Chapitre 28 ; partie 2

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                                                            * * *

La quatrième fois que je me réveillai, tout avait encore bougé. Il n'y avait plus aucune voix, je n'avais plus de masque à oxygène, ni d'électrocardiographe. Je n'entendais plus le bruit régulier de la machine, ils avaient dû juger que je n'en avais plus besoin.

Doucement, je me forçais à ouvrir les yeux. La lumière était beaucoup moins agressive que la dernière fois, il y avait seulement une toute petite lampe de chevet qui devait éclairer la pièce où j'étais.

La pièce en question était une chambre d'hôpital. Je n'avais pas de colocataire, il n'y avait qu'un seul lit et je l'occupais. Sur ma gauche, je vis la porte d'entrée, la porte de la salle de bain et une poche à moitié vide, pendue à un pied de perfusion à côté du lit, qui était toujours relié à mon bras gauche. En tournant la tête sur ma droite, j'aperçus quelqu'un dans le fauteuil...

Ma mère !

Qu'est-ce que j'étais contente de la revoir, elle m'avait tellement manqué ! J'avais envie de me lever, de la prendre dans mes bras mais j'étais encore un peu trop engourdie pour me relever. Et puis, elle était en train de dormir, je ne voulais pas la réveiller.

Elle était toujours fidèle à elle-même. Elle avait les cheveux bruns ondulés en bataille comme d'habitude, ses dix-milles bracelets colorés autour des poignets et son châle gris clair qui ne le quittait jamais même si nous nous approchions de l'été. Oui... C'était bien ma mère.

J'essayai tout de même de m'asseoir mais une douleur horrible m'en empêcha. Je soulevai mon tee-shirt et vis un énorme pansement qui me couvrait toute la poitrine. Maintenant que la douleur des deux balles que j'avais reçues s'était réveillée, je ressentais à chaque seconde des picotements dans ma poitrine comme si on m'attaquait avec des milliers de petites aiguilles.

Comment est-ce que j'avais fait pour survivre avec deux balles en pleine poitrine ? C'était un véritable miracle qu'elles n'aient ni touché mon cœur, ni mes poumons ou aucun de mes organes vitaux. Ou du moins, s'ils avaient été blessés, les médecins avaient fait un travail formidable pour me garder en vie.

Mon épaule droite me faisait tout aussi mal. Je posai ma main dessus et me rendis compte que j'avais aussi un pansement qui la protégeait. Avec tout ce qu'il s'était passé j'avais totalement oublié que j'avais reçu une balle dans l'épaule. J'avais l'impression que cela faisait des mois que je m'étais faite cette blessure.

C'était d'ailleurs la même chose pour mes bras qui avait subi la torture. Plusieurs parties de ma peau était recouverte de bandages et je n'aurais pas été étonnée d'avoir aussi des pansements sur le visage, mais lorsque je passais mes doigts dessus, je ne sentis rien.

Je tentai une nouvelle fois de m'asseoir et cette fois, je réussis malgré la douleur qui me tiraillait encore un peu. Je calai mon oreiller dans mon dos pour calmer les picotements dans mon épaule.

« Lindsey ? »

Je tournai la tête vers le fauteuil où ma mère venait de se réveiller. Elle avait encore de petits yeux mais semblait plus heureuse que jamais. Elle vint s'asseoir au bord de mon lit et me prit dans ses bras. Même si elle était sur le point de m'étouffer et qu'elle me faisait mal, je ne dis rien, j'étais beaucoup trop contente de la revoir. Lorsqu'elle s'éloigna, elle prit mon visage entre ses mains, elle était au bord des larmes.

« Tu vas bien ? Est-ce que tu as mal quelque part ? Tu as faim ? Tu veux que je t'apporte quelque chose à manger ? Ou tu as peut-être soif ? Tu veux que j'aille te chercher de l'eau ?

Lindsey KansasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant