Bodypump [KatsuDeku]

#20 Une plante.

KATSUKI

          Izuku est très attentionné depuis une semaine. Il s'occupe de moi et fait tout son possible pour que j'aille mieux et ça fonctionne. Je me retrouve petit à petit, ce qui m'oblige à avancer. Il est doué pour me remettre sur pied et surtout, je lui suis reconnaissant. Je suis heureux de l'avoir trouvé et intégré dans ma vie, sinon, je serais perdu à jamais. À jamais pas vraiment, car si nous ne nous étions pas rencontrés, jamais nous serions sortis ensemble et jamais j'aurais eu à souffrir à cause de son coma. Je l'aurai probablement vu à la télévision, eu un moment de panique et de stress pendant son absence, puis j'aurais retrouvé le calme et la sérénité une fois son retour. Je ne serais pas passé par tous ces chemins qui m'ont amené à mon nouveau moi. Je lui dois tout.

Il sacrifie tout ce qui lui est possible, pour moi. Il ne me compare pas à son ex qui a détruit sa vie, car il prétend qu'il n'y a aucune raison. Et par la même occasion, j'arrive à faire abstraction du passé et ne jamais le comparé, moi aussi. Izuku a changé ma vie et il m'a offert la sienne. Certes, nous vivons ensemble, et ne sommes pas mariés, mais pour moi, ces simples gestes signifient tout. Je n'ai plus besoin d'être un Héros, ni l'envie, et il ne va pas reprendre le travail tout de suite pour me rassurer. La seule étape que nous n'avons pas encore franchie, c'est celle qui m'effraie le plus : faire l'amour.

Je n'arrive même pas à me caresser sous la douche, quand je suis seul, car l'envie ne me vient même pas. Je le désire, c'est un fait, mais quelque part, dans mon esprit, quelque chose me bloque et je ne sais pas comment faire pour y remédier. Je me croyais plus fort que ça, plus coriace aussi, et surtout plus courageux, mais avec les malheurs de la vie, je suis devenu plus faible que je pensais. Seul mon caractère de merde pouvait servir de barrière contre tout et n'importe quoi. Face à cette situation, gueuler ne m'aide pas, boire non plus - j'ai essayé et en vouloir au monde entier ne fait rien. De plus, avec Izuku, je n'ai pas envie d'être un méchant. Je ne veux pas le blesser. Par contre, j'ai vu qu'il aimait bien mon côté rebelle, alors, je recommence à utiliser cette facette - qui me manquait aussi, je dois l'avouer.

- C'est ce magasin ? Me demande Izuku devant l'ordinateur de son bureau.
- Oui. Ils vendent vraiment de tout là-bas. C'est le royaume du jardin.
- Tu veux qu'on loue un potager ?
- Non, c'est soit j'ai une maison avec mon potager, soit des plantes à la maison. Cela dit...
Je jette un oeil à son balcon et m'y dirige pour voir la taille.
- On peut prendre quelques herbacés comestibles, du genre : basilic, persil plat, ciboulette...
- Des tomates et des salades aussi ?
- Les tomates oui, mais les salades, non. Ils ne fournissent pas assez de feuilles pour deux, même pour une personne, à moins d'avoir un potager.
- Allons-y.

Il n'a pas de voiture, comme moi, et le magasin se trouve assez loin. Nous avons décidé de nous y rendre en transport commun et en taxi si nous sommes trop encombrés. Nous avons émis l'option de la livraison au cas où on dépasserait les limites. À la base, je voulais une seule plante, mais Izuku m'a convaincu d'en prendre plusieurs. Nous avons déjà trouvé tous les emplacements dans l'appartement en y faisant le tour. Ça nous a pris une heure, mais c'était une activité très intéressante et surtout... Apaisante.

Arrivés au magasin, nous nous dirigeons vers les chariots et en prenons deux, il est convaincu qu'on sera obligé de nous faire livrer. J'essaie de lui faire croire le contraire, mais il a l'air convaincu. Son petit sourire franc me touche en plein coeur. J'aime le savoir comme ça et à mes côtés. Nous nous dirigeons, en premier lieu, vers les rayons plantes d'appartement, ce que je recherche à la base. Mais en arrivant dans les galeries, je me trouve perdu et encombré. J'avais choisi mes plantes avec tellement de soin que j'ai l'impression d'avoir une montagne de travail à faire. Mes plantes avaient été installées chez moi en plusieurs mois, car je n'avais pas le temps. Aujourd'hui, étant à l'assurance et en congé pour encore quelques jours, je me trouve face à une liste remplie de chiffres et des plantes qui attendent d'être adoptées.