Lindsey Kansas

Chapitre 13 ; partie 3

On repartit à toute vitesse après ce demi-tour violent. Cristina essayait de rouler aussi vite que possible sur la route entre les immeubles bâtis à flanc de montagne et la barrière sur notre droite qui nous empêchait de tomber dans le fleuve en contrebas.

Le deuxième véhicule ne se fit pas attendre longtemps, il apparut de derrière un immeuble et nous prit de nouveau en chasse avec le premier qui ne nous avait pas lâché. Les coups de feu reprirent et cette fois le barre-brise céda immédiatement.

Par réflexe, je me fis la plus petite possible derrière le siège de Zak en hurlant.

Quand je relevai la tête pour voir nos assaillants, je vis des milliers d'éclats de verre sur la toile qui cachait le coffre.

Je respirais vraiment mal maintenant et je commençais à avoir mal à la tête.

Le stress, les virages, la vitesse et le son des balles me faisaient paniquer. Pas les russes... Non... J'espérais être dans un cauchemar et me réveiller mais je savais trop bien que ce n'était pas le cas.

« Lindsey, ça va aller... On va s'en sortir, respire calmement, me répétait Alexeï qui était juste à côté de moi. Ça va aller, ne t'inquiètes pas.

-Non, non, non... murmurai-je sans cesse. »

Je finis par lever la tête durant une seconde pour regarder où nous allions. C'est à ce moment-là qu'un troisième véhicule arriva brutalement face à nous. Cristina tourna le volant au maximum à droite pour lui échapper mais avec la vitesse, le tout-terrain frappa la barrière de plein fouet.

Celle-ci s'arracha et notre véhicule l'emporta dans sa chute vers le fleuve. Comme je n'étais pas attachée lorsqu'on fit un tonneau, ma tête cogna violemment la portière. Après avoir fait un tour complet, le tout-terrain s'arrêta sur la berge à moins d'un mètre du fleuve.

Je n'eus même pas le temps de reprendre mes esprits que j'entendis mon frère :

« Lindsey, Alexeï, mettez-vous dans le coffre, ordonna-t-il alors qu'il se tenait la mâchoire.

-Quoi ?! m'exclamai-je encore sonnée par le choc.

-Faites ce qu'il dit, conclut Cristina calmement. Dépêchez-vous. »

Sans perdre une seconde, Alexeï baissa le dossier de la banquette arrière et me fit signe passer avant d'entrer à son tour. Il remit les sièges correctement derrière lui.

Entre les bidons d'essence, les caisses de nourritures et la toile qui cachait l'intérieur du coffre, nous n'avions pas beaucoup de place. L'angle d'une des caisses me rentrait dans le dos ce qui rajoutait encore de la douleur en plus de mon choc à la tête.

Je ne compris pas tout de suite pourquoi Zak nous avait demandé de rentrer dans le coffre mais je n'eus pas le temps de chercher. J'entendis rapidement des voix russes toutes proches, elles semblaient entourer le tout-terrain.

Ma panique redoubla et je me mis à trembler. Alexeï s'en rendis compte et me prit la main. Il articula en silence la phrase qu'il ne cessait de me répéter depuis le début : « ça va aller ». Cela ne me rassura pas pour autant, surtout que j'entendis les portes du véhicule claquer avant d'entendre la voix de mon frère à l'extérieur :

« On va les suivre tranquillement et on essayera de se retrouver à Nyllaton. »

Zak n'avait pas parlé russe ce qui m'étonna un peu, comment nos assaillants pouvaient-ils le comprendre ? Mais le plus surprenant était qu'il avait évoqué Nyllaton, notre village. Celui où nous avions grandi dans le New State of the Peace.