Chapitre 36 : Relapse

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Mia 

"Jamais je n'aurais pensé que la séparation avec Harry serait si dure. Les vacances ont commencé et avec, le début de ma rechute…"

Il est deux heures du matin et je n'ai toujours pas fermé l'oeil. Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose m'en empêche. C'est peut-être à cause de cette douleur à l'estomac combiné à ce mal de crâne incessant. Sûrement. C'est sûrement pour ça que je n'arrive pas à dormir. 

Je me lève de mon lit, abandonnant mon cocon de couvertures humides. Mes jambes sont pantelantes, mes mains moites, mon cerveau réduit en bouillie. Je me dirige vers la fenêtre et l'ouvre, et fais de même avec les volets en bois usé. L'air glacé me frappe, brûlant ma peau, mes lèvres, ma gorge et mes poumons. Je respire profondément, les yeux clos, espérant que la fraicheur assouvira mes maux. 

Je me sens si seule. Depuis qu'Harry est parti, je me sens vide. Tellement vide. Et inerte. Je me sens tellement insignifiante sans lui. J'ai l'impression d'être importante quand il est à mes côtés, et quand il n'est pas là, je ne suis ni plus ni moins que quelque chose de dérisoire, dont personne ne se préoccupe. J'ai l'impression que personne ne se soucie de moi. 

Hier soir, nous étions le 24 Décembre. Et la soirée a été atrocement longue et ennuyante. Ma mère a servi les même repas que d'habitude, aux mêmes personnes qui viennent chaque année. D'ailleurs, je me suis toujours demandé pourquoi ces gens reviennent chaque année alors que les soirées de réveillons organisées par ma mère sont à chier. Ça fait des années que je cherche et je ne comprends toujours pas. Peut-être qu'ils apprécient ça, eux. Tout cet étalage de vie accompagné par une grosse dinde et du bon vin, doit les distraire. Et pour peu qu'ils n'aient rien de mieux à faire, le réveillon de ma mère devient la soirée privilégiée de l'année !

Je réouvre les paupières, alors que je suis assaillie par un frisson glaçant. Tout semble noir depuis qu'il est parti. Comme si toute la couleur avait été absorbée, ne laissant que l'obscurité, les ténèbres et le néant dans ce monde. Même les étoiles qui illuminent habituellement les cieux, ne sont pas là. Seule la Lune éclaircit légèrement ce paysage trop sombre. Sa couleur pâle contraste avec la noirceur du ciel. Elle est pleine, ronde à souhait, mais seule. 

Finalement, peut-être que je n'arrive pas à dormir à cause du manque maladif de l'être aimé. 

Je soupire profondément, alors que je sens mes prunelles s'humecter. Il ne m'a pas appelé hier. C'est la seule fois depuis le début des vacances qu'il ne m'a pas appelé. 5 jours qu'il est parti, 4 coups de fil. Un manque à l'appel, et c'est celui d'hier. Il m'a oublié, et cette idée me rend folle. J'avais besoin de cet appel. Je ne demandais pas grand chose. Seulement  quelques minutes de son temps libre m'auraient suffit, mais il m'a oublié. J'espère que c'est parce que sa soirée a été trop chargée et qu'il n'a pas pu me téléphoner. 

Ou alors, peut-être que sa mère a réussit à le persuader que j'étais quelqu'un de néfaste, de nuisible et que je n'allais lui procurer que du mal. Si elle a réussit à l'en convaincre je ne sais pas ce que je deviendrai. Il est mon tout. Il m'est autant indispensable que l'oxygène. Peut-être même plus. Je ne pourrai pas vivre s'il ne reste pas à mes côtés. 

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