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Je suis Adam Stan, un lycéen banal, bien que plutôt moyen en cours. Grand, cheveux noirs, yeux noirs et souvent qualifié "d'armoire à glace", on ne peut pas vraiment dire que je sois impopulaire auprès de la gente féminine ! Et pourtant, comme chaque adolescent sur cette fichue planète, je cache bien mon jeu. Je n'ai jamais eu de petite copine, bien que leur propositions ne manquaient pas. Je n'ai jamais eu d'ami, même si je fais partie de la bande des populaires de mon lycée. Je suis orphelin avec un bon héritage et placé en foyer, mais mes camarades pensent que mes parents sont de riches avocats, ce qui explique leur inexistence dans ma vie. Pour éviter toute question sur ma vie sentimentale, je raconte que ma petite amie a déménagé en Australie, mais que notre amour et notre dévouement l'un envers l'autre brave facilement cette distance.

A côté de ça, puisqu'il faut bien faire bonne figure, je fais partie de l'équipe de basket de mon lycée, avec 1 mètre 80, pour 80 kilos de muscles et ce à 16 ans à peine, je n'ai eu aucun mal a prendre la place du capitaine.

En bref, je n'ai eu aucun mal a me faire une place dans la société, et ça, je le dois à mes talents de manipulateur ! Même si j'avoue avoir faillit perdre ma place il y a de cela quelques mois. J'étais à l'entrainement, en plein moi de juin, et sous 35 degrés. Tous mes coéquipier étaient en short et t-shirt, voir même torse nu (pour le grand bonheur de nos admiratrices). Sauf que moi, j'étais en jogging et avec un gilet. J'ai bien faillit mourir plusieurs fois de chaud ou de noyade dans ma propre transpiration d'ailleurs... Mon coach m'a alors hurlé dessus et m'a pris à part.

"Adam, il est ou ton maillot ?!

- Chez moi monsieur. Je l'ai oublié, veuillez m'excuser, ça ne se reproduira plus.

- Je peux te fournir un short, mais enlève moi ce gilet nom de Dieu !

- Je... Je ne peux pas...

- Pourquoi ?!

- C'est... Un cadeau de ma copine !

- Garde ton romantisme à la con et retires moi ce truc ou je te le brûle au briquet ! Avec toi dedans !

- Pardon, mais non."

Son regard est devenu dur comme de la roche, et, d'un coup, il m'a attrapé par le bras. J'eus un mouvement de recul, et probablement un léger gémissement, car il me lâcha de suite.

"Suis moi."

Sans un mot de plus, il s'en alla vers les vestiaires des hommes, et j'obéis. Il ferma la porte derrière nous puis me fit m'assoir sur un des bancs en bois, tagués du nom de chaque joueur du lycée et ce depuis plus de 20 ans.

"Mon garçon. Que tu gardes ce truc en hivers, passe encore. Mais en été ? Tu joues dans notre équipe depuis 2 ans maintenant, et on se voit 2 fois par semaine. Même si tu as loupé des entrainements, tu reste mon meilleur élément. Et, tu es un peu comme un fils pour moi, ou un neveu, ou je sais pas mais j'ai de l'estime pour toi bordel ! Alors, s'il te plaît, enlèves moi ça..."

Il avait un petit sourire attendri au coin des lèvres, et ses yeux bleus brillaient d'inquiétude. Dans un soupir, j'obéis et retirait mon gilet gris. Une larme, solitaire, roula le long de ma joue, tandis que le regard du coach se posait sur mes bras. Rouges, bleues, violettes et parfois jaunes, chaque parcelles de ma peau étaient endommagées.

"Enlèves ton t-shirt.

- Coach...

- Obéis."

Je m'exécutais, dévoilant des traces bleues et longues sur mon torse et mon dos. A quelques endroits, la ceinture avait déchirée ma peau et du sang séché en retenait les lambeaux.

"Ton jogging."

Je ne protestais plus. Cette fois, en plus des bleus apparurent des griffures. Sur mes hanches.

"Qui ?

- ...

- QUI ?!

- C'est la loi du plus fort là bas, elle n'y survivrait pas...

- Au foyer ?

- Abby, elle est si petite, si fragile...

- Tu as pris les coups à sa place ?

- Il l'aurait tuée ! Je n'avais pas le choix, je suis désolé, je subirais les conséquences ! Mais ne lui faites pas de mal !

- Eh, gamin, je ne ferais de mal à personne, ni à toi, ni à cette Abby !"

Je pleurais. Une armoire à glace de presque 2 mètres pleurait. S'il apprenait, s'il savait que j'avais parlé, il allait la... Il lui... Oh mon dieu non, et si il était déjà au courant ! Je devais rentrer, la protéger, la sauver !

Je ramassais mes affaires et m'habillais en courant, fuyant mon entrainement pour retrouver ma petite fleur. Je ne le laisserais pas la blesser ! Le coach hurlait, me courut après sur quelques mètres, mais abandonna vite l'idée. J'étais bien trop rapide.

Une belle journée pour mourirDonde viven las historias. Descúbrelo ahora