Chapitre 28 ; partie 1

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La première fois que je repris connaissance, j'étais tellement faible que je ne pouvais même pas ouvrir les yeux. Je n'arrivais pas à bouger et la seule chose que je pouvais faire c'était d'écouter ce qu'il se passait autour de moi.

J'entendais le bruit d'un moteur, celui d'un avion. La dernière fois que j'avais entendu ça, c'était lorsqu'on nous avait emmené en Nouvelle-Russie. Je me souvenais très bien de ce bruit qui m'avait hanté pendant plusieurs jours après mon arrivée.

Il y avait des gens autour de moi, je les entendais bouger mais ils ne parlaient pas.

Quelqu'un me prit le bras, puis je sentis une légère piqûre dessus et on le reposa délicatement sur le lit. Enfin, je pensais être dans un lit. J'étais allongée sous une couverture toute douce et le matelas était moelleux. J'avais l'impression d'être à la maison, à Nyllaton, pourtant, le bruit de l'avion me rappelait bien qu'on était loin d'être chez moi. Et puis, de toute façon, le son régulier d'un électrocardiographe et de ma respiration amplifiée par un masque à oxygène qui me couvrait le nez et la bouche m'assuraient que même si je rentrais dans le New State of the Peace, j'atterrirais dans un hôpital.

J'entendis quelqu'un chuchoter pas très loin de moi. Ce n'était pas ma langue natale et je ne comprenais rien à ce que la personne, une femme, disait mais son accent me rappelait quelque chose sans que je puisse savoir quoi.

Au bout d'un moment, je finis tout de même par percevoir quelques mots dans ma langue, et à entendre l'accent, il s'agissait de personnes qui venaient de mon pays natal. Malheureusement, je ne pus comprendre que peu de mots comme : « stable » ; « régulier » et « miracle », car je sombrai de nouveau dans l'inconscience.

                                                        * * *

Quand je me réveillais pour la deuxième fois, je ne pouvais pas toujours pas ouvrir les yeux et j'étais condamnée à seulement écouter ce qu'il se passait autour de moi.

Il n'y avait plus le bruit du moteur de l'avion et j'entendais désormais un brouhaha de voix un peu plus loin, des téléphones sonner et surtout, l'électrocardiographe et le masque à oxygène me suivaient encore. Je pouvais toujours entendre mes battements de cœur et ma respiration. Cela me rassurait presque de pouvoir écouter ça. J'étais sûre d'être en vie.

Cette fois, j'étais sur un brancard qu'on déplaçait, je n'avais pas de doute là-dessus. Il y avait plusieurs personnes qui le faisaient rouler. Je perçus au moins quatre voix différentes autour de moi dont celle de la femme qui était dans l'avion. Maintenant, je me souvenais où est-ce que j'avais déjà entendu l'accent qu'elle avait avec ses collègues, c'était le même que celui de Sunniva. Donc logiquement, j'étais entourée de personnes originaires du New North State même si je ne comprenais pas pourquoi elles étaient là alors que nous étions en Nouvelle-Russie. 

Je n'entendis pas une seule voix qui parlait ma langue et puis, de toute façon, encore une fois, alors que le brancard ne s'était pas arrêté, je perdis connaissance.

                                                   * * *

Lorsque j'émergeais de l'inconscience pour la troisième fois, l'ambiance autour de moi avait encore changé. J'entendais des voix mais qui semblaient parler la même langue cette fois. Elles paraissaient lointaines, les personnes n'étaient pas dans la même pièce. Je n'entendais rien d'autre et je supposais être seule.

J'écoutais encore et toujours l'électrocardiographe rendre compte des battements de mon cœur et du masque à oxygène qui amplifiait ma respiration. Pour une fois, tout était calme et j'en profitai pour essayer d'ouvrir enfin les yeux.

Après plusieurs tentatives, je réussis à entrouvrir un peu les paupières. Immédiatement, la lumière m'aveugla et je dus refermer mes yeux. Lorsque j'essayai une seconde fois, j'allais plus doucement pour m'habituer à la luminosité. Malgré tout, je ne réussis pas à ouvrir les yeux en plein mais je pus tout de même distinguer le plafond blanc de la salle. Ce fut à ce moment-là que j'entendis quelqu'un à côté de moi.

La personne venait de se lever, très certainement d'une chaise étant donné le bruit. Elle vint ensuite se pencher au-dessus de moi et je reconnus instantanément mon frère.

La première chose que j'aurais voulu lui demander c'était où est-ce qu'on avait emmené Logan. Je voulais savoir s'il allait bien, si son état s'améliorait, si ses blessures finissaient par guérir mais le masque à oxygène m'empêchait de parler.

Je n'avais pas assez de force pour bouger et le retirer, je laissai donc tomber cette idée.

Je ne savais pas si je tombais une nouvelle fois dans l'inconscience ou si je m'endormais simplement, mais une chose était sûre, je repartis rapidement dans les ténèbres.

Lindsey KansasWhere stories live. Discover now