IV | des cris au plus noir de la nuit

48 20 5
                                    

− Idriss revient !, cria à travers la rue Priya.

Pourquoi à chaque fois qu'elle les entendait, Hana voyait Priya courir après Idriss ? C'était la troisième fois cette semaine et dans son petit pot à la fenêtre Hana s'interrogeait.

− Non ! Il a besoin de cet argent et je vais le chercher ! Laisse-moi Priya.

− Pourquoi est-ce que t'as toujours besoin de faire ça ? On est là !

− J'en ai rien à fou-

− VOS GUEULES BORDEL ! Y EN A QUI DORMENT !

Hana sursauta dans la nuit noire. Il était vrai que la lune était haut dans le ciel et que les deux jeunes gens faisaient beaucoup de bruit. Mais pourquoi donc ce ton si amer ?

− J'aimerais bien vivre Priya, alors pars. Rester avec moi n'est jamais bon, continua Idriss un poil plus bas.

− Et abandonner quelqu'un qu'on aime non plus., répondit la jeune indienne.

Hana entendit des pas courir sur l'asphalte et bientôt le jeune homme ne fut plus dans son champ de vision. Mais d'immenses sanglots se firent alors entendre, des sanglots à la douleur enfouie et au regret débordant d'amertume. Hana rêvait de caresser la peau froide de cette jeune fille inconnue, pour lui faire cesser ses pleurs, mais pauvre fleur, son état était une prison dont elle n'aurait jamais aucune promesse de sortie.

La plante aux larges pétales resta sur ses longues interrogations, se demandant quel était le but de son existence ici, si elle ne pouvait même pas découvrir le monde et parler à ces gens dont elle scrutait le quotidien.

LE GANG DES CŒURS BRISÉSHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin