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/!\ PDV Adam /!\

La porte de ma chambre s'ouvrit dans un grand fracas. Il se tenait debout dans l'encadrement. Une bouteille de vin dans une main, et un couteau dans l'autre. J'étais rentré plus tôt de l'école, j'allais en payer le prix.

"J'ai eu un coup de téléphone étrange."

Oh non. Mon dieu, non. Le coach n'avait tout de même pas osé ?! Si c'était le cas, j'étais foutu.

"C'était ton coach. Apparemment tu aurais des bleus. Étrange, hein ?"

Il posa sa bouteille sur le rebord de mon lit. Elle glissa, tâchant la moquettes de vin rouge et de débris de verres.

"Je... Je ne lui ai rien dit, je vous le jure ! Quand il les a vu, je... Je...

- Tu quoi ?! Tu lui as dit qu'on te maltraitait ?! Tu trouves que je te traite mal ?!

- Non !!!

- Je te donne a bouffer, un toit, un putain de scolarité, et toi tu te plains ?! A un type qui vient me menacer en plus !"

Le coach l'a menacé ?!

"Tu voudrais partir c'est ça ?! Tu voudrais te retrouver a la rue, a dormir sous des ponts et a fouiller les poubelles comme un chien, c'est ça ?!

- Non...

- Contre le mur."

J'obéis et enlevais mon sweet gris, sachant pertinemment ce qu'il attendait. Il décrocha sa ceinture et le premier coup claqua. Je serrais les dents. La douleur était lancinante. Mais j'avais l'habitude.

Deuxième coup. Il croisa le premier. La ou ils se superposaient, je sentis un filet de sang couler. Petit. Rien de grave.

Troisième coup. Distinct des autres. Mais plus douloureux, près des épaules, la ou la peau est plus fine. Un gémissement m'échappa. Mais pas de cris. Jamais de cris. S'il y avait des cris, il avait sa satisfaction.

Quatrième coup. Il explosa quelques parcelles de mon épiderme. La peau éclata par endroits. Je dus me mordre la langue jusqu'au sang pour ne pas hurler.

Au cinquième, il arrêta. Les larmes coulaient, mais je savais que je venais de passer le plus simple. S'il était venu avec un couteau, c'était bien pour s'en servir.

Il prit d'abord sa ceinture, et même si je me débattais, il me ligota avec au pied de mon lit. Il enleva alors mon pantalon. Je n'étais plus qu'en caleçon.

Il se pencha sur moi, et passa sa langue de mon épaule a mon oreille. Il se délectait de ma sueur. Il mordilla mon lobe, avant de doucement presser sa lame contre ma joue. Il la passa alors sur mes lèvres et, d'un coup sec, en déchira le coin droit. J'hurlais a la mort. La douleur était insupportable.

Il déchira alors l'autre coin, traçant ainsi un sourire de clown sur mon visage. Un sourire malsain. Ensanglanté. Et plus j'hurlais, plus j'avais mal, plus il riait. D'un rire plus malsain que mon nouveau sourire.

Il descendit sa lame jusqu'à mon pectoral droit. Ses yeux se révulsaient, comme lorsqu'il venait en nous. Il prenait beaucoup de plaisir a me faire du mal.

Mais pourquoi moi ? Moi qui avais perdu mes parents, moi qui encaissais pour les autres depuis mon arrivée, pourquoi ? Qu'ai-je fait pour qu'il me déteste autant ?! Pourquoi étais je le seul a avoir le droit au couteau pourquoi étais-je le seul a avoir le droit a ces tortures ?!

Une douleur atroce traversa soudainement ma main entière. Lorsque mes yeux se posèrent dessus, je ne pus retenir un nouveau hurlement. La phalange de mon majeur roulait, loin du reste de ma main. Je ne pus retenir un haut le coeur et tournais a temps ma tête pour vomir. La substance était rouge. Je vomissais mon propre sang.

"Je vous en supplie... Arrêtez..."

Il lécha la goutte de sang au coin de ma bouche déchiquetée et planta son couteau dans ma main droite, celle encore indemne. La lame traversa ma chaire et vint légèrement se planter dans le bois de mon lit.

Je me tortillais dans tous les sens en hurlant, tentant d'échapper a son emprise. Mais il s'assit sur moi, empêchant toute fuite.

"Vous êtes malade... Tuez moi... Je vous en supplie, arrêtez ça et tuez moi..."

Ma souffrance était telle que je ne pensais plus qu'à ça. Mourir. Je ne voulais plus mourir, je le devais. C'était ça ou devenir fou de douleur.

"Pourquoi tuerais je mon enfant préféré ?"

Il déposa un baiser sur ma joue. Son enfant préféré. Alors il faisait tout ça par amour ?!

Il passa soudain sa lame sur mon oeil. J'hurlais, j'hurlais comme jamais. La douleur était trop forte, je mourrais bien avant qu'il ne me tue !!!

Le sang coulait, et je ne voyais plus rien. Je continuais a hurler, a le supplier, a lui demander de m'achever. Mais rien n'y faisait.

Je lui jetais alors ma haine au visage. Si je devais mourir, autant le faire en lui faisant le plus de mal possible.

Donc je lui crachais dessus, l'insultais, lui hurlais d'aller se faire foutre !

"Votre père vous a violé, hein ?! Eh bah il aurait du y aller fort !!! Vous violer avec tellement de force qu'il vous aurait brisé tous les os !!! Il aurait dû vous tuer, espèce de..."

Je ne pus finir ma phrase. Dans un cri de rage, il brandit son couteau, et l'enfonça dans mon oeil valide.

La lame était profondément ancrée dans mon crâne. Et, en une fraction de seconde, je perdis la vie.

Je suis mort, dans cette chambre délabrée, dans ce foyer de fous, de la main de cet homme torturé.

Ma vie s'est arrêtée ici, attaché a ce lit. Je ne serais plus la pour Mia, ni pour Abby. Ma petite soeur.

Je m'en vais retrouver ma famille. Ma vraie famille, celle qui m'a élevé et aimé. Ma soeur. Mon père. Ma mère.

Adieu, ma petite fleur.

Une belle journée pour mourirWhere stories live. Discover now