Maléfique n'avait rien d'une héroïne, elle en était même très loin.

Pour être honnête, elle se moquait bien des habitants de la Forêt Enchantée et du sort que leur réservait l'ancien Ténébreux, ce n'était pas pour eux qu'elle se battait, mais pour son enfant.

Et puis, si elle pouvait contrecarrer les plans de Rumplestiltskin, alors c'était un plus qu'elle ne se refuserait pas.

Même endormie, la dragonne avait toujours des griffes et savait encore cracher du feu, et elle ne s'en priverait pas si besoin.

On ne touchait pas à son bébé !

Alors que des rumeurs commençaient à circuler sur le fait que la Sauveuse s'était échappée de sa tour, Maléfique commença à éprouver quelque chose qu'elle ne ressentait que très peu souvent (surtout ces derniers temps...) :

De l'espoir.

§§§§

Les mains de la Sauveuse tremblaient, et elle avait les yeux rougis par les larmes.

Après ce qu'il venait de se passer, ça n'avait absolument rien d'étonnant.

Killian Jones venait tout juste de mourir, et si la sorcière était majoritairement indifférente à ce décès, elle avait sincèrement de la peine pour la femme en face d'elle.

Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était prier pour que ce qui s'était passé en ces lieux, dans ce monde, puisse un jour être défait.

Dans le cas contraire, Maléfique ne répondait plus d'elle-même, ni de qui que ce soit, et surtout pas de la Sauveuse.

Le changement qui s'était effectué en elle était par ailleurs particulièrement impressionnant et plutôt sinistre, un peu trop même au goût de la sorcière.

Ils avaient besoin d'une Sauveuse au cœur pur, à la magie blanche et sans peur et sans reproche, pas d'une femme en colère.

C'était également ce qu'était Maléfique autrefois, avant qu'elle ne finisse par lentement s'apaiser, et c'était ce qu'elle était en train de redevenir, maintenant que Gold lui avait pris son enfant.

Elle observa plus attentivement la fille de Blanche-Neige et de Charmant.

Celle-ci tremblait toujours, pleurait encore (son fils dormait, ou peut-être faisait-il seulement semblant, pour faire croire à sa mère qu'il allait bien... enfin aussi bien qu'on pouvait l'être juste après avoir assisté à un meurtre perpétré par son grand-père), et Maléfique, en grande experte de la chose, savait reconnaître une personne qui venait tout juste d'avoir le cœur brisé.

La vie d'Emma Swan n'était pas brisée, pas encore, mais c'était en très bonne voie.

En la regardant droit dans les yeux, elle voyait tout son chagrin, toute sa douleur, sa souffrance, sa colère, sa rage, son désespoir, et aussi bien d'autres choses.

Désormais, elle percevait très bien ce potentiel pour la noirceur que Rumplestiltskin avait autrefois décelé en elle et qui l'avait poussé à vouloir la faire plonger dans les Ténèbres.

Parce que ce potentiel était actuellement sur le point d'exploser.

Oh ce n'était pas encore fait, bien entendu, après tout ce qu'elle avait déjà perdu, ce n'était pas une seule mort, tragique certes (et peut-être seulement temporaire...) qui allait la faire s'écrouler pour de bon, du moins, c'était ce que n'importe qui d'autre regardant rapidement la princesse aurait pu dire.

Mais ses yeux...

Oh, ses yeux racontaient une autre histoire...

On y voyait la lassitude, la fatigue due à l'emprisonnement – et oui, elle avait déjà été en prison, mais les circonstances avaient été tellement différentes que ça en donnait le vertige – tout ce qu'elle avait déjà souffert depuis son arrivée dans la Forêt Enchantée version « et ils vécurent malheureux pour toujours et n'eurent pas d'enfants » du conte de fée.

Le chant du cygne.Where stories live. Discover now