! Là-bas, y'aura de la bonne musique, plus d'alcool, plus d'ados, enfin plus d'ambiance. Tu ne t'ennuieras pas, promis.

Instantanément, je me relève, prête à y aller.

20 : 39

Je me retrouve assise dans la voiture des parents à Bao, qu'il vient de leur "emprunter" comme il l'a si bien dit.
C'est une vieille mercedes des années 60, je dirais. Mais l'intérieur est beaucoup plus moderne : les sièges sont en cuir noir, le véhicule peut être connecté via Bluetooth à un autre appareil et il y a même des prises pour brancher les chargeurs.

— Elle te plaît ? me demande-il en me voyant scruter de fond en comble la voiture.

— Oui, j'aime bien, acquiesçais-je.

— C'est une Mercedes 190 SL Cabriolet, modifiée bien-sûre, ajoute-t-il.

— Si tu le dis, répondis-je, ignorante et tout autant indifférente.

Puis nous arrivons enfin devant une maison en brique, grande, typique anglaise, avec son petit terrain de pelouse devant.
Et de la fenêtre, on peut voir que la fête à déjà commencé.
Nous sortons de la voiture et nous nous dirigeons vers l'entrée.
Le sol vibre légèrement sous mes pieds quand nous arrivons sous le pallier.
Bao ne se gêne pas, entre sans toquer, et me tire par le bras jusque dans le salon.
Il y a vraiment du monde. On arrive même difficilement à se frayer un chemin pour entrer dans une salle, c'est fou ! Et la musique, c'est de l'électro, non ? Il avait vraiment raison, ce n'est pas comme les galas qu'organise mon père.. , jubilais-je d'être enfin dans une "vraie fête".
Nous arrivons dans la cuisine où une vingtaine de bouteilles d'alcool fort est disposée sur le plan de travail, où pleins de gobelets en plastique sont empilés et où quelques paquets de chips sont déjà ouverts.

— Hey, Bao ! T'en as mis du temps dit donc !! crie une fille derrière lui.

Elle porte une robe rouge moulante et décolletée dans le dos, ses cheveux bruns lisses tombent jusqu'à ses reins et ses yeux verts sont surplombés d'énormes faux-cils.
Toute fille à côté d'elle ressemblerait à un chiffon moisi, moi la première ! En plus que je ne me suis habillée que de façon décontracté : un simple jean bleu, un haut noir et mes basket blanches !
Soudain, elle tourne la tête vers moi et dit en souriant de toutes ses dents :

—Alors, c'est toi la cousine de Cal' ?

J'ai dut mal entendre.

— Pardon ? demandais-je de lui faire répéter.

— C'est toi la cousi-..

Caleb arrive à ce moment-là et la pousse pour me faire la bise et serrer la main à son ami.

— Tu es ma cousine, Ely Blackburn, tu habites à L.A. en Californie et tu viens me rendre visite à Bristol parce que tu adores cette ville et que tes parents te saoulent, m'a-t-il chuchoté au passage.

Puis il est parti, entraînant Bao avec lui, tirant d'un air moqueur sur la chemise blanche de son pote qui laisse apparaître les tatouages qu'il a en haut de son torse.

— Ely, c'est ça ? me redemande la fille au regard perçant.

— Oui, répondis-je simplement, un peu timide et décontenancée de me retrouver seule avec des personnes que je ne connais pas.

— J'ai toujours rêvé d'habiter à Los Angeles ! Avec ses grands magasins, ses grandes plages, ses belles maisons, toutes ses stars..., et elle n'a pas arrêté de rêvasser jusqu'à ce qu'une autre personne nous rejoigne.

— Laureine, fiches lui un peu la paix ! beugle un garçon plus âgé.

Il porte un jean noir serré, un simple t-shirt gris large, et les traits de son visage sont fins, pourtant quelque chose chez lui me fait croire qu'il est plus vieux que moi. Peut-être à cause de sa coiffure courte et strict à la militaire, ou peut-être à cause de sa posture : droite et la tête haute ? Ou bien peut-être parce qu'il a tout simplement une bière vide à la main ?

— Excuse la. Elle est un peu saoulante quand elle a trop bu. Et sinon, toi, tu es..? me questionne-t-il, d'une voix grave,totalement sobre.

— Ely Wi-.. Ely Blackburn, la cousine de Caleb, rectifiais-je sans vraiment savoir pourquoi.

— Ah c'est toi. La fameuse jolie américaine !

À ces mots, j'ai senti mes joues chauffées et il s'est mis rire.
Quant à la fille, Laureine, elle n'a rien dit et a continué à regarder le carrelage blanc du sol de la cuisine.

— Moi c'est Paris. Paris O'brien, précise-t-il en me tendant un whiskey-coca qu'il vient de verser dans un verre.

— Euh, je suis mineure, déclarais-je.

— Oui ? Et donc ? Lau' aussi est mineure, ça l'a pas empêcher d'être raide bourrée. Puis tu es chez moi, et ici c'est moi qui décide ! ricane-t-il.

Sur ce, j'ai avalé le liquide brun, cul-sec, et nous avons continué à rigoler et à boire.

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