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Je me réveillais au beau milieu de la nuit, en sursaut. A côté de moi, Marcus toussait, pleurait, et, vu l'odeur, avait vomis.

"Adam... J'ai mal...

- Où ça ?

- Partout... Je... J'ai du mal à..."

Il fut coupé par un quinte de toux, plus violente que les précédentes. J'allumais la lumière, inquiet. Ses bandages, ainsi que mes draps, étaient couverts de sang. Ses plaies s'étaient rouvertes. Je me levais précipitamment, et vis que, certes il avait vomis, mais qu'en plus il crachait du sang. Du sang presque noir.

"Oh merde Marcus ! MARCUS !!!"

Il venait de s'évanouir ! J'hurlais, le secouais, lui ordonnais de se réveiller. Peu à peu, les lumières du manoir s'allumèrent. Je criais à l'aide, suppliant Dieu de m'aider, de le sauver, de ne pas nous le prendre, mais ses yeux étaient toujours révulsés. La seule preuve qu'il était encore en vie était son coeur qui battait bien trop vite pour que ce soit normal.

Soudain, ma porte s'ouvrit à la volée, et il entra dans ma chambre. Il puait l'alcool et titubait. Instinctivement, je me couchais presque sur Marcus, prêt à tout pour le protéger.

"C'est quoi ce raffut ?! Vos parents vous ont pas appris à fermez vos gueules ?! Ah merde, c'est vrai. Ils sont tous morts comme des chiens."

Il rit, mais je l'ignorais. Je me mis presque à genoux à ses pieds, le suppliant de faire quelque chose.

"Tu veux que j'agisse ? Alors dégage d'ici. Sale morveux, pourquoi tu vas pas t'ouvrir les veines, hein ?!"

Il me prit par le col, et avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, me donna un coup de poing au visage si magistral que je volais jusque dans le couloir. Là, il ferma ma porte à clef, et j'avais beau la frapper et hurler, il n'ouvrait pas. Pourtant, pour la première fois, je n'entendais ni cris, ni rires, ni supplications.

Au bout de trois heures, que j'avais passées assis contre ma porte, attendant son retour, Mia vint me chercher.

"Vient. Abby est dans ma chambre, elle pleure et te demande.

- Mais Marcus...

- Tu n'as aucun moyen de rentrer là dedans, et même si tu le faisais, qui sait ce qui se passerait ?

- Je dois être là quand il se réveillera...

- Tu ne sais pas quand c'est, alors profite de ce temps pour t'occuper d'Abby."

Je ne protestais pas. Au fond, je savais qu'elle avait raison. Je la suivais donc jusque dans sa chambre. Où Abby attendait, roulée en boule contre un mur, en larmes. Je m'agenouillais à ses côtés.

"Dadam...

- Je suis là...

- Est-ce que Marcus va mourir ?"

Je la fixais. Je ne savais pas. Peut-être. Mais elle n'avait que 5 ans, je ne pouvais pas lui dire. Mais s'il mourrait et que je disais le contraire, elle serait doublement triste.

"Je ne sais pas ma grande... Tu veux que je t'aide à lui faire un dessin ?

- Oui !"

Elle retrouva un peu le sourire et se précipita sous son lit. Elle en sortit des crayons de couleur et de vieilles feuilles abîmées.

"Marcus dis qu'il habitait une grande maison à côté de la plage ! Je suis sure que sa maison lui manque ! Et si on lui dessinait ?

- C'est une excellente idée ! Fais la maison, je ferais la mer et les poissons !

- Et moi Marcus qui se baigne."

Je me retournais vers Mia, qui prenait déjà ses crayons de couleurs pour incruster notre ami dans ce petit paradis.

Une heure plus tard, on avait fini. Finalement, on avait scotché des feuilles entre elles pour dessiner une mer plus grande, avec plus de poissons et même quelques coraux. C'était Abby qui avait eu l'idée. Elle était plutôt ingénieuse quand il s'agissait de remonter le moral aux autres.

Le réveil de Mia sonna soudain, indiquant 7 heures. Je devais aller en cours. Mais ma chambre était fermée, et mes vêtements étaient dedans. J'allais devoir emprunter les vêtements de Laxyo. Pourtant, lorsque je passais devant ma porte, je la vis grande ouverte. Plus personne n'était dans ma chambre. Tout avait été nettoyé, même mes draps avaient été changés ! Mia et Abby étaient juste derrière moi et fixaient ma chambre d'un oeil inquiet. Je demandais à Abby de retourner dans sa chambre, et elle obéis sans faire d'histoire.

"Mia. Où il l'a emmené a ton avis ?

- A l'hôpital ?

- On sait tous les deux que c'est faux.

- Tu penses qu'il l'aurait... Tué ?

- Non, il ne s'embêterait pas à cacher un corps.

- On doit aller en cours. Il est sûrement encore ici."

J'acquiesçais et alla chercher mes affaires. Elle comme moi, nous savions que nous ne reverrons jamais Marcus...

Une belle journée pour mourirWhere stories live. Discover now