Bodypump [KatsuDeku]

#08 Un fan obsessionnel.

IZUKU

          Le quartier est chic et ancien. Ça change de la vue de la ville et du béton. Ici, c'est rural, c'est tranquille et calme. Je ne savais pas qu'il vivait dans ce genre d'endroit. Malgré le fait que ce soit plus campagnard qu'en pleine ville, il y a tout de même des immeubles. Je trouve le sien sans difficulté. Il vit dans un appartement. J'appuie sur la sonnette de chez lui, mais il ne répond pas. Je cogne à la porte, mais il n'est toujours pas là. Non, l'aurais-je raté ? Je décide de faire le tour du quartier à l'aide de ma super vitesse. En soi, c'est de la triche, mais c'est urgent, pour mon coeur. Alors, je me permets cette petite folie. Je ne me dirige pas trop loin de son immeuble, de peur de le rater.

          Je jette un oeil, de temps en temps, vers sa porte d'entrée. Mais je ne le vois pas. Alors, je continue mes recherches et ce n'est qu'au bout d'une petite dizaine de minutes que je le trouve enfin. J'éteins sans plus attendre ma lumière et je me cache derrière un arbre. Je le vois, au loin. Il est seul, au milieu d'un carré d'herbe sans arbres. Si je savais qu'un tel lieu pouvait exister dans cette ville, je viendrais tous les jours, à condition de ne pas habiter trop loin.

          Il est là, devant moi, à torse-nu et très en forme pour quelqu'un qui est censé être malade. Il a l'air calme et serein. Debout sur un pied et l'autre plié, ses mains font des mouvements circulaires en rythme avec un vent invisible. Où trouve-t-il toute cette finesse ? Lui qui est si grossier et bestial. Je n'ai pas l'impression de voir le Katsuki que j'ai rencontré. Il est tout le contraire. À croire que derrière chaque bête, se cache un ange, doux et calme.

Je m'accroupis pour mieux l'observer et je ne suis pas déçu de l'épier de cette manière. Il enchaîne les positions, les unes après les autres, comme une séance de yoga. Et la dernière est la plus spectaculaire. Lentement, ses mains se posent délicatement dans l'herbe. Il caresse la pelouse du bout de ses doigts pour ne faire plus qu'un avec la nature. Son regard n'est pas crispé, ni rempli de haine, de peur ou de tristesse. Pour la première fois depuis notre rencontre, je le vois serein et en paix. Ses jambes s'élèvent si lentement qu'on jurerait qu'il bouge au ralenti. Tous les muscles de son corps se contractent en harmonie pour maintenir l'équilibre. Quelle force. Quelle beauté. Quelle sensualité. Sa colonne bien droite se transforme. Une de ses jambes descend au niveau de sa tête et je constate que sa souplesse déplace tout ce que mon cerveau avait imaginé. Impressionnant. Katsuki est une brute, mais il est aussi un humain.

Ces mots me reviennent en mémoire, son passé et son histoire. Il est vrai qu'avant tout ces malheurs, il était brillant, intelligent et voulait le mal de personne. Il souhaitait le bien et sauver la ville. Le destin lui a donné un alter de vilain et personne n'a osé croire en lui. Personne, sauf Todoroki. Là encore, tout reste un mystère. Seulement, pour revenir à la base du vrai Katsuki, je le sais et je le sens, qu'il n'est pas mauvais. À force d'être habitué à montrer une mauvaise image de lui, il n'arrive plus à s'en détacher. Il a tant souffert qu'aujourd'hui, il peine à briser ces chaînes qui le font souffrir à nouveau.

Une fois sa séance en solitaire terminée, il s'assied au sol et boit abondamment sa gourde remplie d'eau. Il s'en renverse sur le visage et glisse ses doigts dans ses cheveux. Il est élégant et sexy à la fois. J'ai envie de le rejoindre, mais il comprendra que je le surveillais durant un petit moment. Que faire ? L'attendre à sa porte d'entrée, au risque de ne jamais le croiser s'il me voit au loin et qu'il décide de fuir ou est-ce que je me manifeste malgré l'échec que je risque de me prendre ?

- Montre-toi, Deku.

Oui, cette option est également possible. J'aurais dû me douter qu'il ait pu me remarquer. Je ne suis pas discret. J'ai beau m'être entraîné durant des années, je n'arrive pas à rester cacher ou ne pas faire de bruit. De plus, mon alter s'illumine quand je l'utilise, alors rien que pour ça, je sais que c'est peine perdue.