Chapitre 8

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Ma mère me tendit le téléphone, je restai réticent

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Ma mère me tendit le téléphone, je restai réticent. Les mains dans les poches de mon sweat, je fixai le numéro qui s'affichait à l'écran.

Une vague de chaleur me frappa. Je serrai les poings alors que les veines dans mon cou pulsaient. Je sentis mes ongles s'enfoncer dans ma peau et un liquide chaud me couvrir les doigts.

- Non, dis-je.

Je fis volte-face et montai dans ma chambre, la respiration courte.

Calme-toi, Brooklyn.
Calme-toi.

Je claquai la porte de ma chambre. L'empreinte de ma paume, en sang, tâcha le bois. Les bordures se fissurèrent et des bouts de bois tombèrent au sol.

- Calme-toi, me suppliai-je.

Mes articulations me faisaient mal et mon coeur battait si fort que je pouvais l'entendre en dehors de ma cage thoracique. Je tirai sur mes cheveux et pris plusieurs inspirations saccadées.

Chacun de mes membres me tiraient. J'avais l'impression que mes os s'étiraient à l'intérieur de mon corps.

Je ne comprenais pas ce qui se passait, depuis tout à l'heure, c'était comme si un truc s'était réveillé en moi.

J'étais sorti pour prendre l'air. Je ne supportais plus de rester enfermer c
à la maison, dans l'ambiance glauque de ma chambre.

Deux hommes m'avaient attaqués sur la route, réclamant l'argent que leur devait mon cousin. Je savais que Noah était doué pour se mettre dans le pétrin et je savais aussi qu'il méritait d'avoir ces types à ses trousses.

Lui et moi n'avions jamais été proches, quelque chose nous séparait. Et j'étais sûr que cette barrière entre nous nous avait tellement éloignés qu'il avait fini par me détester.

J'avais toujours craint la lueur de folie dans son regard, le mépris présent dans sa voix à chaque mots qu'il m'adressait. Mais depuis quelques heures, cette crainte s'était envolée.

Je me sentais plus fort, physiquement du moins(je jetai un oeil sur la porte en mauvais état) et j'étais capable de faire des trucs que je ne pouvais tout simplement pas expliquer.

Je me dirigeai vers la salle de bain. Je posai mes mains sur la vasque. Je fermai les yeux, j'avais l'impression qu'on jouait au tambour dans mon crâne.

Un étau se resserait autour de moi. Il faisait chaud. Trop chaud. J'enlevai mon sweat. Rien ne changea, mes oreilles et mes joues me brûlaient. Je voyais flou, des flashs de lumières apparaissaient devant mes yeux et j'avais l'impression de devenir fou.

Kassi.

Son nom s'était invité dans mon esprit. Je ne la connaissais pas, mais un seul regard avait suffit pour qu'elle ne quitte plus mes pensées. Je n'avais pas pu supporter de la savoir en danger, un instinct protecteur que je ne me soupçonnais pas avait pris le dessus.

Mille et une lunesWhere stories live. Discover now