Le chant du cygne.

Victoire ?

Rumplestiltskin était un homme heureux.

Ce n'était aucunement étonnant ou surprenant le connaissant, il se trouvait dans un monde où il possédait tout ce qu'il avait toujours voulu, il était un chevalier courageux, il avait encore de la magie, mais de la magie blanche, il était fort, marié à une femme merveilleuse qu'il aimait et qui l'aimait en retour, il avait un fils – même si la perte du précédent était encore terriblement douloureuse pour lui – en somme il avait une famille telle qu'il avait toujours voulu en avoir.

Il était un héros.

Tout était parfait pour lui.

Que ce bonheur merveilleux ne soit en vérité qu'un mensonge n'était qu'un détail superflu et insignifiant.

Jusqu'où serait-il prêt à aller pour faire en sorte que ce mensonge reste la vérité ?

Cela, seul Isaac le savait pertinemment.

Et il allait s'en servir à son avantage quand viendrait le moment de le faire.

§§§§

Rumplestiltskin était un héros qui sauvait des gens, et on l'appelait le Lumineux.

(Rien dans cette phrase n'est vrai.)

Aussi, il n'avait pas hésité une seule seconde avant de sauver ce jeune garçon innocent de l'ogre terrible sur le point de le tuer.

Il ne savait pas encore que, ironiquement, il allait sceller son propre destin et précipiter ainsi sa propre chute pour plus tard en sauvant la vie de son petit-fils.

(Le garçon causera ta perte.

La prophétesse avait définitivement eu raison...)

Les choses auraient pu continuer comme elles l'étaient, lui en héros, Belle en épouse dévouée, et rien d'autre n'aurait changé.

Mais Emma Swan s'était évadée, Isaac était venu le voir pour lui avouer la vérité, et plus rien n'avait jamais été pareil.

§§§§

Il ne dit jamais la vérité à Belle.

Elle était heureuse, il était heureux lui aussi, pourquoi donc l'embêter avec ce genre de chose, et s'il avait été lui-même, sans doute aurait-il réalisé que Belle – la véritable Belle – aurait été autant furieuse de son mensonge que du fait qu'il avait réécrit toute l'histoire au détriment d'absolument tout le monde.

Mais s'il pouvait lui mentir à elle, il lui était bien plus compliqué de continuellement se mentir à lui-même.

Maintenant qu'Isaac lui avait ouvert les yeux, il ne pouvait plus croire sincèrement qu'il était un vrai héros au cœur pur, sans peur et sans reproche, qui ne vivait que pour aider les autres.

(N'est pas le prince Charmant qui veut...)

Ça ne l'empêcha pas d'essayer de continuer à le faire, de toujours croire, même si c'était faux, qu'il était bel et bien un héros, un homme bien.

Même si ce n'était rien de plus qu'un mensonge.

Peut-être que ça aurait pu être le cas autrefois, avant qu'il ne broie le destin de tout le monde pour des raisons égoïstes et personnelles.

Et il paierait pour ça.

À partir de quel moment pouvait-on dire qu'il s'était définitivement perdu ?

Quand dans ce monde-ci, son destin avait-il été scellé, à partir de quel moment la Sauveuse avait-elle décidé qu'elle le tuerait ?

Pas à la mort de Killian, elle avait bien trop mal pour ça.