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/!\ PDV de ''l'autre''

Mes yeux me faisaient mal. A force de fixer ce bureau sans fermer mes paupières, ils commençaient a brûler. J'attrapais ma cigarette et l'allumais. Au moins la fumée leur donnerait une bonne raison d'être douloureux.

Je revenais a peine du cabanon que j'avais déjà envie d'y retourner. Ce gamin, Marcus, c'était drôle comme il s'accrochait a la vie. Moi j'étais pas comme ça. Moi je priais dieu pour qu'il arrête. Lui il me supplie. Peut-être que je suis son dieu. Après tout, JE le nourris, JE l'abreuve, JE me charge de lui procurer du plaisir.

La cendre tomba doucement sur mon parquet. Comme une feuille morte. C'était beau. Ça me donnait envie d'aller voir Mia. Mais elle était à l'école.

L'école était un calvaire, ils ont bien du courage mes gamins.

Moi, a leur âge, les professeurs me criaient dessus sans arrêt. Et quand je rentrais...

Ça n'a plus aucune importance maintenant.

Ma cigarette touchait a sa fin. Le goût devenait âcre. Alors je l'écrasais dans le cendrier. Dans le foyer, seuls quelques enfants étaient dans leur chambre. Chaque fois que j'étais la, personne ne sortait. Je ne comprenais pas pourquoi.

Laxyo devait sûrement réviser dans sa chambre. Adrien faisait sûrement ses puzzles. Amory se faisait sûrement vomir.

Abby, Adam, Mia et Mathieu était a l'école.

Chacun avait a faire. Moi, je n'avais que mon héroïne et mon vin pour me tenir compagnie.

Je savais que je ne devrais pas prendre autant de choses pour oublier ma vie. Mais lorsque je n'avais rien dans le sang, les souvenirs hantaient mes pensées. Comme maintenant. Alors j'ouvrais le tiroir de mon bureau, et, entre les liasses de billets, mon crack et mon flingue, je trouvais ma dope. Il fut un temps ou j'avais encore de la morphine. Mais les ordonnances me manquaient. Je devrais attendre un nouveau fournisseur.

Je prenais une ceinture et la serrais autour de mon bras. Je pris ensuite la seringue, plantais l'aiguille dans le petit pot de liquide, et aspirais. Je fis sortir les micro bulles d'air, et quand le fameux liquide gicla, je la plantais dans ma veine. Une fois la substance dans mon sang, je sentis un poids se retirer de mes épaules.

Ça faisait toujours autant de bien. Pour augmenter le plaisir, je pris une gorgée de ma bouteille de vin. Avant, je prenais des grands crus. Maintenant, je me foutais bien du goût. Tant que j'oubliais, ça m'allait.

Une porte claqua. La porte d'entrée. Qui ça pouvait bien être ? Je me levais, titubant légèrement, et vis furtivement Adam passer. C'était de plus en plus courant qu'il rentre avant la fin des cours. Il pensait sûrement que je ne le remarquais pas. Mais c'était comme la peluche crabe d'Abby. Je savais, mais je ne disais rien.

Mon téléphone sonna soudain. Je décrochais.

"Allô ?

- Bonjour monsieur. Vous êtes bien le responsable légal d'Adam Stan ?

- Ouais. Et vous, vous êtes qui ?"

Je sentais que cet homme allait m'apporter des problèmes. Je pris quelques gorgées de vin.

"Je suis monsieur Claie. Le coach sportif d'Adam.

- Il a fait quoi comme connerie encore ?

- Encore ? Cet enfant est irréprochable. Mais, dans tous les cas, je ne vous appelle pas pour le travail. J'ai remarqué... J'ai remarqué des marques étranges sur le corps d'Adam. Des bleus et des cicatrices, entre autres. Je tiens beaucoup a ce gosse, et pas que parce qu'il est un membre important dans l'équipe.

- Et alors ? Il fait beaucoup de sport. Il a du se faire mal. Ça arrive.

- Pas a ce point la. Je veux vous prévenir. S'il se passe quoi que ce soit qui pourrait le mettre en danger dans votre foyer miteux, je préviendrais la police. Et je ferais tout pour vous foutre en taule."

Et il raccrocha. Il venait de me menacer. Sa voix était remplie de haine. Je n'aime pas cet homme. J'ai eu l'impression de retourner au lycée lorsque mes prof me menaçaient de me virer.

Une petite discussion avec Adam s'imposais.

Une belle journée pour mourirWhere stories live. Discover now