LE GANG DES CŒURS BRISÉS

VIII | c'est un groupe qui naît

Priya avait son parapluie, et hésitait à se manifester. Elle restait là sur le trottoir d'en face, sous la pluie et le regard d'Hana. De la tristesse pesait sur ses épaules, elle savait qu'idriss était là, Hana en était sûre. Mais la timidité, ou la honte, entravait Priya comme les racines d'Hana entravaient cette dernière.

L'intrépide petite fleur fit donc quelque chose de fou et de très dangereux. Un petit saut en avant, puis un autre, et encore un autre puis... SCHLAC. Un fracas d'argile brisé, de la terre partout, se transformant rapidement en boue sous l'assaut de l'eau, imperturbable.

Au début la fleur pensa que Priya n'allait pas venir, et qu'elle allait mourir toute seule ici, stupide d'avoir voulu être gentille. La peur, inexorable, attaquait la fleur, quand elle sentit deux mains douces, odeur caramel, la prendre doucement.

Priya avait les yeux qui passaient d'Hana, à la fenêtre ne sachant que faire.

− Hmm. Excusez-moi, votre pot est tombé et je me suis permise de ramasser votre fleur. Elle est très belle ce serait dommage de la perdre... Enfin... excusez-moi il y a quelqu'un ? Je... Mmh.

Priya continuait à regarder la petite fleur alors que la pluie tombait lourdement sur le parapluie multicolore. La jeune indienne s'apprêtait à poser la fleur sur le rebord de la fenêtre quand des gloussements se firent entendre et qu'Idriss apparut à la fenêtre.

La surprise et l'incrédulité se battirent en duel sur la face du garçon, à la vue de son amie sous la pluie.

− Idriss ?

− Priya ?

− Qu'est-ce que tu fais ici ?

− Je... Je ramassais une fleur...?, pour appuyer ses dires elle montra Hana en miettes et Idriss ouvrit de grands yeux.

− Oh... Hana... merde ! Aya viens voir !

Des pas pressés se firent entendre et une silhouette se dessina devant la fenêtre.

Et c'est à ce moment-là qu'Aya éclata de rire, sans raison. Même si Hana soupçonna longtemps l'adolescente d'avoir compris la manigance.

− Entre Priya, entre.