L'enfant qui courait.

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Contrairement à sa mère, Henry Mills ne savait pas ce que c'était que de devoir fuir en permanence.

Aujourd'hui, il commençait à apprendre ce que ça faisait que de devoir courir sans cesse, courir pour sa vie, courir parce qu'il n'y avait pas d'autre choix, aucune échappatoire.

Henry Mills était en train d'apprendre à courir, plus qu'il ne l'avait fait au Pays Imaginaire, et la tâche se révélait être bien plus compliquée que prévue, et aussi beaucoup plus amère qu'auparavant.

Parce que c'était sa propre famille qu'il était en train de fuir, ses propres grands-parents, et alors qu'il fuyait loin de Rumplestiltskin, supposé héros de ce monde, il se mit à prier de toutes ses forces pour que sa mère ne soit pas devenue une méchante dans ce monde – ce qui aurait été logique puisque c'était ce que le sorcier comptait faire d'elle à Storybrooke, utiliser son sang comme encre une fois que son cœur aurait enfin été noirci et empli de Ténèbres – tout comme Blanche-Neige et Charmant.

Si c'était le cas, alors ils étaient définitivement perdus.

S'il s'arrêtait de courir une seule seconde pour se poser et réfléchir à la situation, il était foutu.

Il fallait qu'il court, pour retrouver sa mère.

Pour trouver Regina.

Pour retrouver Killian.

Pour stopper l'Auteur et Gold.

Pour briser cette fausse réalité, pour rentrer à la maison.

Pour ramener les fins heureuses.

Il y arriverait, il le savait.

Il fallait qu'il y arrive.

§§§§

Sa mère était telle qu'elle était autrefois, enfin presque, et si Henry en avait eu le temps, il aurait probablement remarqué son air hanté et son épuisement au moins autant physique que moral, causé par plusieurs mois voire années d'emprisonnement dans une tour où elle n'avait connu que la solitude et la misère, ainsi que le désespoir, couplé aux souvenirs qu'elle en avait, il aurait peut-être su que ce monde fou avait déjà apposé sa marque noire sur la Sauveuse.

Mais il n'avait rien vu, et en vérité, comment aurait-il pu le voir, comment aurait-il pu comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de sa mère ?

Après tout, de son point de vue, étranger qu'il était aux événements, pour lui, cela ne faisait que quelques heures que le sort avait été lancé, et que lui et Emma avaient été séparés.

Sans compter que, en les voyant lui et le pirate qui étaient venus pour la sauver, bien que l'un d'eux deux ne se rappelle plus de rien, une lueur d'amour, de tendresse et de joie pure s'était allumée dans son regard, la Sauveuse en elle était revenue, s'était réveillée, et cette impression de profonde lassitude qui se dégageait d'elle s'était évanouie.

En apparence seulement, et pas pour toujours.

S'il avait su déceler et discerner ce qui se tapissait sous la surface, Henry aurait probablement pu prédire ce que sa mère deviendrait plus tard si jamais les choses tournaient mal de façon définitive.

Non pas que ça aurait pu lui permettre d'empêcher la catastrophe de se produire...

Il n'était qu'un enfant après tout.

Qu'aurait-il pu faire face au Ténébreux, à la reine folle ou au prince sans cœur ?

Qui pouvait lutter contre eux en vérité ?

Le chant du cygne.Where stories live. Discover now