Free Me

Bonus de Free Me

Harry


-Louis, il faut que je te dise quelque chose.

Il tourne brièvement la tête vers moi, quittant quelques secondes des yeux la télé affichant le match de foot du samedi soir.

-Vas-y, balance, déclara-t-il l'air détaché.

Je me redresse un petit peu dans le fauteuil dans lequel je suis installé avant de passer une main dans ma nuque, nerveux. Louis, lui, semble ne pas porter d'importance à ce que je viens de lui dire car il regarde de nouveau le match de foot.

-Mais tu dois me promettre de ne rien dire à personne, continuais-je.

Il se penche légèrement vers l'avant, et attrape sa bouteille de bière posée sur la table. Il l'apporte à ses lèvres avides et il laisse le liquide couler dans sa gorge, l'avalant bruyamment. Il tourne de nouveau la tête vers moi, cette fois un peu plus longtemps. Il hausse un sourcil alors qu'il me fixe intensément.

-Tu commences à me faire flipper mon vieux. Pourquoi voudrais-tu que je te promettre un truc pareil?demanda-t-il.
-Promets-le, c'est tout, dis-je.

Il se courbe un petit peu vers l'avant pour reposer la bouteille en verre sur la table de son salon avant de s'avachir dans le canapé en cuir. Il pose ses pieds sur la petite table à coté de sa bouteille d'alcool, adoptant une position confortable.

-Si ça te tiens t'en a coeur, je le promet, déclara-t-il en levant sa main droite dans les airs.

Je soupire avant de poser mes deux mains sur mes jambes. Je ne sais pas si Louis est la meilleure personne pour me confier, mais il est mon meilleur ami et je me verrai mal en parler à quelqu'un d'autre. De plus je ne peux plus garder tout ça pour moi, je dois le dire à quelqu'un. Je m'éclaircis la voix avant de dire très rapidement.

-Jel'aiembrassée.

Ses yeux s'agrandissent et sa bouche s'entrouvre légèrement.

-Quoi? demanda-t-il. T'as vraiment dis ça?
-Oui, j'ai embrassé Mia, répondis-je plus lentement.
-J'y crois pas! Comment elle a réagit?
-Heu... Bien je crois.

Un sourire apparait sur son visage et il enlève ses jambes de la table avant de se lever et de se diriger vers sa petite cuisine.

-Bien joué mon vieux, déclara-t-il en ouvrant le frigidaire blanc. Très bien joué.

Il sort du frigo deux autres bières et les apporte à la table, après avoir fermé la porte du réfrigérateur d'un coup de hanche. Il m'en tend une et je l'attrape timidement.

-Et tu comptes garder votre petite relation secrète? s'enquit-il.
-Il faudrait d'abord que je sache ce que l'on est l'un pour l'autre, pour pouvoir le dire aux autre. Donc oui, je vais garder tout ça secret, soupirais-je.
-Ouais t'as raison, dit-il avant d'avaler une autre gorgée de bière. Et sinon est-ce qu'elle embrasse bien? Je me le demande, parce qu'elle n'a pas l'air très expérimentée...
-Louis! Arrête! Moi, j'ai trouvé ce baiser super. Elle embrasse très bien.
-Mouais, tu dois pas être difficile dans ce cas... Ça se voit à 3000 qu'elle n'y connait rien! Elle est coincée, c'est tout!
-Mais tu ne l'as connais pas! dis-je en élevant le ton.
-Faut pas avoir besoin de la connaître pour voir qu'elle est coincée, continua-t-il.

Je croise mes bras sur ma poitrine avant de laisser échapper un long soupire. Ce qu'il peut être chiant quand il si met! Il ne l'a connait pas et il se permet de la juger. Au fond il ne vaut pas mieux que tous les autres. Il me lance soudainement un coussin en pleine tête et je manque de renverser ma bière sur moi.

-Mais t'es fou ou quoi? criais-je avant de lui relancer le coussin en coton.
-Ho, ça va détend toi mon vieux, je blaguais pour Mia, dit-il en souriant. J'imagine qu'elle n'est pas si mal.
-J'ai autre chose à te dire, dis-je, changeant de sujet.

Bizarrement, il redevient immédiatement sérieux. C'était peut-être au ton de ma voix, qu'il avait compris que ce que j'avais a lui dire, il ne devait pas le prendre à la légère. Le sourire qui illuminait son visage rieur s'évanouit doucement laissant place à une expression inquiète.

-Les rumeurs sur elle... Je crois qu'elles sont vraies Louis, chuchotais-je.

Je le vois se tendre sur le canapé et ses mains se crispent autour de la bouteille de verre qu'il tient toujours entre ses doigts.

-Comment tu peux le savoir? demanda-t-il, la voix tremblante.

Je pose ma bière sur la table basse et pose mes coudes sur mes genoux avant d'enfouir ma tête dans mes mains. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire. Ça me pesait trop de garder ça pour moi. Ça me minait l'intérieur, c'était insupportable. Je souffle de frustration avant de relever la tête et de m'avachir dans le fauteuil.

-Elle est une des patientes de ma mère, répondis-je.

Ses pupilles semblent se dilatées et il entrouvre légèrement la bouche. "Whaou" souffla-t-il. Il passe ses deux dans ses cheveux et il secoue la tête de droite à gauche, comme pour se réveiller d'un rêve. Un rêve qui n'en était pas un.

-J'arrive pas à y croire! dit-il soudainement.

Il tourne doucement la tête vers moi et il pose son regard sur mon visage.

-T'as déjà été... fouiller dans son dossier? demanda-t-il.

Je secoue la tête prestement pour lui dire que non.

-Mais cette idée m'a déjà traverser l'esprit. En faite, j'y pense tout le temps, dis-je. Mais je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce qu'elle a.

Il se lève précipitamment et attrape sa veste qu'il avait jetée sur son canapé à côté de lui, un peu plus tôt. Il l'enfile maladroitement avant de dire:

-Moi je suis sûr de vouloir savoir, alors bouge ton cul de là, on a pas une seconde à perdre...