Épisode 1 : Un pari risqué.

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An 844.

— J'aime pas ce putain de regard, Erw.

Charlotte avait déclaré cette phrase d'une voix limpide et sûre, les sourcils légèrement froncés et les lèvres pincées. Elle replaça une mèche de ses cheveux inégaux – qu'elle devait à sa meilleure amie – avant de titiller son lobe d'oreille, signe de réflexion.

— Quel regard ?

— Celui qui me dit que t'as encore un putain de plan foireux en tête, et que j'y aurais une place d'honneur. Je te connais comme si je t'avais fait, Erwin. Mais les Saints Murs merci ce n'est pas le cas, pour rien au monde je ne voudrais d'un fils comme toi, c'est un coup à finir vieille folle comme cette Jutta, tu sais, cette femme aigrie qui habite au coin de la rue Rosenmauer et qui vit avec plein de chats. J'adore les chats, pourtant.

Le blond esquissa un sourire amusé en rangeant sa paperasse dans une chemise en carton. Depuis qu'il avait été promu chef d'une escouade d'élite, il avait vu sa quantité de travail triplée à vue d'œil. Au départ, il se perdait dans tous ses dossiers à remplir mais Charlotte avait été là pour l'aider : plus jeune, elle avait vu son père faire et savait exactement comment si prendre pour gagner du temps. En plus de sa quantité de travail énorme, Erwin s'affairait à trouver une stratégie pour diminuer les pertes, qu'elle soit humaine ou matérielle, ce qui n'était pas de tout repos.

— Bref, trêve de monologuage !

— Je suis presque sûr que ce mot n'existe pas, releva-t-il en rangeant ses dossiers dans un tiroir qu'il ferma à double tours.

— Et bien, je l'invente ! Merde, Erw, tu me le racontes ton plan ou tu continues de jouer l'intellect à deux sous ?

Elle tira l'un des fauteuils, s'assied dessus, replia sa jambe pour poser son pieds sur l'assise et appuya sa tête sur son genou où elle avait superposé ses mains. Elle adoptait cette posture lorsqu'elle écoutait une personne, enfin surtout les baragouinages de son supérieur et ami.

Erwin releva les yeux vers elle et lui expliqua qu'un complot se tramait à l'encontre du bataillon, notamment à travers des détournements de fonds. Il avait deviné que leurs ennemis enverraient des pions pour infiltrer leurs rangs, son idée était donc de les prendre au dépourvu en allant à la rencontre des espions.

— Et, qui sont ces dit-espions, Erw ?

— Trois brigands vivant dans les bas-fonds.

Charlotte laissa échapper un rire grotesque en se tenant l'abdomen.

— Ok, pas mal celle-là, j'y ai presque cru ! Et, les vrais espions ?

Sous le regard plus que sérieux de son ami, elle haussa un sourcil et fit un rictus réprobateur en bougeant sa tête de gauche à droite.

— Ok, Erwin, je vais demander à Titanji de t'examiner, tu ne vas vraiment pas bien. Des délinquants ? Dans nos rangs ? Tu sais bien que l'image du bataillon n'est pas très glorieuse, et tu veux en rajouter une couche ?

— Ces délinquants, comme tu dis, pourraient grandement nous aider. Ils manient parfaitement l'équipement tridimensionnel, mieux même que certains de nos soldats, peut-être même mieux que toi, et savent se battre. Ainsi on ferait une pierre deux coups : on désamorce le complot et on gagne d'excellents soldats.

Elle soupira en se levant pour poser ses mains à plat sur le bureau qui la séparait du blond avant de plonger son regard dans le sien.

— Tu sais, on se connaît depuis un moment, maintenant. Je suis ton amie et te soutiendrais presque toujours; je te suis sur pas mal de points, d'ailleurs. Mais en tant que lieutenant, mon rôle est de te stopper dans ta connerie. Ces types vivent dans les bas-fonds. Qui dit bas-fonds, dit aussi violence, manque d'éducations, et sûrement analphabètes. Et surtout, ça dit crasse. Merde, Erwin, tu sais très bien que je suis allergique aux acariens et que par conséquent je ne supporte pas la poussière ! s'exclama-t-elle en se laissant retomber dans son siège.

SNK] Jiyuu no Tsubasa (Livaï x OC | Eren x OC) EN PAUSEWhere stories live. Discover now